Andrighetto à Montréal bientôt?

Sven Andrighetto connaît présentement une excellente séquence avec les Bulldogs. Mon collègue Greg a même récemment dû revoir son classement à la hausse chez les espoirs du CH .

Bientôt dans un uniforme du CH?
Source: hamiltonbulldogs.com

C’est le genre de séquence qu’on n’a pas vu depuis très longtemps à Hamilton, le genre de séquence que Louis Leblanc et même Brendan Gallagher ne sont pas parvenus à enregistrer dans les dernières années.

En fait, de mémoire, je dirais qu’il faut remonter aux beaux jours de Desharnais à Hamilton pour voir une production offensive aussi encourageante chez un espoir du CH, et Desharnais a réalisé ses exploits alors qu’il était plus âgé que le Suisse qui aura 21 ans le mois prochain.

Ayant accumulé dix points à ses neuf derniers matchs, 15 à ses 18 derniers, Andrighetto termine aussi très rarement ses matchs avec un différentiel négatif. Il affiche d’ailleurs un très honnête -1  cette saison, malgré un difficile retour au jeu suite à une blessure au bas du dos.

En plus de lancer souvent (92 tirs en 37 matchs), Andrighetto s’exécute avec une bonne vélocité et il est également d’une précision quasi-chirurgicale, lui qui marque sur 13% de ses tirs au but cette saison, un excellent ratio pour un joueur qui tire autant.

Ses 98 points en 53 matchs de saison régulière, puis 30 autres en 14 matchs de séries éliminatoires pour Rouyn-Noranda la saison dernière n’avaient rien d’un accident de parcours. À la lumière de ses performances récentes, il n’est pas interdit de penser que la recrue suisse est sur le point de devenir un joueur dominant dans la AHL, un joueur d’un point par match, lui qui en compte tout de même déjà 27 en 37 matchs depuis le début de la saison.

À moins que…

À Montréal d’ici la fin de la saison?
C’est la question à 100$ pour l’instant. Est-ce qu’à la suite de Leblanc, Blunden, St-Pierre, Thomas, Nattinen, Dumont et Holland, on donnera une chance à Andrighetto qui semble, de loin, être le plus talentueux du lot?

Un peu comme avec Beaulieu à qui on avait voulu faire une place, le rappel d’Andrighetto d’ici le 5 mars donnerait un coup d’accélérateur à la machine à rumeurs qui n’est de toute façon jamais exactement au repos à Montréal…

D’abord, on pourrait penser vouloir augmenter la valeur d’Andrighetto lui-même en le rappelant. On sait qu’il intéresse déjà sûrement quelques clubs, dont l’Avalanche. André Tourigny, assistant au Colorado, a confié n’avoir jamais coaché un joueur aussi talentueux que lui dans la LHJMQ.

Il y a aussi le fait que le Canadien a d’autres bons jeunes espoirs dans son style au sein de l’organisation. Dans un tel contexte, malgré, son grand talent, difficile de croire qu’Andrighetto est un intouchable dans l’esprit des penseurs du Centre Bell.

Mais avec sa performance convaincante à Hamilton cette saison, on n’a d’autre choix que de donner une bonne longueur d’avance au Suisse dans la compétition à l’interne qui l’oppose aux autres « petits et talentueux » espoirs de l’organisation que sont Reway, Hudon Lehkonen, Collberg et Thomas. Dans leurs cas, les plans s’échelonnent encore sur plusieurs années.

Tant qu’à Louis Leblanc, son chien est définitivement mort dans un rôle offensif à Montréal, pour ne pas dire mort tout court.

C’est ce qui me faire dire qu’on va penser à trouver une place à Andrighetto dans la formation avant de penser à l’échanger. Or, pour faire une place à un joueur, il faut souvent échanger quelqu’un…

C’est pourquoi on se demande toujours si Gionta pourrait être sur le marché. On persiste à croire que, pour le moral des troupes, Bergevin refusera d’échanger son capitaine dans les prochaines semaines, même si ce dernier sera joueur autonome en juillet.

