Tom Wilson : le dilemme des Capitals

Jeter un coup d’œil rapide au profil hockey db de Tom Wilson serait la pire manière de juger de son impact sur la patinoire.

Ça explique un peu pourquoi l’attaquant robuste – qui en met souvent un peu trop – ne s’est pas prévalu de son droit d’aller en arbitrage. Lors de ces séances, les arbitres basent leurs jugements sur des statistiques, des arguments palpables.

Disons qu’expliquer à un arbitre que Wilson laisse son cœur et ses tripes sur la patinoire ne le poussera probablement pas à conclure qu’il vaut un pont d’or. Son sommet en carrière de 35 points parlerait plus fort que son intensité au moment de trancher…

Si on suit cette logique, on pourrait croire que les Capitals ont pris une mauvaise décision en n’exigeant pas que leur joueur se rende à l’arbitrage, ce qui n’est pas nécessairement le cas.

Lorsque tu aimes un joueur, tu ne l’amènes pas en arbitrage. Lui dire ses quatre vérités en pleine figure n’est pas nécessairement la meilleure manière de bâtir une relation de confiance à long terme avec lui. La décision des Capitals est donc respectable en ce sens…

Cependant, il faut avouer que Brian MacLellan a manqué une belle occasion de s’assurer des services d’un de ses attaquants à bas prix, dans un contexte où une seconde Coupe Stanley est à la portée de son équipe à court terme.

Les Capitals ont plutôt préféré s’assurer de maintenir une bonne relation avec Wilson au cours des prochaines années. Ken Campbell rapporte même que les deux partis s’entendront sur les modalités d’un contrat s’échelonnant de 4 à 5 ans.

Ça serait un pari de la part des Capitals.

Il faut savoir que ce ne sont pas tous les joueurs de 24 ans qui sont dans le même état physique. Au moment de signer son contrat avec les Canadiens, Andrew Shaw avait 24 ans. Il apposait alors son nom au bas d’un pacte d’une durée de six ans qui lui rapporterait un peu moins de 4 millions par année. Tout comme Wilson, Shaw surfait sur un triomphe de la Coupe Stanley au moment de signer son entente…

Certains diront que le CH regrette déjà son embauche.

À l’époque, Shaw n’avait subi de longue convalescence, comme Tom Wilson. Le problème, c’est que les joueurs qui disputent un style de jeu aussi intense et robuste sont sujets à se blesser plus gravement et régulièrement que les autres.

À quel Wilson doit-on accorder un contrat?

L’autre dilemme que doivent confronter les Capitals se situe au niveau salarial.

Doit-on rémunérer Tom Wilson comme le complément parfait d’Evgeny Kuznetsov et Alexander Ovechkin, ayant amassé 0,74 point par match en séries? Doit-on lui offrir un salaire digne d’un employé attitré à un troisième trio?

Probablement que la réponse se trouve entre les deux questions. Le problème, c’est que Wilson pourrait se retrouver à empocher une somme digne d’un joueur de deuxième trio lors de séquences au cours desquelles il ne pourra aider l’équipe ailleurs que sur un quatrième trio, dans quelques années. Sans oublier que s’il continue à distribuer les coups salauds, il pourrait avoir à purger de longues suspensions…

Les Capitals doivent donc prendre une grande décision : veulent-ils tout offrir à leur attaquant qui détient une attitude exemplaire ou joueur la ligne dure, en conservant leur espace salarial pour des patineurs plus talentueux?

On s’en reparle dans 4 ou 5 ans.

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