Analyse de la division Atlantique : Progression, régression et maturité

C’est l’été, le repêchage est passé, d’importants échanges ont été faits et les principaux joueurs autonomes ont à peu près tous conclu de nouvelles ententes. C’est donc le moment idéal pour évaluer quelles équipes progressent, régressent et lesquelles sont arrivées à maturité.

Commençons aujourd’hui par évaluer la division Atlantique, la division du Canadien (même si le Montréal ne fait pas très Atlantique, avouons-le).

À maturité
Bruins de Boston : Les Bruins se maintiennent à titre d’équipe arrivée à maturité, la seule du genre dans la compétitive division Atlantique. Mais ils ne sont pas à l’abris d’un petit déclin, surtout si le géant Chara subissait une baisse de régime. On notera aussi qu’on n’a pas su remplacer Jarome Iginla cet été. Du côté de la relève c’est plutôt modeste, mis à part peut-être Pastrnak et Malcolm Subban. Le jeune Dougie Hamilton semble cependant montrer des signes très encourageants et Torey Krug est un maître de l’attaque à cinq. Dans les buts, Rask est une valeur sûre pour encore plusieurs années et Bergeron, Krejci, Marchand, Lucic, Smith et Eriksson ont encore du gros hockey à donner dans le top 6.  Les saisons de 100 pts + ne sont pas terminées à Boston.

En progression
Lightning de Tampa Bay : Le Lightning a surpris le monde du hockey l’an dernier et avec les jeunes Drouin, Kucherov, Palat, Killhorn et Johnson, cette équipe ne fait que commencé son ascension. Du côté des vétérans, on a vu éclore le grand Hedman qui devrait s’installer dans le top 10 des défenseurs de la LNH pour très longtemps. Callahan, n’est pas St-Louis mais il devrait tout de même apporter du leadership aux côtés du fantastique Stamkos. Bishop est un mur dans les buts et il y une belle profondeur à cette position dans l’organisation. La perte de Purcell a-t-elle été compensée par l’arrivée de Garisson à la défensive? Avec la relève déjà en place (ou presque) et le jeune noyau de vétéran, l’avenir s’annonce très prometteur à Tampa.

Canadiens de Montréal
 : Le leadership de cette équipe est maintenant entre les mains de jeunes vétérans talentueux et déterminés. Price et Subban, deux joueurs « élite » à leur position respective, sont maintenant aux commandes de cette équipe et ils devraient l’être pour encore longtemps. Mais ils ne seront pas seuls. Alex Galchenyuk pourrait lui aussi éclore et devenir un joueur dominant. Pacioretty, malgré quelques questions sur sa force de caractère, enfilera une trentaine de buts par année. Gallagher continuera d’être la bougie d’allumage. Reste encore à voir ce que Lars Eller peut apporter à cette organisation, que ce soit par son talent ou un échange l’impliquant. Du côté des vétérans, Plekanec, Parenteau, Bourque, Markov, Gilbert et Emelin peuvent encore faire partie de la solution, le temps que les Andrighetto, De La Rose, McCarron, et Tinordi et cie se développent correctement. Une équipe encore en progression qui arrive presque à maturité.

Red Wings de Detroit : Peut-on parler des Red Wings comme d’un club en progression après toutes ces années passées au sommet? Eh bien, oui! Après une petite baisse de régime suite au départ de Lidstrom, de nouvelles vedettes semblent une fois de plus être sur le point d’éclore à Detroit. Bon, avec les DeKeyser, Smith et Kindl, on n’est pas encore parvenu à parfaitement remplacer Lidstrom (est-ce possible?) à la ligne bleue, et ce malgré les beaux efforts des vétérans Kronwall et Ericsson. Mais à l’attaque les Nyquist, Tatar, Sheahan et Jurco, semblent être prêts à assumer une très belle relève, sans oublier la prochaine vague composée de Mantha et Frk, entre autres. Datsyuk, Zetterberg, Franzen et Weiss, s’ils demeurent en santé (un gros « si ») ont encore de très bonnes années à donner à leur équipe même s’ils avancent en âge. Donc, en progression, oui, mais personne ne peut leur garantir un retour à l’excellence des années fastes des vingt dernières saisons. Malgré tout, Detroit, on le voit, est encore une organisation modèle, surtout dans le développement de ses jeunes joueurs.

