À un peu plus d’un mois de la date limite des transactions dans la LNH, et avec les performances en dents de scie de son équipe depuis quelques semaines, le DG du Canadien a du boulot qui l’attend, c’est le moins que l’on puisse dire.
Il doit à tout prix prendre position dès maintenant dans le cas de ses éventuels joueurs autonomes, de sorte à ne pas répéter les erreurs de ses prédécesseurs, qui ont laissé filer plusieurs éléments importants sans rien obtenir en retour.
La tâche de Marc Bergevin pour le prochain mois consiste donc à déterminer lesquels il désire garder, et en arriver à des ententes le plus rapidement possible. Ensuite, ceux avec qui il n’arrivera pas à s’entendre, ainsi que ceux qui ne figurent plus dans ses plans, devraient être offerts à toutes les équipes de la ligue, pour tenter d’amener à Montréal quelques jeunes joueurs d’avenir ou des choix de repêchage.
Analysons donc les dossiers chauds qui reposent sur la table de travail du grand patron du Canadien, dans l’ordre des priorités.
ANDREI MARKOV
Il s’agit non seulement du dossier le plus important, mais aussi du plus complexe. D’abord, on parle d’un défenseur très important pour son équipe et qui est très utilisé. Malgré son âge et des signes de ralentissement, il demeure un joueur quasi impossible à remplacer à court terme. Ajoutons à cela qu’il est un leader apprécié de ses coéquipiers, et qu’il est un Canadien depuis toujours. Enfin, il affirme apprécier la ville et vouloir terminer sa carrière ici.
Mais il y a un autre côté à la médaille, et notre collègue Ken l’a exposé de brillante façon dans ce billet. En raison de son âge, de ses demandes contractuelles, tant au niveau de la durée que du salaire, en raison de ses performances moins reluisantes que par le passé, et finalement en raison de son historique de blessures, l’organisation montréalaise DOIT à tout le moins marchander les services de son vétéran défenseur. Si, comme certains l’avancent, des équipes sont prêtes à sacrifier un choix de première ronde en plus d’un espoir pour obtenir Andrei Markov, le Canadien peut sortir gagnant en réalisant une telle transaction.
Avec l’arrivée prochaine des Tinordi, Beaulieu et Pateryn dans la formation partante, en plus des jeunes vétérans comme Subban, Gorges et Emelin, et peut-être l’ajout d’un autre défenseur par le biais du marché des joueurs autonomes, le Canadien pourra rivaliser avec les bonnes formations de sa conférence, et ce, sans Markov.
Tout compte fait, le CH DEVRAIT effectivement échanger Andrei Markov d’ici le 5 mars prochain.
Que fera-t-on avec lui?
photo : hockeyinsideout.com
P.K. SUBBAN
La fameuse question que tout le monde se pose : Quand le signera-t-on enfin? Le plus tôt sera le mieux, et ce, autant pour le joueur que pour l’organisation. Il n’est jamais bon de laisser traîner un tel dossier, surtout lorsqu’il s’agit de celui du meilleur joueur de l’organisation. Est-ce un hasard si Subban connaît des ennuis depuis quelques temps? Il est probable qu’il tente de trop en faire pour impressionner les dirigeants de Team Canada, mais aussi ses propres patrons, en vue de son prochain contrat.
D’une façon ou d’une autre, il coûtera cher, très cher même, autour de 8 millions par année, sur une période variant entre 6 et 8 ans. Pour limiter les distractions et les spéculations, et peut-être même pour ne pas risquer de voir une offer sheet d’une autre formation, il faut le signer le plus tôt possible.
La décision est facile à prendre, Marc Bergevin DOIT convaincre P.K. Subban d’apposer sa signature au bas d’un lucratif contrat avant la fin de la saison, au plus tard.
LARS ELLER
Quel joueur énigmatique! Comme il sera joueur autonome du groupe II, on devra soit lui soumettre une offre qualificative, soit lui faire signer un contrat à long terme. Cependant, avec l’irrégularité de son jeu, il est risqué de lui offrir un pont d’or, de même qu’il est peu probable qu’il décide de signer à rabais.
