DLC voulait que je vous écrive un petit billet sur le Canadien édition 2014-2015 avant que la saison ne se mette en branle.
Ça tombe bien, j’avais justement le goût d’écrire précisément là-dessus!
Faisons donc ensemble, avant que le show commence, un dernier petit tour d’horizon, question de se donner une bonne idée de ce que la Flanelle – peut-être en voie de redevenir sainte – nous réserve cette saison.
On parlait déjà l’an dernier que la fenêtre était en train de s’ouvrir pour le CH. On dirait que cette année elle s’ouvre encore un peu plus grand, avec en plus un petit vent de fraîcheur qui fait du bien. Et Bergevin s’est déjà gardé un beau petit montant pour le mois de février…
Les départs et les arrivées
Bien peu de gens ont pleuré à chaudes larmes les échanges et les non signatures de Vanek, Gionta, Gorges, Brière, Murray, Parros, White, Budaj et Bouillon. Aucun de ces neuf joueurs ne faisaient partie de la solution à moyen et long termes. Soit ils étaient petits, soit ils étaient vieux et sur le déclin… Soit ils n’étaient pas des joueurs d’impact.
De toute façon, même à court terme, comme on l’a vu en séries l’an dernier, ce n’était pas exactement super non plus…
À l’inverse, c’est d’un bon œil que la plupart des observateurs ont accueilli les arrivées de Parenteau, Sekac, Gilbert et Tangradi, ainsi que des jeunes Beaulieu, Tinordi, Tokarski, qui se verront logiquement confiés de plus gros rôles cette saison, particulièrement Beaulieu et Tokarski.
Sauf pour Parenteau, à qui on demandera plus ou moins de chausser les souliers de Vanek (et Tangradi qui débutera l’année à Hamilton), les autres représentent des améliorations théoriques par rapport à ceux qu’ils sont appelés à remplacer, même si tout reste encore à prouver sur la glace pendant une longue période.
Bref, sur le plan gestion des effectifs hockey, théoriquement, ce fut un été presque parfait pour Bergevin et le Canadien. Et on n’a même pas parlé de la sélection de Scherbak…
Un nouveau leadership
Ce fut toutefois un peu plus controversé du côté du renouvellement du leadership.
Chacun avait son favori (le mien était Subban) pour le titre de capitaine, mais quand on analyse froidement la situation, on réalise qu’il n’y avait aucun candidat parfait ou idéal pour débuter la saison.
Les deux plus vieux n’ont pas tous les ingrédients du profil recherché et les deux plus jeunes ont encore de la maturité à prendre, chacun à leur façon.
Mais le résultat final, si on y ajoute celui que d’aucuns identifient comme le vrai capitaine, Carey Price, c’est que le CH a un nouveau groupe de leaders des plus pertinents qui représentent très bien la nouvelle dynamique de la chambre, le temps que le vrai mâle-alpha soit désigné.
À ce sujet, je soupçonne que certains ne se plaindront pas de ne plus entendre la voix de Gorges entre les périodes…
Jeunesse vs expérience
Le Canadien est-il allé trop loin dans son virage jeunesse? Je ne pense pas. Les jeunes qui prennent de plus en plus de place sont dans l’organisation depuis déjà 2-4-7, voir presque déjà 10 ans dans le cas de Price. Le temps passe vite!
Ça nous donne un beau noyau de joueurs talentueux qui seront ensemble longtemps dans leurs meilleures années, et ça, regardez les mini-dynasties des Hawks, Kings, Bruins, ces dernières années, c’est peut-être la plus grosse clé du succès. Les quelques vétérans en place, même s’ils déclinent un peu, font encore partie de la solution.
Ceux qui peuvent faire la différence…
Il y a le succès en saison et le succès en séries. Je préfère pour l’instant me concentrer sur la saison car le portrait peut changer radicalement d’ici le printemps, pour le meilleur et pour le pire.
En saison régulière, plusieurs joueurs du CH pourraient amener l’équipe à un autre niveau. Price et Subban, même s’ils peuvent encore s’améliorer (c’est ça le plus beau de l’affaire) ont déjà passablement tiré leur équipe vers le haut. Comme on l’a souvent mentionné le printemps passé, le CH s’est bien ancré dans le club sélect des huit meilleures formations en saison lors des deux dernières campagnes et il doit une fière chandelle à ces deux athlètes élite.
Mais malgré une très bonne campagne de 100 points au plan collectif, plusieurs joueurs ont connu des années difficiles au plan individuel l’an dernier. Plusieurs de ceux-là devraient rebondir ou leurs remplaçants ne pourront faire pire.
Desharanais avait un point après 19 matchs.
Deux vétérans et hauts salariés, Brière et Bourque, en ont arraché toute l’année.
Galchenyuk n’a pas vraiment progressé par rapport à son année recrue.
