Leçons de CBA: le rachat de contrat

L’accalmie du mois d’août fournit une belle occasion de démêler les concepts de la convention collective. Après avoir élucidé le fonctionnement du ballotage, on s’attaque à un processus un brin plus complexe, celui du rachat de contrat.

La fenêtre du rachat de contrat s’ouvre le 15 juin ou 48 heures après la fin de la finale de la Coupe Stanley – la date la plus tardive l’emporte – et se termine le 30 juin à 17h00.

D’emblée, il faut préciser que les bonus de signature sont payés aux joueurs peu importe les circonstances et ils ne sont pas comptabilisés dans la formule prévue au calcul du rachat, si ce n’est que pour mesurer le cap-hit.

Lexique
Bonus de signature: montant qui peut être versé au joueur d’un coup dès le 1er juillet. Les bonus ne sont pas rachetables et versés au joueur peu importe les circonstances.
Salaire: Une équipe de la LNH paie son joueur aux deux semaines. Le salaire est le total d’argent qui lui est versé à la fin de la saison.
Cap-hit/Impact sur la masse salariale: Espace que le contrat occupe sur la masse salariale de l’équipe. Il s’agit d’une notion importante parce que cela influence directement la marge de manoeuvre du directeur général. Le montant comptabilisé sur la masse salariale est le salaire moyen reçu par année, incluant les bonus.

Une équipe rachetant le contrat d’un joueur de moins de 26 ans ne doit lui verser que le 1/3 du salaire cumulatif qui lui aurait été payé lors des années restantes – autrement dit, le tiers de ce qu’il aurait reçu au bout du compte si le rachat n’avait pas eu lieu. Les joueurs de 26 ans et plus ont quant à eux droit au 2/3 de cette somme. Ce montant est réparti durant le double des années restantes. Ainsi, P.A. Parenteau, qui a été racheté alors qu’une seule année le séparait de l’autonomie, sera payé par le Canadien en 2015-2016 et en 2016-2017. Non seulement ça, mais il occupera une fraction de la masse salariale du CH durant cette période.

Parce que contrairement à ce qu’on pourrait penser, une équipe se prévalant de cette option ne se soulage pas entièrement du cap-hit du joueur!

JOUEUR FICTIF

Âge : 25 ans

Salaire : 3 500 000 (2015-2016), 4 000 000 (2016-2017), 4 000 000 (2017-2018), 3 000 000 (2018-2019)

Impact sur la masse salariale ( <salaire année 1 + salaire année 2 + salaire année 3 + salaire année 4> / 4 ) : 3.6 millions

Montant à racheter  ( <salaire année 1 + salaire année 2 + salaire année 3 + salaire année 4> / 3* ) : 4.8 millions

*JOUEUR FICTIF a 25 ans. Il a donc droit au 1/3 du salaire restant de son contrat.

Le montant à racheter est réparti durant une période de huit ans (nb d’années restantes au contrat X 2). L’équipe versera donc 0.6 million par année pendant huit ans au joueur en question.

Il ne reste plus qu’à mesurer l’impact sur la masse salariale après le rachat. C’est la partie la plus compliquée parce qu’elle consiste en deux calculs – une soustraction et une addition – impliquant les quatre différentes variables préalablement établies : l’année, le salaire, le cap-hit et le montant à débourser annuellement.

D’abord, il faut comprendre qu’en situation de rachat, l’impact que le joueur exerce sur la masse de son ancienne équipe peut changer d’une saison à l’autre.

Pour chacune des années, il faut soustraire le cap-hit au salaire, puis additionner la différence au montant à débourser. Lors des années supplémentaires – celles qui ont servi à étaler le montant à débourser durant le double des saisons restantes du contrat – l’impact sur la masse salariale est identique au montant que l’organisation doit débourser de sa poche.

Voici le résultat pour notre joueur fictif. Notez que les chiffres ont été arrondis par souci de mise en forme.

À NOTER

– Pour racheter le contrat d’un joueur, une équipe doit avant tout le soumettre au ballotage. Il a peu de chance d’être réclamé de toute évidence, car le contrat qu’il traîne est un boulet pour une équipe. Par ailleurs, il est possible de brandir une clause de non-mouvement pour éviter de passer par le ballotage, mais on ne peut pas freiner le processus de rachat.

– Un joueur ayant signé un contrat à l’âge de 35 ans ou plus – s’il paraphe une entente à 34 ans et souffle 35 bougies d’ici le 30 juin, la règle s’applique toujours –, recevra le même salaire et exercera le même impact sur la masse de son club même s’il ne joue plus ou s’il a été racheté. On note une mince exception : si l’individu évolue dans les mineures après la première année du pacte, l’équipe se soulage de 100 000$ sous le plafond. Les formations tentent de contourner cette règle en plaçant leur joueur sur la liste des blessés à long terme. Les Flyers ont opté pour la stratégie avec Chris Pronger avant de le troquer aux Coyotes.

– La LNH n’autorise pas de racheter un joueur blessé, à moins qu’une entente à l’amiable soit conclue entre celui-ci et la direction.

– En 2013 et en 2014, les 30 équipes ont reçu une paire de Compliance Buyouts, permettant de racheter un joueur en se soulageant entièrement de son impact sur la masse salariale. Le CH a utilisé les siens sur Scott Gomez et Tomas Kaberle.

– Une deuxième fenêtre de rachat de contrat s’ouvre pour les équipes ayant eu recours à l’arbitrage salarial. Celle-ci est d’une durée de 48 heures.  Cette année, le Wild, les Leafs et les Sénateurs pouvaient utiliser cette option.

– Le pacte que Ryan O’Reilly a signé avec les Sabres est un exemple intéressant de contrat blindé ne pouvant être racheté – de façon logique, du moins – en raison des bonus de signature. En effet, le salaire de ROR n’est que d’un million par année, le reste étant assuré par lesdits bonus non rachetables. Le cap-hit qu’il exercerait après le rachat demeurerait significatif selon la formule expliquée plus haut: (cap-hit – salaire) + montant à débourser par année.

https://twitter.com/FriedgeHNIC/status/617044878145515521

En rafale
– L’agent de Derek Roy peine à croire que son client ne trouve pas preneur. LIEN

– Le Canada a dominé la République tchèque: LIEN

– TVA Sports embauche Mike Bossy comme analyste! LIEN

– Andy Murray sera un papa. LIEN

– Eugénie Bouchard coupe les ponts avec son entraineur Sam Sumyk. LIEN

Elle serait déjà à la recherche d’un nouvel entraineur, apparemment.

– Selanne était de passage à Zoug.

https://twitter.com/diaz_raphael_61/status/629613341674196996

– La belle histoire de Pascal Dupuis, qui a gagné son combat et prépare son retour. LIEN

– Joyeux anniversaire, Sidney Crosby.

https://twitter.com/Dave_Stubbs/status/629577505456918528

– Michael Sam pourrait faire ses débuts dans la LCF ce soir! LIEN

– Frank Klopas affirme n’avoir aucun problème avec Patrice Bernier… LIEN

Aucun problème avec Bernier, l’homme, peut-être… Mais on peut difficilement affirmer qu’il apprécie Bernier, le joueur! 

PLUS DE NOUVELLES