Ajoutons à cela le fait que les postes de centre sont pratiquement comblés, avec la présence de Plekanec pour au moins deux autres saisons, et celle de Desharnais, puisqu’il ne génère pas beaucoup d’attrait sur le marché. On voudra également donner une véritable chance à Galchenyuk à cette position très bientôt, ce qui laisse croire que l’avenir de Lars Eller est à l’aile… ou dans une autre ville! Surtout qu’il est possiblement l’un des rares éléments de l’édition actuelle de l’équipe à posséder une certaine valeur marchande (excluant le noyau de jeunes évidemment). Il semble de plus en plus probable que le DG du Canadien implique Eller dans une transaction pour aller chercher soit un ailier de puissance, soit un jeune défenseur droitier.
En bout de ligne, à moins de pouvoir mettre la main sur un jeune joueur de qualité en retour de ses services, le Canadien DEVRAIT soumettre une offre qualificative à LARS ELLER durant l’été, et ainsi se donner plus de temps avant de statuer sur son sort à long terme.
RAPHAEL DIAZ
Plus la saison avance et plus le statut de ce joueur est remis en question. Malgré ce que certains amateurs affirment, Diaz est un défenseur du calibre de la LNH. Il possède plusieurs qualités recherchées chez un défenseur et il est droitier. Par contre, il ne semble plus figurer dans les plans de l’organisation, qui désire ajouter du poids à sa brigade défensive. Dans ce contexte, et aussi parce qu’il connaît une saison plus difficile que prévu, il est très probable que cet agent libre potentiel soit échangé d’ici le 5 mars. À ce moment de la saison, les défenseurs avec une certaine expérience sont très prisés par les directeurs-généraux. Si, en plus, le Tricolore permet à une formation intéressée à ses services de négocier parallèlement un contrat, le retour pourrait être intéressant.
Pour toutes ces raisons, le CH DEVRAIT échanger Raphael Diaz avant la date butoir.
BRIAN GIONTA
Son âge, et surtout sa taille, jouent contre lui. Bien qu’il soit encore capable de remplir des missions défensives, on ne peut payer le gros prix pour un joueur de finesse qui ne produit plus offensivement. Et même s’il acceptait, comme certains le suggèrent, une importante diminution de salaire, quel rôle pourrait-il remplir dans une équipe qui cherche à tout prix à se grossir? Et comment pourrait-il exercer son leadership en voyant à la fois ses revenus et ses responsabilités coupées de moitié?
Sur le marché, on doute que Gionta ait une quelconque valeur. De toute façon, il n’est jamais politically correct de larguer son capitaine tout juste avant la fin de son association avec le club.
Pour les services rendus, le Canadien DOIT terminer la saison avec Brian Gionta dans son alignement, et le laisser aller durant l’été.
LOUIS LEBLANC
Agent libre avec compensation, il faudra prendre une décision, et ce, peut-être avant la fin de la présente campagne. Si l’état-major du Tricolore jette la serviette, il est possible qu’une autre formation soit disposée à acquérir les services d’un ancien premier choix, en retour d’un autre jeune joueur (par exemple, Latendresse vs Pouliot). Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Leblanc évolue présentement avec le grand club. On veut s’assurer de bien l’évaluer et de savoir où il se situe dans son développement. Malheureusement pour lui, les joueurs avec qui il lutte pour une place dans le bottom 6, les Moen, Bourque, Prust, Brière et même Eller, sont pratiquement tous sous contrat pour au moins une autre saison. De son côté, il possède encore la fameuse clause two-way, qui le rend vulnérable à un renvoi dans la LAH.
À moins de recevoir une offre alléchante pour Louis Leblanc, ce qui est très peu probable, Marc Bergevin DEVRAIT lui soumettre une offre qualificative durant l’été, et ainsi lui accorder une autre saison d’apprentisage.
