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«L’effet Markov» : Partie 2
Retour dans le passé…
Saison 2008-2009.
Au cours des deux années précédentes, Sheldon Souray, Mike Komisarek et Mark Streit ont quitté le Canadien.
Inéluctablement, les responsabilités offensives de Markov augmentent puisqu’il est le seul véritable arrière capable de générer de l’attaque chez le CH.
Outre la présence de Roman Hamrlik, les Canadiens doivent dénicher un défenseur capable de compléter les jeux du numéro 79.
La demande des partisans est alors exhaussée.
Transaction
Le 16 février 2009, Bob Gainey transige avec les Thrashers d’Atlanta.
Le vieux Mathieu Schneider est de retour à Montréal!
La nouvelle est pour le moins surprenante, mais ce n’est certainement pas Schneider qui va s’en plaindre!
Ce dernier quitte une équipe qui croupie dans les bas fonds pour rejoindre un gros marché qu’il connait déjà.
En retour, le CH cède deux choix au repêchage à l’équipe de John Anderson (un choix de deuxième et troisième ronde).
Connaissant une saison de misère avec les Trashers (15 pts en 44 parties, fiche de -10), Gainey croit que, jumelé à Markov, l’ancien joueur des Canadiens de Sherbrooke peut retrouver ses aptitudes offensives d’antan.
Tout le monde s’entend pour dire que Schneider est un défenseur en fin de carrière.
Tout ça représente un gros pari.
Vraiment?
«L’effet Markov» et le deuxième souffle de Schneider
La chimie est instantanée.
En seulement 23 matchs avec le Tricolore, Schneider dépasse sa production offensive de ses 44 précédents avec Atlanta en cumulant 17 points, dont 14 sur l’avantage numérique avec Andrei Markov à ses côtés.
Markov, lui, poursuit sur sa lancée et termine la saison avec 64 points, dont 39 en avantage numérique, au premier rang chez les défenseurs de la LNH!
Schneider termine 2e pour les points en avantage numérique chez les défenseurs du Canadien, nonobstant ses 59 matchs manqués.
Plus rien de peut arrêter les deux défenseurs.
Enfin presque…
Le 6 avril 2009, quelques matchs avant les séries éliminatoires, les médecins de l’équipe rencontrent les médias. Andrei Markov devra rater le reste de la saison ET la danse printanière.
Sans Markov, le CH s’incline en 4 parties face au Bruins de Boston.
Schneider ne récolte aucun point en 2 matchs.
Pour Schneider, les 23 matchs jumelés à Andrei Markov auront été la dernière bonne séquence offensive en carrière chez les pros.
L’année suivante, sans «l’effet Markov», il obtient une maigre récolte de 5 points en 17 matchs avec les Canucks de Vancouver.
Alain Vigneault perd patience et Schneider est placé au ballotage.
Et oui…17 points en 23 match avec Markov, et la saison suivante il est placé au ballotage par Vancouver!
Moins de 2 ans après ses courts moments de gloire aux côtés de Markov, Mathieu Schneider accroche ses patins.
L’après Souray-Komisarek-Streit-Schneider…
Nous sommes le 19 janvier 2013.
Le lock-out vient de se terminer.
Les Canadiens sont déjà en mode séries éliminatoires puisque, comme toutes les équipes, ils devront jouer 48 matchs en l’espace de trois mois seulement.
Andrei Markov s’amène de Russie où il a joué 21 parties avec le Chekhov Vityaz.
N’ayant joué qu’un total de 69 matchs depuis la saison 2008-2009, certains doutes planent au sujet de sa guérison.
Plusieurs s’interrogent sur la pression que sera capable de supporter son genou sur une saison écourtée, mais très intense.
Peu importe, Markov est prêt à disputer le premier match de la campagne.
Pendant ce temps, P.K Subban et son agent, Don Meehan, sont en dispute contractuelle avec Marc Bergevin et le défenseur refuse de rejoindre son équipe tant qu’une entente n’est pas conclue.
En attendant l’arrivée de Subban, Markov est jumelé avec Raphael Diaz sur l’avantage numérique.
