Le départ de Stastny ne fait pas que des malheureux à Winnipeg

La saison 2017-2018 aura suffi à dissiper tout scepticisme possible envers le potentiel des Jets de Winnipeg. Après avoir été tenue à l’écart du portrait éliminatoire lors des deux printemps précédents, l’équipe du Manitoba s’est affirmée comme l’une des puissances de la LNH, passant à trois petits matchs d’atteindre la finale de la Coupe Stanley. Bien qu’il ait l’un des alignements les plus effrayants du circuit à sa disposition, l’entraîneur Paul Maurice devra probablement se creuser la tête pour pallier à la perte de Paul Stastny.

Son passage fut très bref au sein de l’organisation. Mais quelques 36 rencontres et 28 points plus tard, force est d’admettre que le numéro 26 a placé la barre haute pour celui qui le succédera à titre de deuxième centre. L’été tranquille de Kevin Cheveldayoff semble indiquer que la solution devra se trouver à l’interne, et Tim Campbell, chroniqueur pour le NHL.com, a pris soin d’y identifier les deux meilleurs candidats.

Le choix logique, et le plus conservateur serait assurément celui de Bryan Little. C’est lui qui pilotait la deuxième unité des Jets avant l’arrivée de Stastny, et les choses ne se passaient pas si mal. Flanqué de Nikolaj Ehlers et Patrik Laine, le hockeyeur de 30 ans connaissait une campagne relativement productive, flirtant comme à l’habitude avec la marque des 50 points. Sauf que l’acquisition de son remplaçant à la date limite des transactions a ouvert quelques paires de yeux à Winnipeg. Durant tout le printemps 2018, les Jets pouvaient compter sur deux premiers trios.

Le principal adversaire de Roslovic pour le poste de deuxième centre.

C’est ce qui rend l’option de Jack Roslovic intéressante. Le 25e choix au total du repêchage de 2015 a bien fait lors de sa première véritable audition avec le grand club, amassant 14 points en 31 matchs. L’achalandage à l’infirmerie et les statistiques compilées par le jeune de 21 ans dans la ligue américaine en début de saison ont forcé la main de la direction. Le mois d’octobre est encore loin, mais tout porte à croire qu’il aura sa chance au sein du top 6.

Kyle Connor, qui fut appelé au podium huit rangs plus tôt lors du même encan, a connu toute une éclosion en 2017-2018. Comme plusieurs de ses coéquipiers, il a profité de cette saison pour passer à la vitesse supérieure, comme en témoignent ses 31 buts. Roslovic a su présenter des statistiques similaires à ce dernier lors de son passage avec le Moose du Manitoba, le devançant même de quelques points. Dans les deux cas, le séjour avec le club-école fut bref, et la transition dans la Ligue nationale n’a pas paru trop difficile.

Performer dans la LAH et dans la LNH, ce sont là deux choses bien distinctes. Et rien ne dit que Roslovic pourra être aussi productif que Connor durant 82 matchs, même en évoluant avec des joueurs du calibre d’Ehlers et Laine. Reste que leur âge identique et leur rendement similaire avec le Moose sont de bons ingrédients pour une comparaison. Bryan Little a sûrement encore du gaz dans le réservoir et serait un bon dépanneur pour les Jets. Contrairement à Roslovic, il n’est pas un pari risqué. Mais contrairement à Roslovic, ses meilleures années sont derrière lui.

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