Les fans de sport carburent à la performance et à l’adrénaline. Pour eux, le désir de vaincre est plus fort que tout. C’est pourquoi il est un peu plus difficile de supporter le Canadien de Montréal ces années-ci…
L’envie de gagner, elle ne drive pas seulement l’équipe ; elle transporte tout un fan base.
Mais cette envie de performer là, on la retrouve également dans les médias. Avec les cotes d’écoute…
Les saisons télé et radio sont divisées en quatre trimestres : automne, hiver, printemps et été.
L’été, pas mal tout le monde se fout des cotes d’écoute. On a des programmations irrégulières… et surtout, les chiffres recueillis via les différents sondages ne servent pas à grand-chose. Pourquoi ? Parce que les représentants publicitaires ne vendent pratiquement jamais de pub avec les chiffres d’été. Ce sont surtout les chiffres de l’automne et du printemps qui comptent. L’hiver, il y a les vacances de Noël qui viennent maganer les chiffres de deux à quatre semaines, soit plus ou moins 15 à 20 % de la période sondée.
En début de semaine, j’ai dévoilé les cotes d’écoute du trimestre d’automne de BPM Sports/91,9 Montréal. On parle ici de l’un des meilleurs trimestres de l’histoire de la station sportive montréalaise.
À noter que les chiffres du matin (@MaxLalonde_, @Anthodezo, Gilbert Delorme et @AlexLanctot10) et du week-end (@datgregtho et @paiemento) sont chacun en forte progression par rapport à l’an dernier.
— Maxime Truman (@MaximeTruman) November 26, 2024
Or, vous avez été nombreux à me demander qui avait le dessus actuellement dans la guerre du retour à la maison sportif à la télé. Le 5 à 7 ou JiC ?
Eh bien, selon les informations que j’ai été en mesure de recueillir, le 5 à 7 attire en moyenne – depuis le début de la saison – 24 000 téléspectateurs à la minute alors que JiC en obtient 22 000. Yanick Bouchard et Frédéric Plante coiffent donc au photo finish Jean-Charles Lajoie et ses nombreux invités.
Il faut toutefois rappeler que ce sont les soirs de semaine où il y a des matchs des Canadiens sur RDS qui font la différence. Les cotes du 5 à 7 sont beaucoup plus élevées ces soirs-là. Sinon, c’est pas mal blanc bonnet, bonnet blanc.
De plus, il y aurait environ un demi-million d’abonnés de plus à RDS qu’à TVA Sports…
Ce n’est pas beaucoup
Ceux et celles qui me suivent depuis plusieurs années se souviendront qu’en 2019, le 5 à 7 attirait 36 000 spectateurs moyens à la minute alors que JiC, 25 000. On est donc passé de 61 000 personnes qui regardaient la télé sportive francophone (au Québec) à 46 000 en l’espace de quelques années à peine.
La pandémie a vraiment modifié nos comportements. Le vieillissement de la population et le désabonnement massif au câble aussi…
On peut donc malheureusement comprendre pourquoi il y a tant de coupures dans le domaine des médias et pourquoi certains acteurs du milieu sont constamment anxieux quant à leur futur professionnel.
À noter que les émissions de fin de soirée cartonnent également beaucoup moins bien qu’avant.
Il fût un temps où 110 %, l’Attaque à 5 et l’Antichambre passaient la gratte. Cependant, ce n’est plus le cas depuis que les opinions et le hot takes sportifs ont envahi les réseaux sociaux et les ondes FM. Autant RDS que TVA Sports ne voient plus la case horaire de fin de soirée comme étant un cool spot.
Bien souvent, la diffusion en direct d’une équipe sportive ou d’un sport moins populaire fonctionne beaucoup mieux qu’une émission qui tourne autour du Canadien, ce qui n’était pas le cas avant…
Prolongation
Vous êtes plusieurs à me demander comment sont comptabilisées les cotes d’écoute en 2024.Numéris offre des pagettes à des centaines de personnes – selon plusieurs critères géographies et démographiques – un peu partout au Québec. Ces personnes doivent porter la pagette et la brancher en fin de journée sur un chargeur qui envoie les données du jour.
Chaque émission de radio (à Montréal) et de télé (au Québec) est encodée avec une onde non-perceptible à l’oreille humaine, mais que la pagette est en mesure de capter, elle. Lorsqu’elle capte cette onde, elle enregistre donc une écoute.
Les écoutes en ligne sont souvent encodées sur les sites officiels des stations, mais pas lorsqu’elles proviennent des divers réseaux sociaux. Les gens qui enregistrent, puis réécoutent ultérieurement une émission sont comptabilisés (mais avec un peu de retard).
On procède à la fin à une règle de trois pour faire correspondre l’écoute d’un millier de personnes, par exemple, avec celui d’une population de plusieurs millions de Québécois francophones.
J’ai hâte que l’on trouve un meilleur moyen de comptabiliser tout ça, mais en attendant, l’industrie fonctionne encore ainsi…