Dominique Ducharme s’est dit menotté la semaine dernière. Il ne pouvait pas insérer Cole Caufield ou Jake Evans dans son alignement non pas parce que le club n’en avait pas les moyens comptable, mais parce qu’il ne lui était possible de faire qu’un seul rappel régulier (non-urgent) d’ici la fin de la saison. Visiblement, le DG du Canadien souhaitait (et souhaite encore) conserver ce quatrième rappel pour pallier l’éventualité où un joueur de centre par exemple devrait être remplacé.
Il faut comprendre que chaque équipe de la LNH n’a droit qu’à quatre rappels réguliers/de non-urgence entre la date limite des transactions (12 avril) et la fin du calendrier régulier.
Bref, Marc Bergevin a donc déjà utilisé trois de ces rappels réguliers-là.
Quels étaient-ils, ces rappels «importants» là?
1. Xavier Ouellet, 12 avril
Marc Bergevin a soumis Victor Mete au ballottage le 11 avril et ce dernier a été réclamé par les Sénateurs le 12 avril à midi. Bergevin a décidé quelques minutes après de rappeler Xavier Ouellet du taxi squad pour le faire jouer le match du soir et celui disputé 48 heures plus tard.
Marc Bergevin aurait dû prévoir le coup et rappeler Xavier Ouellet avant le départ de Mete. Il devait avoir une bonne idée que Mete allait être réclamé, non? S’il a eu de la place pour les salaires de Merrill et Gustafsson plus tard dans la journée, il avait fort probablement de la place pour celui de Ouellet avant, non?
Sinon, il aurait tout simplement dû interchanger Leskinen et Ouellet LA VEILLE ou encore faire jouer Leskinen les deux matchs suivants, soit avant le retour de Ben Chiarot. Est-ce que ça aurait vraiment fait mal au Canadien? Je ne pense pas.
2. Alexander Romanov et Paul Byron
Le DG du Canadien a cédé Romanov et Byron au taxi squad de l’équipe pour sauver quelques dollars (réels et comptables dans le cas de Romanov et seulement comptables dans le cas de Byron). On parle d’environ 15 000 à 20 000 $ par jour.
Est-ce que le Canadien avait tant besoin de sauver ces dollars-là? Je veux dire… le prix à payer est élevé aujourd’hui pour cette petite économie-là!
Le Canadien n’avait pas besoin d’envoyer Romanov et Byron sur le taxi squad le 11 avril. Il a décidé de le faire pour en soutirer un bénéfice quelconque. C’était un choix.
Cependant, Marc Bergevin et John Sedgwick ont mal calculé leurs affaires. Le fait d’avoir envoyer Romanov et Byron sur l’équipe réserve ce jour là a forcé l’équipe à utiliser deux de ses quatre rappels dès le lendemain. On n’avait clairement pas penser à la règle des quatre rappels…
On n’avait pas lu tous les petits caractères, genre…
Le Canadien se retrouve donc aujourd’hui avec deux défenseurs extra dans son roster officiel et seulement 12 attaquants (aucun de trop). Les trois attaquants supplémentaires sont pognés sur le taxi squad (Frolik, Caufield et Evans), avec Ouellet.
Le CH a besoin d’aide à l’attaque… certains vétérans n’en donnent pas assez et Eric Staal déçoit, mais Dom Ducharme a beau demander de l’aide, il ne peut pas en recevoir.
Allons plus loin encore.
Est-ce que Marc Bergevin avait vraiment besoin d’aller chercher Gustafsson et Merrill la semaine dernière? Sa fameuse déclaration voulant que l’on n’ait jamais trop de défenseurs ne vaut plus rien ce matin car oui, le Canadien a trop de défenseurs avec le grand club présentement. Des défenseurs qui ne jouent même pas… et qui l’empêchent aussi de rappeler un attaquant comme Caufield ou Evans!
Les faits sont là : ces trois rappels auraient pu être évités… et ils placent le CH dans la m*rde présentement. Ils lui coûteront peut-être même une place en séries si ça continue.
Dale Tallon a perdu son emploi pour une histoire semblable à Chicago il y a quelques années. Comment peut-on sincèrement penser à prolonger le contrat (de 5 millions $ annuellement?) de Marc Bergevin si celui-ci ne parvient pas à amener ce club-là en séries?
À noter qu’avec la blessure de Carey Price, le rappel de Caufield serait encore plus difficile à compléter. Il faudrait placer un joueur sur la LTIR ou encore en soumettre un au ballottage (et attendre 24 heures). Dire que Caufield a signé un contrat qui devait faciliter son éventuel rappel…
Le Canadien est malade. Ses symptômes sont à l’attaque. Le docteur a prescrit du Cole Caufield, mais le patient n’y a pas accès. Dommage.
Puisqu’il est question d’erreurs, sachez que le (rachat de) contrat de Karl Alzner fait donc très mal à l’organisation présentement.
In hindsight, the +$400K cap hit difference in buying out Karl Alzner vs. burying him in the AHL for one more season is turning out to be quite the burden, but hindsight isn’t something you have at your disposal when making decisions in the present unfortunately.
— Andrew Zadarnowski (@AZadarski) April 21, 2021
Ah oui… Marc Bergevin a aussi commis une autre erreur en amenant Cole Caufield dans l’ouest. Caufield ne peut pas jouer avec le Canadien, il rate trois matchs du Rocket (car il ne peut pas prendre un vol commercial), il ne s’entraîne pas beaucoup avec le grand club (calendrier condensé) et il rate de bons entraînement avec Joël Bouchard. Il y a des limites à ce que passer du temps avec les gars à l’hôtel peut t’apporter pour ton développement futur…
Et il y aussi celle de bâtir autour (et de prolonger le contrat) de joueurs qui ont passé leur peak.
Est-ce qu’il se développe vraiment mieux présentement qu’il ne le ferait avec le Rocket? Au moins, il touche un salaire un peu bonifié grâce aux per diem de la LNH…
Pendant ce temps, les Canucks commencent à sérieusement menacer le Canadien et sa place en séries. Tout pourrait très mal virer au cours des prochaines semaines (encore 13 matchs en trois semaines à l’horaire pour le CH).