RYAN WHITE
Autre agent libre avec compensation, il devrait recevoir une offre, modeste, du Canadien. C’est un bon soldat à un prix raisonnable. Alors, soit on le signe pour une autre saison, soit il quitte en douce cet été. Aucune chance qu’il fasse partie d’une transaction avant la date limite.
À regarder jouer le Tricolore par les temps qui courent, un joueur d’énergie et dédié à la cause de son équipe comme White, ne pourrait certainement pas nuire à la formation de Michel Therrien.
Le Canadien DEVRAIT continuer à offrir des contrats d’un an à la fois à un joueur du style de Ryan White.
GREG PATERYN
Puisqu’il évolue pour les Bulldogs, on semble souvent l’oublier, mais Pateryn sera agent libre du groupe II cet été. On devra par conséquent lui soumettre une offre qualificative, ce qui ne devrait être qu’une formalité. Qui plus est, avec le départ éventuel de certains vétérans à la ligne bleue, il aura sans doute l’opportunité de se joindre au Tricolore sur une base permanente en 2014-2015. Que ce soit dans le rôle de 7e défenseur ou, qui sait, dans le top 6, ce jeune défenseur droitier figure avantageusement dans les plans de l’organisation suite à son excellente saison dans la LAH.
Cela ne laisse aucun doute, mais le Canadien DOIT soumettre une offre qualificative à Greg Pateryn.
DOUGLAS MURRAY
Il ne devrait pas y avoir de débat dans son cas. Il ne peut plus être utilisé de façon régulière, et pour faire de la place à du sang neuf, on doit le laisser aller. Et quoiqu’en dise l’entraîneur-chef de l’équipe, Murray N’A PAS ÉTÉ l’un des meilleurs défenseurs de sa troupe cette saison.
Certes, il est toujours très robuste et hargneux, mais c’est probablement tout ce qui lui reste. Et malgré la demande pour les défenseurs à ce stade-ci de la saison, sa valeur marchande est nulle, ce qui signifie qu’il pourra honorer son contrat en totalité avec le CH.
À la fin de la saison, la décision sera facile à prendre, et Douglas Murray DEVRA quitter.
FRANCIS BOUILLON
Certains diront qu’il aura disputé une saison de trop. Peut-être. Par contre, c’est Marc Bergevin qui avait le dernier mot et qui aurait pu prendre une autre direction avec sa brigade défensive. Il a décidé d’accorder une faveur à son entraîneur, au détriment du développement d’un jeune de l’organisation.
Puisqu’il faut à tout prix grossir cette équipe, Bouillon ne sera pas de retour. Du côté des transactions, il n’a aucune valeur et il n’est pas en demande, ce qui signifie qu’il se retirera probablement à la fin de la saison.
Au risque de se répéter, le Canadien DOIT laisser partir Francis Bouillon à la fin de la présente campagne.
GEORGE PARROS
Y a-t-il encore des gens qui croient vraiment que ce type de joueur unidimensionnel puisse être utile à une équipe de la LNH? Si oui, le hockey est mal en point. Pour son bien et pour celui du club, il faut à tout prix le convaincre d’accrocher ses patins dès le printemps.
Il y aura certainement d’autres joueurs du Canadien qui seront sous la loupe dans les prochaines semaines, même s’ils possèdent un contrat garanti pour l’an prochain. On tentera possiblement de refiler les Bourque, Brière, Moen et même Emelin, à d’autres formations pour économiser des sous, et aussi pour changer le portrait du club.
Il sera donc intéressant de voir si Marc Bergevin décidera de continuer à suivre le plan établi, soit de construire pour le long terme, ou bien s’il cédera à la grogne populaire, en allant chercher un joueur de location pour tenter d’éviter une fin de saison en queue de poisson. Chers partisans, aussi décourageant que cela puisse être, espérons que le temps du patchage soit révolu chez le Canadien, et qu’enfin, on opte pour la construction sur des bases solides.