Le Russe récolte 4 buts en plus d’ajouter 4 passes à ses six premières parties.
Idem pour Diaz qui inscrit 8 points lors de cette séquence.
Quel retour au jeu pour le Russe et quel début de saison pour Diaz!
Malgré ces superbes performances, le 28 janvier 2013, le Suisse se doute qu’il devra bientôt céder sa place sur la première unité en avantage numérique.
La raison?
Subban signe un contrat de 2 ans, évalué à 5.75 millions de dollars.
Subbanator is back!
L’émergence de P.K Subban
P.K Subban en est à sa troisième année complète dans la LNH.
Lors de ses deux premières saisons, Markov est blessé plus souvent qu’à son tour et les statistiques offensives de Subban ont été de 38 et 36 points, ce qui lui conféra le 29e et 27e rang respectivement chez les défenseurs du circuit.
Juste assez pour terminer au premier rang chez les défenseurs du Canadien, mais pas assez pour être considéré parmi l’élite de la ligue nationale.
«L’effet Markov» pour allumer Subban?
Subban est alors jumelé à Markov….
Le fit semble parfait.
Le Torontois ne met pas de temps à se mettre en branle et noircit (quel jeu de mots…) la feuille de pointage à chacun de ses 4 premiers matchs!
Plus la saison progresse, plus Subban devient dominant.
Et dominant est un euphémisme!
Le jeu offensif du Canadien passe avant tout par sa défensive.
En attaque massive, les stratégies offensives du CH sont limitées, mais fonctionnent.
Les attaquants du Tricolore cherchent toujours à remettre la rondelle au point d’appui.
Subban passe à Markov. Markov et Subban permutent. Markov passe à Subban. Subban tire. Subban compte.
Les commentateurs utiliseront ces courtes phrases plusieurs fois durant la saison écourtée.
Comme en font foi les statistiques ci-dessous, le duo domine outrageusement tous les défenseurs de la LNH.
Le CH termine la saison dans le top 5 en avantage numérique.
Une première en trois ans.
L’année précédente, sans Markov, l’équipe avait terminé au 28e rang…
Jumelé à Markov, Subban inscrit 38 points en 42 matchs, ce qui le place au premier rang des défenseurs du circuit à ce chapitre à égalité avec Kristopher Letang.
Comme le décrit si justement la sœur de P.K, les deux défenseurs créent des étincelles!
Non, cette femme n’est pas réellement la sœur de Subban…
Bref, Subban égalise la meilleure production de sa courte carrière, mais en jouant 35 matchs de moins!
Oui, oui, 35 matchs de moins!
Le 15 juin 2013, Subban remporte le trophée Norris, remis au meilleur défenseur de la Ligue Nationale de Hockey.
En une seule saison avec Andrei Markov, l’amélioration du #76 est fulgurante.
Subban passe de rising star à star.
«L’effet Markov» vient de faire une autre victime!
Néanmoins, il faut avouer que P.K Subban est de loin le joueur le plus talentueux avec qui Markov a, jusqu’à présent, eu la chance de jouer dans sa carrière.
L’effet Markov: brève conclusion
À travers ces deux articles, j’aurai tenté de démontrer comment Markov est utile auprès de ses partenaires de défense.
Cette utilité entre en corrélation directe avec le succès de l’équipe.
Par exemple, sans lui, l’équipe a terminé au 28e rang de la LNH en 2011-2012, mais, en sa présence, elle s’est hissée au 4e rang en 2012-2013…
Plusieurs facteurs peuvent expliquer une amélioration, aussi drastique soit-elle, au sein d’une équipe.
Andrei Markov en est certainement un.
Il n’est pas le plus gros.
Il n’est pas le plus physique.
Il n’est pas le plus rapide.
Il est vieillissant.
Il n’est pas le plus loquace.
OUI, ses conférences de presse ressemblent à ça: GIF
Mais Markov possède ce talent qui fait que ses coéquipiers autour de lui jouent toujours mieux.
Statistiques à l’appui.
Reste à signer Subban maintenant!
Bonne journée,
Gab Tremblay