Ah, le bon vieux temps.
Il est facile de s’ennuyer de l’époque où le Canadien gagnait tout le temps. Où le CH avait les meilleurs joueurs du Québec sans les repêcher. Où les grandes équipes étaient fières comme jamais.
C’est justement ce que Réjean Tremblay a fait ce matin.
Dans un papier du Journal de Montréal, le chroniqueur a rappelé le fait que dans son temps, les gars ne voulaient pas perdre. Chez le Canadien, chaque défaite faisait mal, et ce, même si ça ne changait rien au classement.
Est-ce qu’on peut s’ennuyer de cette époque-là? Certainement. Est-ce qu’on doit s’inspirer de ça pour amener plus de joueurs d’ici et pour tenter de vouloir gagner? Assurément.
Mais est-ce que les temps ont changé? Ne pas l’admettre, ce n’est pas de donner un portrait complet de la situation. Il faut admettre que de terminer dans le top-5 du bas du classement en 2023 serait une bonne chose pour tenter de recréer l’équipe des années 1970.
Il ne faut pas oublier que les joueurs d’aujourd’hui sont victimes de la reconstruction et du plafond salarial. Je ne dis pas qu’ils ne sont pas à blâmer puisque ce sont quand même eux qui sautent sur la glace, mais reconstruire ou pas, c’est une décision du deuxième étage.
C’est en raison de mauvais contrats octoyés par l’ancienne administration que la nouvelle a décidé qu’il valait mieux repartir à neuf.
Ce n’est pas de la faute de Nick Suzuki si, dès que Kent Hughes est arrivé, il a échangé Tyler Toffoli aux Flames, Artturi Lehkonen à l’Avalanche et Ben Chiarot aux Panthers.
Un gars ne peut pas TOUT faire à lui seul, n’est-ce pas?
S’ils réagissaient mal, on dirait peut-être que les gars sont chialeux et qu’ils savent dans quoi le CH s’est embarqué. On dirait, dans un tel cas, que l’une des seules choses que l’on peut pleinement contrôler, c’est son attitude.
Mais là, parce que les gars trouvent le moyen d’avoir du plaisir (ce qui n’est pas interdit, à ce que je sache), on critique leur manque de fierté. Ils ne peuvent pas s’en sortir, clairement.
Même si Martin St-Louis est en train de créer une culture où les joueurs veulent venir/rester à Montréal, ça ne va pas vite. Il est facile de l’oublier quand c’est aussi plate (parce que oui, en ce moment, c’est plate rare), mais c’est quand même une réalité qu’on connaissait à la base.
Bah, ça va changer quoi de perdre une neuvième de suite?
La garderie est joyeuse, l’éducateur est souriant et le principal a déjà annoncé que la garderie serait encore ouverte pour les deux prochaines saisons.- Réjean Tremblay dans son texte du jour «Ils sont gênants!»
Est-ce que c’était mieux avant? Oui. C’était plus facile, du moins, parce qu’il y avait moins de contraintes.
Est-ce que Réjean Tremblay a raison de dire que les gars étaient plus fiers avant? Oui. Ceci dit, la réalité a changé et je ne vais pas critiquer les joueurs de s’être battus jusqu’à la semaine passée au sein d’un très mauvais club et avec un personnel qui ne sait pas gérer les blessures.
Il y a d’ailleurs des choses pires que ça dans la vie, quand on relativise avec ce qui se passe en ce moment au Québec. Mais j’imagine que même le verglas, il était mieux dans le bon vieux temps.
Rue Gauthier à Montréal. #verglas @dabordlinfo @RadioCanadaInfo pic.twitter.com/Ehjlr6VLgs
— Jean-Patrick Balleux (@jpballeux) April 6, 2023