Emelin et Murray ont donné plus de maux de tête aux partisans et aux coachs qu’aux équipes adverses.
Et que dire de Lars Eller qui a oublié qu’il pouvait être un bon joueur de hockey de décembre à mars, se contentant de 26 points au final! Ses excellentes séries nous amènent cependant à penser que c’était une simple anomalie dans son cas.
Tout ça semble indiquer qu’une autre campagne de 100 point est certainement à la portée du CH cette année. Je dirais même que c’est un objectif bien modeste compte tenu du talent en place ainsi que de l’expérience et de la confiance acquises par les jeunes le printemps dernier.
Pour un, après un camp fumant où il s’est montré plus costaud, rapide et confiant que jamais, on s’imagine mal Galchenyuk se contenter d’une trentaine de points… S’il y en a un autre qui peut faire passer le CH à l’étape suivante c’est bien lui. Que 20 ans…
Parlant de progrès, le Canadien sera globalement plus gros tout en ne comptant plus vraiment de nuisances qui ne savent pas ou plus jouer au hockey comme Parros et Murray. Plus gros, mais aussi, avec des joueurs comme Sekac et Beaulieu, plus rapide et meilleur en possession de rondelle.
C’est important ça pour compter des buts et ne pas s’en faire compter, avoir la puck. À ce sujet, vous remarquerez la qualité de la possession de rondelle et les chances de marquer que Galchenyuk et Subban vont créer lorsqu’ils seront sur la glace ensemble, les geeks fervents de fancy stats vont capoter!
Par ailleurs, parce que ça aussi ça peut faire une différence une fois de temps en temps, si jamais un joueur adverse a besoin d’une petite visite amicale, Prust (en santé) et, au besoin, Tinordi, s’en chargeront avec plaisir. Il ne reste plus beaucoup de goons dans la division, sauf à Ottawa, apparemment… #PasUnBesoinCriant
L’équipe a beau avoir moins de gars (très) robustes… Elle montre une belle robustesse collective, désormais!
De la profondeur à revendre
S’il est une chose qu’il nous a été possible de constater lors du dernier camp, c’est bien la profondeur considérable de l’organisation.
En plus d’avoir rajouter un Jiri Sekac sorti de nulle part, si jamais, on a besoin de remplaçants dans des rôles offensifs, Andrighetto et Thomas semblent prêts à relever le défi de belle façon.
Puis, si jamais on échangeait Moen ou que quelques plombiers avaient des bris de tuyauterie, De La Rose, Tangradi, Bowman et Dumont pourraient suivre le rythme de la LNH et même contribuer au succès de l’équipe, le temps qu’ils seront là.
Du côté des défenseurs, avec l’arrivée de Beaulieu et Gilbert qui remplacent Murray/Bouillon et Gorges, le top 6 est globalement plus mobile et talentueux à défaut d’être plus robuste comme le souhaiteraient encore plusieurs. Encore ici, la priorité a été donné à l’importance de contrôler la rondelle et de la sortir rapidement et efficacement du territoire. Du premier au dernier, on peut maintenant dire que les six premiers défenseurs de l’organisation sont capables de faire une solide première passe.
Tinordi, Drewiske, Pateryn, Dietz et Nygren forme un quintet capable de venir en relève. Tinordi jouera sa part de matchs à Montréal lorsque la situation le commandera et la compétition entre les autres sera belle tout au long de la saison à Hamilton.
Enfin, si jamais Price se blessait, Tokarski semble avoir tout ce qu’il faut pour tenir le fort de façon adéquate, sans complexe. Et au pire des pires, Joey Macdonald et ses 133 matchs d’expérience dans la LNH pourraient venir dépanner sur une courte période.
Dans un long et éprouvant calendrier, la profondeur demeure toujours la plus belle police d’assurance en cas d’une épidémie de blessures. Celle du Canadien permettra non seulement de garder le navire à flot, elle continuera de le faire avancer à une bonne vitesse.
Une équipe de tête
Non, pas à dire, il faut les chercher les raisons d’être pessimiste cette année. Même Bourque a connu un bon camp!
Les ingrédients d’une formation championne sont presque tous là. Ne manque peut-être qu’encore un peu plus de maturité générale et un autre stud en défensive. On verra, peut-être que la solution se trouve déjà à l’interne…
Le seul danger qui guette ce jeune club serait peut-être de se penser au-dessus de ses affaires, en début de saison, à force de lire et d’entendre des analyses et des commentaires aussi positifs et élogieux! La plupart des coachs préfèrent coacher les underdogs, en séries… #PasPourRien
Mais encore là, tant qu’il y en aura un dans le paquet comme Subban, par exemple, pour se rappeler qu’ils n’ont encore rien gagné, ça devrait aller…
Bonne saison!