Mais si on lui faisait une offre alléchante pour Gionta, qui a sans doute une belle valeur, pourquoi refuserait-il? Parce que le CH est une organisation de classe? Disons, un choix de deuxième ronde et un choix de 4e ronde ou l’équivalent…

Il y a le moral des troupes à court terme et il y a aussi une logique organisationnelle à long terme…

De gros trous sur le trio de Plekanec
Brière, Eller, Bourque et Moen, sont d’autres noms qu’on continue d’entendre ici et là et dont le départ pourrait ouvrir toute grande la porte à l’attaquant des Bulldogs. Ils ont tous eu des auditions à gauche de Plekanec, mais aucun ne semble vouloir y rester plus longtemps que 3-4 matchs…

Donc, aux dernières nouvelles, rien n’est coulé dans le béton à court et moyen termes sur le trio de Plekanec. Or, Andrighetto est un ailier droit naturel qui se débrouille aussi très bien à gauche, comme ce fut le cas l’an passé à Rouyn-Noranda suite à l’arrivée de Kucherov…

Une aubaine…
Peu importe quand et comment, Bergevin – dont on doute qu’il sera chaud à l’idée proposer de gros contrats aux Moulson, Vanek, Vrbata, Gaborik et cie l’été prochain – sait qu’Andrighetto possède un potentiel offensif indéniable et qu’il pourrait, à court terme, convoiter très sérieusement un poste sur les deux premiers trios avec le grand club.

Mais, d’une manière ou d’une autre – ça pourrait aussi être après le 5 mars –  il ne serait vraiment pas bête de savoir dès cette saison de quoi a l’air le jeune suisse dans la LNH, lui qui y toucherait un « famélique » 633 000$ pour encore deux autres années.

Imaginez l’aubaine s’il représentait une solution sur le deuxième trio, disons à droite de Galchenyuk et de Plekanec…

Un autre « petit joueur »
Oui, je sais, Andrighetto est encore un autre « petit joueur ». Mais des petits joueurs talentueux, fougueux et solides de 5’9,  183 lbs – un peu le même gabarit que Gallagher et Plekanec – finissent toujours par se frayer un chemin jusqu’à la LNH pour y jouer longtemps.

Il faut aussi faire des nuances. Avec Andrighetto qui est arrivé à maturié physiquement parlant, on ne parle pas du même type de gabarits frêles à la Brière, Lehkonen, Collberg et Reway, ou d’extra-petites stature à 5’6 comme Gionta et Desharnais. On parle d’un joueur somme toute costaud pour sa grandeur.

Au fond, y a-t-il vraiment une grande différence de gabarit et de force physique entre un solide joueur de 5’9, 183 lbs, et un autre légèrement plus grand, de 5’11- 6’0, 190 lbs, comme Louis Leblanc et Michael Bournival?  Il faudrait, à mon avis, en revenir avec l’écoeurantite des « petits joueurs » en les mettant tous dans le même bain. La force physique ne se mesure pas juste en pouce et en livres! Et je ne parle pas de la détermination…

De toute façon, à mon sens, des « petits joueurs », tant qu’on n’en compte pas plus que deux ou trois, qu’on les entoure bien et qu’ils sont talentueux, assez solides, déterminés et combatifs, ne représentent vraiment pas des handicaps pour une équipe de hockey.

Il faudra donc choisir lesquels garder en temps et lieux pour Bergevin.

Or, avec Gionta et Brière qui en sont peut-être à leur derniers coups de patin à Montréal, et ses « compétiteurs » qui sont encore loin du show, le contexte se prête à donner une chance à Andrighetto très bientôt, question de voir ce qu’il a dans le  ventre et peut-être de sauver quelques millions en dépenses folles cet été…

Dans le calepin
Tout est maintenant en place pour la grande finale du tournoi de hockey féminin à Sotchi. Pas à dire, quand on regarde la Finlande, la Suède, la Russie et la Suisse, le calibre s’améliore et la parité est maintenant bien présente entre les « autres » pays.

De leurs côtés, le Canada et les États-Unis, n’ont pas déçu jusqu’ici, défaisant respectivement la Suisse 3-1 et la Suède 6-1 en demi-finale. Le match de la ronde préliminaire entre les deux puissances, remportée 3-2 par le Canada, a mis la table pour un très grand duel. Avec l’affrontement épique entre les USA et la Russie chez les messieurs, ç’a probablement été la meilleure confrontation des Jeux jusqu’ici.

C’est donc un rendez-vous jeudi midi, les deux équipes sont au sommet de leur forme et ne s’aiment toujours pas d’un grand amour…

Charline Labonté se verra-t-elle confier le filet une fois de plus contre les Américaines?

Du côté canadien, gardons un oeil sur Spooner, Wickenheiser et Agosta qui connaissent un excellent tournoi, ainsi que sur Marie-Philip Poulin, qui a encore quelques lapins à nous sortir de son chapeau et sur Caroline Ouellette qui est dû pour un grand match.

Chez les Américaines, l’attaque est plutôt bien dispersée depuis le débuts des hostilités, mais les Kessel, Knight et Decker peuvent faire énormément de dommages.

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