La fin de la saison de l’Impact de Montréal rimait avec « bilan » cette semaine alors que les joueurs et l’entraîneur Rémi Garde ont rencontré les journalistes pour porter un regard sur une saison 2018 qui fût riche en émotions, positives comme négatives.
Il semble déjà loin ce moment où Rémi Garde fût présenté tout sourire à la presse après le départ de l’enfant chéri du club, Mauro Biello. Autant on saluait la décision de Joey Saputo d’investir dans son équipe d’entraîneurs, autant plusieurs avaient des attentes inatteignables pour l’entraîneur d’expérience qui, faut-il le rappeler, découvrait un tout nouveau championnat. De grosses attentes, d’autant plus difficiles à remplir lorsque la moitié de l’effectif est nouveau.
Cette pression, Rémi Garde l’a définitivement ressentie, et son apprentissage de la ligue s’est poursuivi durant toute la saison. L’entraîneur montréalais est en ce sens très humble dans le regard qu’il a porté sur sa première saison en Amérique. En réfutant les rumeurs disant qu’il n’avait pas été impliqué dans le recrutement de la pré-saison 2018, il a admis que le fait qu’il connaissait peu la ligue ou même l’équipe et les joueurs qu’il avait sous la main avait rendu le tout plus complexe.
L’immensité du chantier à construire et les malchances du début de saison au niveau des blessures l’ont forcé à rapidement revoir ses principes de jeu et ses attentes envers son groupe. Il affirme d’ailleurs que même aujourd’hui le style de la MLS demeure difficile à cerner, notamment parce que chaque organisation pratique un style qui lui est propre.
« La MLS n’a pas encore sa propre identité, et c’est probablement son plus gros challenge. Parfois le jeu est très rapide, parfois le rythme est très lent, parfois c’est très physique dans la surface. On a souvent l’impression d’affronter une équipe française une semaine puis une équipe italienne la semaine suivante. »
On l’a dit souvent, le niveau de la MLS s’améliore rapidement depuis quelques années, peut-être même tellement rapidement que chaque organisation tente de s’y adapter à sa manière. Rémi Garde a d’ailleurs souvent dû privilégier un système de contre-attaque cette saison, mais on a senti au fur et à mesure que la saison avançait qu’il cherchait plutôt à construire depuis l’arrière, surtout à domicile. Il l’a confirmé en conférence de presse en mentionnant qu’il aimerait voir son équipe avoir une plus grande possession et un meilleur contrôle du ballon en 2019. Il juge que cette saison a permis de rendre son équipe plus disciplinée, rigoureuse et surtout plus solide défensivement, la prochaine étape sera maintenant d’être en mesure d’être structuré plus intelligemment, d’avoir une meilleure organisation de jeu.
En ce sens, si le chantier n’est pas aussi gros que l’été dernier, plusieurs changements devront être mis en place en 2019 pour rendre l’équipe meilleure et en mesure d’atteindre ce niveau suivant. Rémi Garde a d’ailleurs rappelé que si le recrutement de cet hiver sera moins imposant en nombre de joueurs, il ne le sera pas en qualité. Vous le devinez, l’entraîneur espère notamment (comme nous tous), être en mesure d’intégrer un attaquant et un meneur de jeu offensif à son alignement pour l’an prochain.
Rien n’est toutefois certain, notamment au niveau de l’attaque alors que Rémi Garde a mentionné qu’il avait en tête un profil bien précis d’attaquant dont il estime avoir besoin, un profil duquel il veut se rapprocher le plus possible. On peut par exemple en comprendre que Rémi Garde n’hésiterait pas à attendre à l’été pour obtenir un attaquant qui lui plaît plutôt que de se rabattre sur un joueur qui sera moins utile à l’équipe.
L’entraîneur a également confirmé que Matteo Mancosu ne serait pas de retour en 2019, ce qui est loin d’être une surprise. On peut même se demander si la carrière de l’italien ne s’arrêterait pas ici, à moins qu’il ne se trouve un contrat en division inférieure en Italie. Mancosu est encore à Montréal actuellement alors que sa femme devrait accoucher très prochainement.
Le cas d’Anthony Jackson a été abordé en long et en large par l’entraîneur, surtout après les commentaires ponctués de tristesse et d’incompréhension de l’attaquant québécois le jour précédent.
https://twitter.com/nikmartineauTVA/status/1057715044362936320
Rémi Garde n’en a rien contre le joueur personnellement, et on sent bien que la situation est difficile pour Jackson et que l’entraîneur ne cherchait pas à le rabaisser ou à l’attaquer mais simplement à répondre honnêtement aux questions. On comprend que Jackson aurait voulu que le poste d’attaquant #1 lui soit donné cette saison après ce qu’il a accomplit en 2017, ce que Garde n’était clairement pas prêt à faire. L’éthique de travail de Jackson ne semble pas suffisante pour ce que demande l’entraîneur à son groupe, et le québécois n’a pas semblé faire les efforts nécessaires pour y changer quoi que ce soit, malheureusement. Il est toujours sous contrat en 2019 avec l’Impact, mais je serais fort surpris de le voir de retour. L’idéal pour lui serait un transfert en deuxième division française, comme ça a failli se faire cet été avec Stade de Brest. D’ailleurs, à ce qu’on me dit, Jackson se voit ailleurs depuis déjà plusieurs mois…
Sinon, on aura appris que Louis Béland-Goyette, Kyle Fisher et Michael Salazar ne seront pas de retour avec l’équipe, alors que les jeunes gradués de l’Académie Daniel Kinumbe et Clément Bayiha devraient faire officiellement partie du groupe la saison prochaine. Espérons qu’ils sauront s’imposer, gagner du temps de jeu et, ultimement, faire une différence lorsqu’ils seront sur le terrain.
La fin janvier arrivera plus rapidement que prévu, et le travail ne fait que commencer pour Rémi Garde. Autant on a senti que cette première saison fût peut-être plus difficile qu’anticipée, autant on le sent déterminé à faire beaucoup mieux la saison prochaine.
Beaucoup de décisions sont à prendre rapidement, notamment les nouveaux contrats des Bacary Sagna, Rod Fanni et Evan Bush, trois joueurs que Rémi Garde a clairement affirmé vouloir revoir en 2019, nonobstant leur âge avancé.
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ALLONS!