Il y a quelques jours à peine, Mike Babcock suggérait à la ligue nationale de préciser le règlement concernant l’obstruction sur les gardiens de but, suite à un filet controversé accordé à des Sabres qui allaient ensuite se sauver avec la victoire. L’ambiguïté entourant les limites à respecter dans le demi-cercle bleu a encore suscité la controverse hier soir, mais les complaintes de l’entraîneur-chef des Leafs résonneront peut-être un peu moins fort cette fois-ci.
Goaltender interference. pic.twitter.com/yaDLGqAetW
— Pittsburgh Penguins (@penguins) March 11, 2018
Dans ce qui était une dixième victoire consécutive des siens dans le confort de leur domicile, un record pour l’organisation, c’est davantage la patience de son vis-à-vis qui a été mise à l’épreuve. Mike Sullivan a craché son venin aux officiels, vers la fin du second vingt, lorsque le but de son protégé, Brian Dumoulin, a été refusé pour être troqué contre une pénalité mineure. Cette dernière a mené au filet de Mitchell Marner pour les locaux, le retard des Penguins étant accentué à quatre buts plutôt que d’être réduit à deux.
« C’est un gros problème dans la ligue. Ça a été discuté durant toute l’année. Le problème semble s’aggraver à chaque semaine. » – Mike Sullivan
Le soixante-neuvième règlement de la LNH interdit à tout joueur adverse, par son positionnement ou l’initiation d’un contact, d’empêcher le gardien d’effectuer un déplacement dans la zone lui étant réservée. Il est également précisé que ledit joueur sera immunisé contre cette règle s’il est poussé par un défenseur (ou un attaquant) de l’autre équipe. Il n’est pas interdit d’avoir les deux patins dans la peinture bleue, tout dépend de ce qui y est fait. Le comportement de Dumoulin est pourtant presque irréprochable sur la séquence, et le contact entre lui et Andersen semble principalement causé par l’aide de Ron Hainsey.
L’argument de l’officiel est fondé sur le fait que le gardien des Leafs est frappé à la tête par Dumoulin. Il est difficile de le contredire sur ce point. Mais Andersen était-il déjà battu par le tir à ce moment ? Le numéro 8 est-il vraiment responsable de ce contact ? Et surtout était-il nécessaire de décerner une pénalité, empêchant du même coup Pittsburgh de demander une révision vidéo ? Voilà trois interrogations suffisantes à la réouverture du débat.
Crosby et Hornqvist ont bien tenté de ramener leur troupe dans cette rencontre, enfilant respectivement leur 23e et 19e de la campagne, mais le mal était fait. L’imprécision du règlement a donc fait une autre victime samedi soir, et cela s’ajoute à la grogne et l’incompréhension manifestées par plusieurs joueurs cette année. Cette zone grise, découlant principalement du jugement à caractère subjectif qu’un arbitre doit effectuer pour chaque cas particulier, fait place à des décisions diamétralement opposées d’un soir à l’autre.
This puck didn’t want to go in until David Krejci tapped it in..no Goalie Interference. I thought there would be. 1-0 @NHLBruins pic.twitter.com/LGjFOctxIl
— BucciOT.Com (@Buccigross) February 2, 2018
Bien que les hommes de Mike Sullivan soient encore impliqués dans une lutte très serrée au classement, ils risquent de survivre à ce dernier revers encaissé à Toronto. La LNH pourrait cependant éviter bien des controverses en se conformant à la suggestion de Mike Babcock de revoir le règlement avant le début des séries éliminatoires. Mais M. Bettman est reconnu pour ne faire qu’à sa tête, et nul besoin d’une exception pour confirmer cette règle.