Y a-t-il sentiment plus réconfortant que de voir les flammes envahir les écrans géants du Centre Bell lors d’une joute éliminatoire à Montréal?
À 39 reprises depuis que Marc Bergevin a pris les rênes de l’équipe, les joueurs du Tricolore ont pu enfiler leurs patins en séries. 19 fois seulement, ceux-ci en sont ressortis gagnants.
Au début d’aucune des dernières saisons n’a-t-on vu un mouvement de pensée général qui doutait fortement des chances de l’équipe de se tailler une place en séries éliminatoires. On a plutôt majoritairement eu droit à des opinions optimistes toutefois teintées de boules de négativité propulsées un peu partout par les pessimistes.
Voyez-vous, je n’ai pas l’habitude de me prononcer sur un sujet principal qui relève de prédiction. Il est tellement facile de trébucher et de subir les foudres des critiques, malheureusement. Pourtant, quelque chose me pousse à le faire cette saison, pour des raisons mystérieuses qui m’échappent.
Le débat délicat dont il est question est la participation (ou non) du Canadien en séries éliminatoires, cette saison. Les changements apportés au courant de l’entre-saison?
En toute franchise… non.
Pour une première fois depuis des années, mon coeur est fendu en deux à l’idée de douter de l’équipe qui allume ma passion depuis ma tendre enfance.
Toutefois, je ne peux pas mentir en affirmant le contraire : je crois que si aucun changement n’est apporté, les hommes de Claude Julien…
- N’accéderont pas aux séries éliminatoires.
- Se tailleront un poste de peine et de misère parmi les clubs repêchés, puis seront éliminés très tôt.
Pourquoi?
Une pré-saison qui veut dire beaucoup
Si vous vivez dans une grotte et n’avez pas jeté un oeil aux derniers matchs préparatoires du Canadien, je suis dans l’obligation de vous annoncer que ce fut un massacre.
Oui mais c’est juste des matchs préparatoires…
Le calendrier pré-saison permet aux équipes de tester des combinaisons qui fonctionnent tout en essayant de rester compétitives pour transmettre cette odeur de victoire dans le vestiaire. Et devinez qui a échoué?
Quelque chose ne fonctionne vraiment pas, à Montréal. Il est impensable que l’équipe quasi-complète du Tricolore soit incapable de tenir tête au club-école des Maple Leafs. Le sentiment que tout ça me donne n’est certainement pas positif.
Trop de départs, peu d’arrivées
Alexander Radulov, Andrei Markov et Alexei Emelin ont représenté des pertes énormes qui nécessitaient par la suite un ajustement, qui n’a pas été fait de la bonne manière. Vous aurez beau me dire que Jonathan Drouin a débarqué à Montréal, il est l’un des rares joueurs qui gardent en vie l’espoir. Karl Alzner est un ajout respectable qui ne comblera toutefois en aucun cas le manque de mobilité d’une brigade défensive que Marc Bergevin dit meilleure que l’an dernier. Marc, sérieusement… Les autres signatures dignes de mention, qui étaient en grande majorité des paris à bas prix dans le désespoir de combler des trous. Le problème, c’est que jusqu’ici, ces derniers n’ont impressionné personne, y compris moi.
Parmi les 16 équipes ayant accédé au tableau éliminatoire l’an dernier, le Canadien est l’un des seuls à avoir régressé.
Une Division bien trop compétitive
Le troisième argument est le plus important, selon moi. On peut avoir plusieurs raisons de parier sur quelques autres équipes de la Division Atlantique, contrairement au Canadien (excluant Carey Price). Les Maple Leafs et les Sabres sont deux jeunes équipes qui se dirigent tranquillement vers l’élite de la LNH. Il n’y a aucun doute dans ma tête que les Maple Leafs seront des séries ; pour les Sabres, c’est plus compliqué, mais ils font quand même partie de la conversation. Le Lightning, avec une équipe en santé, redeviendra l’une des puissances de l’Est.
À Boston, les raisons d’être optimistes ne cessent de pleuvoir. Les performances de Brad Marchand et David Pastrnak combinées à l’ascension de plusieurs jeunes joueurs font d’eux de sérieux candidats à un poste en séries.
Tandis que dans la capitale canadienne, il serait impensable pour Guy Boucher et ses hommes de rater les séries après s’être rendu si près du but l’an dernier. L’équipe fera tout en son possible pour y être et tenter de rallonger leur parcours.
Puis, dans les bas-fonds (mais pas tant que ça), on y retrouve les Red Wings et les Panthers, qui sans être de réelles menaces, sont capables de compétitionner avec le Canadien et de lui voler des points qui peuvent s’avérer importants dans la course aux séries.
Tous ces facteurs positionnent le CH dans une position assez vulnérable qui n’inspire pas la confiance chez moi.
N’oubliez pas que plusieurs facteurs peuvent modifier le cours d’une prédiction, surtout lorsqu’elle est faite aussi tôt dans la saison. Ça inclut les performances inattendues et les échanges.