J’ai envie de copier-coller l’un de mes derniers textes, tant les récentes performances de l’Impact de Montréal se ressemblent.
Encore une fois, une équipe qui commence relativement bien la rencontre est en mesure de conserver la possession et même de faire souffrir la défense adverse, mais sans être capable de concrétiser ses actions. Silva qui tire sur un défenseur, Piatti qui frappe la barre horizontale, Taïder qui fend l’air… Toutes des actions où les Montréalais auraient pu, voir dû, marquer et se donner l’avantage dans un match qui était pourtant bien prenable.
En gros, les 4 derniers matchs de l’Impact, qui est désormais à près de 400 minutes dans buts, se résument à…
https://twitter.com/TotalMLS/status/1000536636768358400
L’idée n’est pas nécessairement de critiquer Taïder, qui doit définitivement en donner plus, mais qui semble au moins un peu mieux de match en match. Il manque encore d’idées offensives, d’ingéniosité dans la construction et surtout de vitesse lorsqu’il est balle au pied, mais il ne faut pas oublier qu’il fait plus partie de la solution que du problème, comme un certain Nacho Piatti.
C’est évident que Taïder souffre des comparaisons avec Blerim Dzemaili. Le Suisse avait plein de défauts et était nuisible pour le collectif de l’équipe, mais il avait au moins la qualité de tenter de multiples frappes, souvent dangereuses et rarement hors cadre. Le type de joueur dont l’Impact aurait cruellement besoin en ce moment. Duvall, Krolicki et même Lovitz se sont retrouvés en position parfaite pour tirer hier, mais ont préféré tenter une passe difficile ou un dribble de trop, probablement par manque de confiance. Ce manque est une épidémie chez l’Impact actuellement, et rien ne semble vouloir débloquer.
Les Montréalais ont dominé la première mi-temps et auraient dû mener au score, mais encore une fois ils sont sortis complètement amorphes en deuxième mi-temps et ont fait deux erreurs défensives coûteuses qu’ils ont payées cash. J’ai l’impression de me répéter constamment, comme un cauchemar qui ne veut tout simplement jamais finir.
D’abord Alejandro Silva qui a gâché une belle récupération de Samuel Piette en redonnant directement le ballon à l’adversaire dans l’axe. Dommage pour Silva que je trouvais finalement un peu mieux dans ce match, plus dégourdi et plus confiant balle au pied. Cette erreur fatale aura tout gâché, et considérant que Rémi Garde l’a sorti du match quelques minutes plus tard, parions que sa confiance en aura repris un coup.
https://twitter.com/JogaBonito_USA/status/1000548147762999297
Et qu’est-ce que faisait Raitala? On dirait réellement qu’il a le temps de dégager le ballon sur la ligne, mais qu’il choisit trop vite d’abandonner. Ça représente d’ailleurs assez bien l’état d’esprit des Montréalais lorsqu’ils se font marquer en premier…
Ce fut ensuite au tour de Daniel Lovitz d’errer complètement en étant persuadé d’avoir gagné le ballon avant de réellement avoir fait l’effort suffisant. Miguel Ibarra n’en demandait pas tant et a battu Bush d’un tir précis dans la lucarne.
https://twitter.com/TotalMLS/status/1000549104542470147
Puis les dernières minutes du match se sont écoulées dans une indifférence à laquelle on est pratiquement habitué, malheureusement. Le découragement des joueurs était palpable, et ils n’ont simplement pas cette volonté de mouiller le maillot au point de courir jusqu’à la dernière seconde, nonobstant le pointage.
C’est en ce sens que Rémi Garde peut à mon avis être critiqué actuellement. Il doit faire un meilleur travail de motivation avec ses joueurs, s’assurer que ceux-ci soient actifs physiquement et mentalement durant 90 minutes et non seulement une mi-temps comme on l’a encore vu hier. On le sent frustré, l’entraîneur, et il n’y a pas été de main-morte avec ses joueurs après la rencontre…
Bluntest postgame quote I may have ever seen: "lack of skill, talent and willpower…" Remi Garde. #IMFC #MLS
— Rick Moffat (@RickMoffat) May 27, 2018
Dur, mais réaliste. Les joueurs ne sont d’ailleurs pas étrangers ou indifférents à ce qui se passe, ils ne savent que trop bien ce que doivent ressentir les supporters actuellement.
Ce matin les 1642 qui ont fait le voyage au Minnesota se sont retrouvés dans le même avion de retour que #IMFC
Les joueurs,
1)se sont excusés
2)nous ont remercié d'être présents
3)nous demandent de rester positifs envers eux@samuelpiette @Rvheem_ @chrisduvall91 @ebushel1 Raitala— 1642MTL (@1642Montreal) May 27, 2018
Il reste qu’une fiche de 3 victoires 10 défaites est nettement nettement suffisante. Il faut le dire.
L’effet Rémi Garde se fait attendre, mais est-ce déjà le moment de crier panique et de renvoyer l’entraîneur? Après 13 matchs?
Certains chroniqueurs/journalistes montréalais, surtout anglophone, ont carrément demandé la tête de l’entraîneur français hier soir sur Twitter, où ça ne volait définitivement pas haut. Un journaliste de CBC qui affirme que Garde est en poste simplement, car il parle français (en courageux qu’il est, il a retiré son tweet depuis), Nick Sabetti qui s’empêtre dans ses arguments et finit par affirmer que Taïder et Dzemaili sont des joueurs équivalents et Tony Marinaro qui affirme sans aucune pudeur qu’il ferait mieux que Rémi Garde à la tête de l’Impact… Ça ressemblait plus à une vendetta qu’à l’analyse d’un club de sport professionnel.
Certains ont peut-être mal digéré le départ de Mauro Biello, mais Rémi Garde n’en est pas le responsable. Et si Garde se DOIT de faire mieux, s’il doit mieux motiver son équipe, faire des changements plus efficaces et être en mesure de placer les Piatti, Silva et Taïder dans des rôles qui leur permettent de s’exprimer, vouloir se débarrasser de lui si tôt dans le processus est de la folie.
C’est pire que ce qu’on anticipait, et de beaucoup, mais à quoi bon tout recommencer à zéro? Comment croire que d’amener un nouvel entraîneur demain matin changerait quoi que ce soit aux résultats? Déjà, la fenêtre de transfert du mois de juillet nous donnera une meilleure idée de ce que veut faire Garde, comme de ce qu’il peut faire.
Il a désormais une bonne idée du niveau de la MLS, de ce qu’il y faut pour gagner et de comment il faut jouer pour gagner. À mon avis, il faudra lui laisser au moins toute la fin de saison et le début de la prochaine avant de porter un constat définitif sur son rôle avec l’Impact. À ce moment, il aura eu le temps de construire son alignement en connaissance de cause et de consolider des idées de jeu avec les joueurs qu’il aura choisis.
Entre-temps, force est d’admettre qu’il faudra malheureusement prendre notre mal en patience, et tenter de résister aux excités qui veulent renvoyer tout le monde après seulement 13 matchs.
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ALLONS!