L’âme du Canadien : de Platon à Michel Therrien!

Il faudrait peut-être remonter à la date d’embauche de Michel Therrien, puis faire un détour par un vieux texte de Platon (ça va nous changer des stats avancées…) pour comprendre un peu mieux l’âme de cette équipe du Canadien de Montréal.

C’est du moins le parcours que je vous propose aujourd’hui!

Comme le disait Michel Therrien lors de sa première conférence de presse annonçant son retour à la barre du CH, « P.K. c’est un étalon. C’est un beau défi pour un coach. »

Ainsi, si on suit l’image de Michel Therrien et qu’on remonte quelques millénaires, on arrive directement à l’idée de Platon dans son fameux mythe de l’attelage ailé par lequel le grand philosophe grec nous illustre la nature de l’âme humaine.

Oui. Vous avez bien lu. Platon et Michel Therrien dans la même phrase!

Partant de l’idée – comme Freud le fera 2300 ans plus tard – que l’âme est tripartite, Platon, par la bouche de Socrate, nous présente un attelage composé d’un cocher qui représente la tête, d’un cheval blanc qui représente le cœur, et d’un cheval noir qui représente le désir, la passion.

Donc, pour représenter l’âme humaine ou l’âme d’un groupe
Cocher =Tête = la raison
Cheval blanc = Cœur =  ici un mélange de force tranquille, de noblesse, de courage et d’obéissance
Cheval noir = Partie désirante de l’âme = passion débordante, désir ardent

Pour le plaisir de la chose, transposons cela aux Canadiens et établissons que l’âme tricolordienne s’incarnera principalement dans les personnages suivants :

Cochers et directeur d’écurie : Therrien et Bergevin
Cheval blanc :  disons, Price,  Pacioretty et Gallagher
Cheval noir : Subban

L’âme du Canadien, comme celle tout individu et tout corps social qui se respecte, pourrait donc être vu comme un mélange de ses trois éléments indispensables : raison,  courage et désir, qui lorsque bien maîtrisés par les cocher (la raison doit toujours tout contrôler chez Platon) forme un équilibre à la fois harmonieux et redoutable.

La passion et la force de P.K.
On a parfois l’impression que tout ce que P.K. Subban fait, c’est par passion, à commencer par jouer au hockey. C’est naturel. C’est fort. C’est un peu fou. Pour le Canadien, le colosse P.K. c’est la force brute (on l’a encore vu sur son tir hier!) et le désir parfois incontrôlable (ça, on l’a plus vu mercredi), mais toujours nécessaire à l’excellence générale de l’attelage.

 

C’est lui qui « tire » le plus fort la charrette, c’est lui que les autres doivent essayer de suivre en intensité, en énergie, en désir de vaincre. Mais c’est aussi lui qu’on doit ramener à l’ordre quand il remue un peu trop dans les brancards.

Le cocher Therrien et le boss de l’écurie, Bergevin, savent qu’ils ne peuvent pas gagner sans lui. On ne peut remplacer un tel talent, une telle force de la nature, jamais blessé, toujours redoutable, impossible à arrêter complètement, infatigable. On ne peut inventer ou recréer une telle énergie.

Michel Therrien a dit « étalon » dans sa première conférence de presse, mais il voulait dire « pur-sang ».

Le courage, la noblesse, l’obéissance et le calme de Pacioretty, Price et Gallagher
Le cheval blanc a plusieurs qualités qui se complètent dans la tête de Platon, et pour notre exercice, je pense qu’on pourrait le représenter par ces trois leaders aux qualités complémentaires.

Pacioretty, qui nous a montré son courage par le passé (incident Chara), nous a aussi démontré cette saison, une certaine noblesse, une certaine élévation (le cheval blanc aspire à être capitaine au ciel), rappelant des airs de Jean Béliveau. Après avoir légèrement critiqué son cocher-coach l’an dernier, il est devenu à la fois plus obéissant, performant et dévoué que jamais.

Price, c’est le calme incarné, mais aussi l’élève obéissant et mature de son cocher personnel, Stéphane Waite. C’est un autre pur sang. Sa prestance fait en sorte que lorsqu’il parle les autres écoutent, dit-on…

Pour être honnête Gallagher serait plus cheval hybride, un cheval gris! Du haut de ses 5’9 tout en muscles, Gallagher c’est d’abord beaucoup de courage, une espèce de vertu mitoyenne entre la noblesse et la passion.

Gallagher c’est aussi l’obéissance aux règles des ses patrons et un athlète automotivé. Malgré son jeu fougueux, c’est un modèle de discipline  qui prêche par l’exemple, c’est le joueur le plus facile à coacher au monde. C’est celui qui se sacrifie présence après présence et qui se relève sans relâche.

La double tête : Bergevin et Therrien
Comme on le disait plus tôt, Bergevin, c’est le boss de l’écurie, le cocher des cochers, la tête de la tête. C’est lui qui ultimement et de manière plus générale, doit s’assurer de l’harmonie des différentes composantes de l’attelage. Dans ses fontions, Bergevin a le rôle du grand sage, qui n’agira jamais sur un coup de tête, mais il a cette particularité d’être très passionné et d’avoir un flair hors du commun.

Du côté de Therrien, c’est le cocher au quotidien. Il a appris à demeurer en maîtrise de lui-même en tout temps et ça se reflète sur sa troupe. Plusieurs énervés de la statistiques secondaires, l’ont critiqué toute l’année, mais force est de reconnaître que Therrien est une des principales raisons de fait que le Canadien n’a pas connu une seule période léthargique digne de ce nom cette saison.

C’est là la marque d’un coach qui sait quand donnée du lousse et quand donnée un coup de bride.

En fait, depuis son retour à Montréal, Therrien n’est jamais vraiment venu près de perdre son vestiaire.

L’attelage avance, il accumule les réussites, il est parfois tiré par le cheval noir, parfois par le cheval blanc et le plus souvent par les deux en même temps. Le cocher a son attelage bien en main.

En regardant tout ça, devant toute cette harmonie des parties, Platon dirait sans doute que ça sent la Coupe…

Auto-plogue
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