Artturi Lehkonen connaît une campagne assez paradoxale. D’un côté, ce dernier vit le meilleur début de saison de sa (jeune) carrière. De l’autre, son apport offensif diminue depuis son entrée dans la ligue.
Contradictoire, n’est-ce pas ? Laissez-moi vous illustrer cela par un tableau…
Une tendance très surprenante dans le jeu de Lehkonen est qu’il s’est subitement transformé en passeur, cette saison. Après treize matchs de joués, il n’est seulement qu’à trois aides de son record d’assistances (10) qu’il avait établi lors de sa campagne recrue.
En regardant ce tableau, on remarque donc bien que malgré une production qui s’accentue, Lehkonen participe beaucoup moins au jeu offensif de son équipe. Au fait, il régresse depuis trois ans.
Le Finlandais était un dieu pour se créer des chances élevées de marquer. Ce n’est tout simplement plus le cas cette saison. Pire, il est avant-dernier – chez les attaquants – dans cette catégorie où il excellait depuis le début de son épopée dans la LNH.
Ce qui était une formalité dans le cas de Lehkonen ne l’est plus, cette année. A-t-il du mal à s’adapter au nouveau système de jeu du club ? Peut-être, mais ce serait assez surprenant si cela était le cas.
Le #62 est un joueur dynamique et le style de l’équipe est adapté à des joueurs comme lui.
L’autre facteur qui explique également sa baisse de régime est la qualité et la fréquence de ses tirs : 46% de ses tirs ont été cadrés, cette année, contre 56,6% lors de ses deux premières saisons dans la LNH, lorsqu’on confond toutes les situations de jeu.
Tout cela nous amène à sa situation contractuelle. Lehkonen écoule actuellement la dernière année de son contrat d’entrée dans la LNH, qu’il avait signé 8 mai 2016 avec le Canadien de Montréal. Il sera agent libre avec restriction cet été.
Sa baisse de régime ne tombe vraiment pas la bonne année…
À quoi faut-il s’attendre de ce nouveau contrat ?
Le choix logique serait qu’il s’entende sur un contrat de transition avec Marc Bergevin, durant la période estivale. Ceci étant dit, d’autres pistes pourraient être un peu plus intéressantes.
On se mettra d’accord que Lehkonen ne deviendra vraisemblablement pas un joueur «top 6» en attaque. À son apogée dans la LNH, l’ailier devrait récolter entre 35 et 40 points en une saison complète, si on exclut les blessures.
Lorsqu’on compare son cas à celui d’autres joueurs, on peut à peu près savoir ce que Lehkonen obtiendra l’été prochain.
L’exemple le plus représentatif serait celui de Nick Ritchie, des Ducks d’Anaheim. Lehkonen et lui ont à peu près le même rythme quant à leur production, depuis deux saisons.
| Depuis 2016-2017 (excluant cette année) | Matchs joués | Buts | Pts/match | Points |
| Lehkonen | 139 | 30 | 0,35 | 49 |
| Ritchie | 153 | 24 | 0,35 | 55 |
Nick Ritchie a signé un contrat de trois saisons d’une valeur de 4,6M$ au total, durant le mois d’octobre. Les statistiques de ces deux joueurs se ressemblent étrangement depuis deux années. L’entente de l’attaquant des Ducks pourrait donc être un bel indicatif de ce que Lehkonen se verra octroyer durant les prochains mois.
Trois ans autour de deux millions de dollars par saison serait assez logique pour Lehkonen. Mais sait-on jamais…
Je vous vois venir : oui, Lehkonen a une production de 0,61 point depuis le début de l’année, ce qui lui ferait une saison de 50 points s’il reste en santé. Mais il serait surprenant qu’il garde le rythme, au vu de ses performances récentes, qui ont été illustrées un peu plus tôt dans cet article.
Lehkonen reste une valeur sûre pour le Canadien. Il est utilisé sur la première vague du désavantage numérique et est fiable défensivement, tout en produisant de façon honnête. Il a aussi le «A» cousu sur son chandail, depuis l’absence de Shea Weber…
Bref, c’est une histoire à suivre, comme dirait l’autre…