Malgré tout, il faut respecter le plan

Ceci n’est pas un texte négatif.

En fait, comment pourrait-on songer à écrire un article négatif sur les Canadiens de Montréal par les temps qui courent?

Le plus gros point d’interrogation de l’entresaison? Carey Price.

Le meilleur joueur du CH a affiché un pourcentage d’arrêt digne d’un Scott Foster l’an dernier. S’il ne performe pas cette saison ni au cours des 7 prochaines, Marc Bergevin se retrouvera avec un fardeau de 84 millions…

Pour l’instant, ça va. Très bien même.

Sa feuille statistique n’est peut-être pas reluisante, mais il parvient toujours à garder ses Canadiens dans le coup. Ajoutez à cela en boni son flirt dans le livre des records avec Patrick Roy et vous comprendrez mieux le thème de l’année: un conte de fée.

Le vilain Galchenyuk, reconnu pour prendre la saison estivale à la légère est remplacé par un Domi, dominant à la position à laquelle son prédécesseur ne s’est jamais imposé.

Dans l’ombre de Tatar, on oublie de s’ennuyer du faux leader Pacioretty, dont le poids sur ses épaules semblait similaire à 24 coupes Stanley empilées, une par-dessus l’autre.

Que dire de l’intrépide Byron, enfin reconnu pour son leadership qui se classe au quatrième rang des pointeurs de l’équipe (il y a trois joueurs au premier rang avec huit points), près d’un Jonathan Drouin, envers lequel les critiques ont clairement été plus précoces qu’un prépubère. 

En ce moment, tout va bien à Montréal. Trop bien diront certains…

Qu’on le veuille ou non, Max Domi, Jeff Petry et Tomas Tatar ne finiront pas l’année avec 82 points. Idem pour Byron qui n’en fera certainement pas 72!

Cette équipe fonctionne à son plein potentiel présentement. Dans la Ligue nationale, aucune équipe ne parvient à évoluer à son plein potentiel pendant 82 matchs. C’est comme ça…

Ça ne veut pas dire qu’il est impossible que les Canadiens se frayent un chemin jusqu’en séries. Loin de là!

Si les Devils sont parvenus à danser au bal printanier l’an dernier, pourquoi les hommes de Claude Julien ne pourraient pas le faire? Dans la LNH d’aujourd’hui, accéder aux séries avec une bonne attitude – je l’admets Marc – et une dose raisonnable de talent est possible.

C’est pourquoi si tout perdure, il faudra prendre de lourdes décisions chez le Tricolore.

Vous le savez, Marc Bergevin prêche qu’une fois en séries, tout le monde peut gagner. Encore une fois, il faut admettre qu’il a raison.

Sauf qu’en tant que gestionnaire, Bergevin se doit d’être pragmatique. Jouer aux probabilités pour maximiser ses chances de lever une Coupe Stanley…

Qu’on le veuille ou non, les chances du CH de toucher au gros trophée ne seront pas optimales cette année.

Pas avec un Jordie Benn sur la première paire. Pas sans une ligne de centre dominante. Pas sans l’apport des futures têtes d’affiche que seront probablement Ryan Poehling et Nick Suzuki.

Et certainement pas sans l’apport d’un Jesperi Kotkaniemi n’ayant pas minimalement franchi l’âge légal pour consommer une bière en Ontario…

La vérité, c’est que même si l’avenir de cette équipe semble prometteur, elle doit poursuivre dans la voie qu’elle a empruntée: une rénovation.

Bien entendu, je ne parle pas d’échanger Price et Weber. Ça ne sert plus à rien d’envisager cette possibilité-là….

J’évoque plutôt une série de mouvements qui permettront aux Canadiens de mieux gagner à long terme.

Qu’est-ce que ça implique? Évaluer en 2019 la valeur d’un Tomas Tatar, qui pourrait laisser sa place à de jeunes ailiers affamés.

Surveiller de près Noah Juulsen. Pas pour l’échanger, bien sûr, mais pour tâter le terrain concernant une potentielle transaction impliquant Jeff Petry…

Les Canadiens ont choisi de ne pas emprunter cette avenue avec Paul Byron, en lui accordant une prolongation de contrat plutôt que de le marchander. Ça se respecte. N’empêche que dans l’optique de mettre la main sur une Coupe Stanley, il faudra éventuellement considérer les choix de premier tour prioritaires à la présence de vétérans.

Est-ce que Tatar vaut toujours un choix de premier tour? Tout dépendra de ses performances d’ici la date limite des transactions.

Petry? Assurément. Les Leafs ont besoin d’un bon droitier pour compléter leur casse-tête. Difficile de ne pas assumer qu’ils mettraient le paquet pour un Petry avec une belle rétention de salaire.

Tout ça pour dire que sans procéder à une vente de feu, Marc Bergevin doit demeurer à l’écoute, mais surtout ne pas s’emballer par les succès de son équipe.

Genre, céder des espoirs ou des sélections précieuses dans l’optique de remplir les centaines de sièges vides dans le Centre Bell.

Jusqu’à présent, le plan fonctionne à Montréal. On ne peut le nier…

Mais pour que ça se poursuive, il ne faut pas en déroger.  Avec un bon développement et une attitude gagnante, tout est possible.

Tout ce qui attend les Canadiens en avant, c’est du positif.

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