Panthers de la Floride : Les Panthers ont terminé la dernière saison avec 66 pts. Ils ne peuvent tout simplement pas faire pire. En fait, avec les acquisitions estivales de Jussi Jokinen, Dave Bolland (très cher payé!!!) puis de la présence rassurante de Shawn Thornton, ainsi que la sélection du premier choix universel, le très solide Aaron Ekblad, c’est acquis qu’ils ne pourront faire pire. En fait, entourés d’un assez bon groupe de vétérans, si Barkov, Huberdeau et Bjugstad explosent à l’attaque et que le bon duo de gardiens composé de Roberto Luongo et Al Montoya assure derrière,  la Floride pourrait bien être des prochaines séries.

Sabres de Buffalo :
Ça va prendre quelques saisons, mais l’avenir s’annonce très prometteur à Buffalo avec tous ces choix de premières et deuxièmes rondes accumulés ces dernières années par voie de transactions. Bon, on ne sait pas trop si Grigorenko était le choix le plus judicieux en 2012, mais en Girgensons, Zadorov, Ristolainen et Sam Reinhart les recruteurs des Sabres ont sans doute visé juste. C’est toute une base! Mais ce n’est pas tout! Ils peuvent aussi compter dans leurs rangs sur plusieurs autres très bons espoirs comme les solides défenseurs Jake McCabe et Mark Pysik, les robustes et talentueux Hudson Fasching, William Carrier et Brendan Lemieux ainsi que les talentueux Joel Armia, Daniel Catenacci. N’oublions pas qu’ils ont déjà en place un intéressant noyau de jeunes vétérans composé de Tyler Myers, Cody Hodgson, Marcus Foligno et Tyler Ennis qui pourraient tous bénéficier du meilleur encadrement que semble pouvoir leur fournir l’entraîneur Ted Nolan. Dire qu’ils auront aussi le choix de première ronde des Islanders l’an prochain, une grosse année! Brian Gionta et Josh Gorges risquent d’avoir du fun à Buffalo finalement!

En régression
Sénateur d’Ottawa
 : Malheureusement pour Brian Murray, affligé, on le sait, par un terrible cancer, ses Sénateurs poursuivront leur déclin encore un peu plus la saison prochaine. Pire, l’échange de Jason Spezza en retour d’Alex Chiasson – et pas grand-chose d’autre- n’aura rien fait pour améliorer le sort des Sens à moyen et court terme. Il aurait au moins fallu que Murray puisse mettre la main sur un choix de première ronde en retour de son centre étoile… À moins que Turris, Legwand et Zibanejab – quand même trois bons pivots –  se mettent à faire des miracles, les Sénateurs risquent de se retrouver en fond de classement, ou, à tout le moins, hors des séries pendant quelques saisons. Ryan, Michalek, Chiasson et McArthur ne forment pas un très bon quatuor d’ailiers sur le top 6. À la ligne bleue, passé le sensationnel Erik Karlsson, c’est très ordinaire. Tout n’est pas totalement noir cependant : le talentueux Cody Ceci en défensive et le très déterminé Curtis Lazar peuvent être considérés comme des espoirs de premier plan très près d’un poste à temps plein dans la LNH. En terminant, saviez-vous que les droits de Nikita Filatov appartiennent encore aux Sens?

Maple Leafs de Toronto : Parce que leur noyau d’attaquants et de défenseurs ainsi que leurs gardiens de but sont relativement jeunes et talentueux, on ne peut pas dire que les Maple Leafs sont en chute libre. Morgan Rielly sera particulièrement à surveiller à la ligne bleue. On pourrait en dire autant du magicien William Nylander à l’attaque. Mais parce qu’il y a un énorme manque de profondeur et de leadership en général dans toute l’organisation, on ne peut dire non plus que l’avenir est particulièrement rose à Toronto. En fait, le leadership dans ce vestiaire et la relève sont si faibles qu’une restructuration quasi complète de l’organisation n’est pas à écarter, un scénario que pourrait peut-être envisager le nouveau DG Brendan Shanahan. Kessel et Phaneuf pourront-ils continuer à « runner le show » encore longtemps dans la Ville reine? J’en doute. Même chose pour Randy Carlisle.

En conclusion, mis à part les clubs ontariens, ça régresse peu dans la division Atlantique! Les Bruins ne seront plus maîtres incontestés très longtemps. En fait, comme on l’a vu en séries, leur domination est peut être déjà terminée. Mais, avec tous ces clubs qui poussent vers le haut, le CH, tombeur des Bruins,  est loin d’être assuré de les remplacer au sommet. Pas à dire, la lutte dans l’Atlantique ne sera que de plus en plus féroce dans les cinq prochaines années.

Fantastique!

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