Alexander Romanov a amorcé le calendrier préparatoire de la KHL sur la première paire de défenseurs du CSKA de Moscou, hier. Son équipe affrontait alors Lausanne, en Suisse. Par contre, c’est toute l’information que nous avions, à ce moment-là.
Puis, un lecteur suisse nous a contactés par courriel pour nous offrir un compte-rendu exclusif et très intéressant de cette joute, durant laquelle il a particulièrement observé l’espoir du Canadien. Nous tenons donc à remercier Nicolas Falbriard pour les observations que nous allons vous partager.
Son utilisation
Romanov a été utilisé sur la première paire, comme vous le savez. Par contre, son entraîneur l’a aussi envoyé sur la première vague de l’avantage numérique ainsi que la deuxième vague de désavantage numérique. C’est donc dire que les tâches qui lui ont été données n’étaient pas exclusivement à 5 contre 5.
D’un point de vue positif
– Il possède un coup de patin «à la russe» qui lui permet de compenser certaines erreurs de replacement ou de petites hésitations.
– À noter : une superbe intervention défensive sur une échappée de Lausanne. Avec deux mètres de retard à la ligne rouge, il a réussi à rattraper son adversaire afin de soulever son bâton et ainsi empêcher un tir.
– Romanov s’est doté d’une bonne rigueur défensive, même s’il est extrêmement jeune. Son jeu est simple et fluide.
– Jumelé à Klas Dahlbeck sur la première paire, Romanov est en quelque sorte l’étudiant de son coéquipier suédois. Ce dernier joue comme un Shea Weber à l’européenne et s’occupe d’être le mentor de Romanov. À de nombreuses occasions, les deux défenseurs ont discuté ensemble sur le banc ou avant que la rondelle ne soit déposée sur la patinoire. Son rôle ressemble à celui de Weber à Nashville, lors des débuts de Roman Josi.
– Romanov a la confiance pour transporter la rondelle et la distribuer puisque Dahlbeck couvre ses arrières, permettant ainsi à l’espoir du Tricolore d’avoir un rôle offensif plus important.
– Quelques sorties de zone efficaces suivies d’entrées de zone en contrôle du disque.
– «Romanov n’a de russe que son nom et son coup de patin. Il ne souffre pas du syndrome «Kovalev». Intense dans toutes ses présences, il ne frappe que quand c’est nécessaire et utilise sa vitesse et son bâton. Il est dur contre les bandes même si son manque de poids lui nuit encore un peu à ce niveau.»
– Il a affronté le premier trio de Lausanne pendant la majorité de la rencontre, sans sembler en difficulté.
Les quelques faiblesses
– Encore léger contre les bandes, sa hargne ne compense pas toujours pour son manque de poids.
– La relance n’est pas son atout principal, surtout sous pression.
– Son tir ressemble à celui de P.K. Subban à ses débuts à Montréal. Puissant lors de chaque occasion, mais pas cadré. Ça, par contre, ça se développe.
– «Il a été pris deux fois en défaut sur des replis défensifs. Sans gravité, mais en enlevant de l’équation son coup de patin supérieur aux attaquants, c’est deux mètres d’espace qui l’aurait séparé de son attaquant devant le but. Ça ne pardonnera pas face à des patineurs de son niveau.»
En conclusion
Voici les observations finales de Nicolas, qui compare Romanov à un jeune Roman Josi qu’il a également vu jouer lorsqu’il était tout jeune.
«Romanov est un joueur fin, hargneux et intelligent sur la patinoire. De mon point de vue, il a tout les atouts de Victor Mete, mais avec un potentiel athlétique supérieur. Il devra travailler sa rapidité de décision et ses relances, mais pour le reste, il est à mon avis un genre de Roman Josi. J’ai vu jouer Roman Josi plusieurs fois lorsqu’il avait 18 et 19 ans en Suisse contre des équipes du genre de Lausanne et j’ai trouvé la ressemblance frappante. Tout comme Josi, je pense qu’un tour par la AHL pourrait lui être bénéfique avant de le lancer dans le grand bain. J’ai aimé ce que j’ai vu de lui hier soir, même si le chemin est encore long. S’il exploite son plein potentiel, il deviendra incontournable. Il pourrait être le complément qui permettrait à Shea Weber de vivre ses dernières années de façon confortable.»