Au moment où l’on se parle, Auston Matthews est le joueur le plus dominant de la LNH. Auteur de 9 buts et 3 passes en seulement cinq matchs, le jeune américain détruit absolument tout sur son passage, semant le doute dans la tête des observateurs : est-il sur la même planète que Connor McDavid?
Une chose est certaine : Matthews s’enligne vers une saison sensationnelle, et sans aucun doute sa meilleure en carrière.
Toutefois, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de vous mentionner qu’il ne gardera pas la cadence. Un jour ou l’autre, il redescendra sur Terre et produira à un rythme raisonnable.
Avec ce rythme raisonnable en question, plusieurs se demandent si le plateau des 60 buts est atteignable. Il faudrait qu’il en marque 51 lors des 77 prochains matchs.
À quel point est-ce logique?
J’ai sorti mon cahier quadrillé et je suis plongé dans les calculs. Voici ce qui en est sorti.
Progression et projection
Afin d’y arriver, il est nécessaire de calculer la progression naturelle approximative de Matthews. On peut le faire en soustrayant le taux d’augmentation du temps de jeu au taux d’augmentation des points par match, tout ça entre 2016-2017 et 2017-2018.
On trouve alors le chiffre qui définit la progression naturelle : à quel point Matthews produit davantage à chaque minute de jeu passée sur la patinoire.
Dans le cas de Matthews, on observe une hausse de 18,6%.
C’est donc dire que s’il continue sur la même lancée avec le même rythme qu’auparavant. Matthews se dirige vers une saison où il marquera environ 1.19 point par match.
Le retour sur Terre et ses facteurs
L’anomalie qui cause ce début de saison du tonnerre se retrouve du côté du taux d’efficacité des tirs. Matthews a inscrit un but sur 9 des 17 tirs dirigés vers les gardiens adverses, conservant alors un pourcentage de réussite de 53%.
Normalement, il réussit ses tirs environ 18% du temps. Lorsque sa séquence monstrueuse prendra fin, on doit s’attendre à une régularité dans ce coin-là.
Pour ce qui est du nombre de tirs, Matthews est en route vers environ 279 tirs, la même quantité que lors de sa première campagne. Gardons ce chiffre en tête.
Si à partir de maintenant, l’Américain produit à un rythme de 18% pour 262 autres tirs, il inscrira 47 buts d’ici la fin de la saison. Si on tient compte de son ratio de points/aide (54:46), on peut considérer qu’il ajoutera environ 37 passes au compte.
Au total, on parle d’une saison de 56 buts, 40 passes et 96 points. Cette éventualité respecte également au centième près la moyenne de points par match projetée (1.19).
S’il lance plutôt le même nombre de fois que l’an dernier (250), on peut s’attendre à une saison de 51 buts, 39 passes et 90 points.
Les possibilités
Tout ça, c’est évidemment si la séquence de début de saison de Matthews tire à sa fin. S’il continue sur sa lancée pendant 5 autres matchs, ce qui demeure possible, le plateau des 60 buts serait davantage possible qu’en ce moment.
Il faudrait qu’il inscrive 4 buts de plus que normalement, d’ici la fin de sa période de production incroyable.
Vu la proximité de la projection avec la marque des 60 buts, on n’a pas le choix de mentionner que c’est possible. Ici, on n’a fait que projeter. En réalité, bien des choses peuvent se passer.
Sauf que logiquement, on peut s’attendre à une production d’environ 56 buts et 96 points, pour Matthews.