Alexis, c’est le gars avec qui vous voudriez regarder le CH un samedi soir.
Comme vous, Alexis regarde son équipe préférée quand il en a l’occasion. S’il ne joue pas lui même, vous le trouverez sur son divan.
Comme vous, Alexis profite des publicités pour rafraîchir son application sportive. Il veut être à l’affût de tous les pointages de la LNH.
Comme vous, Alexis a fait ses choix de pool au début de la saison en suivant son instinct, et quelques statistiques.
Sauf que contrairement à vous, c’est avec 125 000 dollars supplémentaires dans les poches qu’Alexis a conclu la dernière saison de la LNH.
« Ça faisait quelques années qu’on voulait une piscine et un air conditionné à la maison. On peut dire qu’on n’aura pas trop chaud l’été prochain! », lance le Drummondvillois, en entrevue avec Dans les coulisses.
Retour en arrière sur ses succès au Pool annuel Mise-o-jeu.
Première tentative, premier coup de circuit
Chaque année, Alexis a l’habitude de participer à des pools pour le plaisir avec des amis. Jamais il n’a songé à participer au Pool annuel Mise-o-jeu.
Un de ses amis l’incite à se lancer. Il lui explique qu’il avait fini parmi les cinquante premiers lors de l’année précédente, et le met au défi.
« Je me suis dit que si je trouvais le temps de m’inscrire, j’allais m’essayer. Je voulais voir si j’avais une chance de terminer parmi les 150 premiers », raconte le programmeur.
La veille, il s’inscrit. En vingt minutes, ses choix sont faits. Mais lorsque vient le temps de soumettre son équipe, c’est la catastrophe: il a oublié de déposer les 25 dollars requis pour participer.
Il faut savoir que généralement, Alexis est le type de gars qui se prépare. Le type d’un gars qui monte un fichier Excel dans lequel tous les joueurs ayant une chance de faire 40 points ou plus sont répertoriés.
Déjà, ne se fier qu’à son instinct constituait une pratique risquée pour lui. Et cette fois-ci, puisqu’il n’avait pas déposé l’argent, il n’aurait qu’une poignée de minutes afin de sélectionner ses joueurs pour l’année.
« Finalement, une chance que je n’avais pas déposé l’argent! J’ai fait une capture d’écran de mes choix initiaux, et je peux te garantir que je n’aurais pas gagné! »
C’est donc avec peu de confiance qu’Alexis entame sa saison. Même que lors des deux premiers mois d’activités de la LNH, il ne regarde que très peu sa position au classement.
« Mais à la mi-décembre, j’étais classé entre les quinze et vingt premiers. Je me suis dit, il faut que je check ça sérieusement! »
Le stress commence à l’atteindre: les semaines passent, et il réalise que ses chances de victoires sont réelles. Il analyse les équipes des cinq premiers poolers au classement, et sait pertinemment qu’il a les atouts pour rivaliser avec eux.
Dans sa formation, l’amateur de 37 ans compte sur deux valeurs sûres entre les poteaux: Andrei Vasilevskiy et Frederik Andersen. Deux aubaines lui permettent également d’exceller, Thomas Chabot et Elias Lindholm.
Ironiquement, s’il n’avait pas remplacé ces deux joueurs dans le dernier droit de la saison, il ne serait pas le sujet de cet article aujourd’hui.
« J’étais dans les dix premiers lors de la dernière semaine. J’ai lâché Lindholm parce que je savais que Calgary le rayerait de l’alignement avant les séries. Si je n’avais pas fait ce move, je n’aurais pas gagné. »
Le suspense s’étire jusqu’aux dernières heures d’activités de la saison de la LNH. Alexis est en tête du classement, et il n’y a que deux improbabilités qui pourraient le chasser de son trône: que Brent Burns inscrive 5 points, ou qu’un gardien adverse inscrive un jeu blanc, puis qu’un des siens perde.
Ses amis avaient bien compris qu’Alexis gagnerait. Euphoriques, ils l’appelaient sans arrêt. Mais Alexis, lui, refusait de s’emballer. Pas avant que son triomphe soit officiel.
Ce le fut à 1h00 du matin. Son équipe, les Chevreuils, concluait l’année au premier rang du classement. Il venait de gagner 125 000 dollars. Plus de deux fois le revenu annuel du ménage moyen de la province. Il était le meilleur pooler du Québec.
« Je capotais. Ce stress-là a culminé avec tellement de joie! »
Un come back attendu
Malgré tout, Alexis ne s’autoproclamera jamais meilleur pooler du Québec. L’an prochain, il veut participer au Pool annuel Mise-o-jeu, en toute humilité.
« J’aimerais me classer parmi les 500 premiers. Si je termine 6000e, ça sera la confirmation qu’au bout du compte, c’était peut-être juste de la luck! »
Celui qui prédit une coupe Stanley aux Blues de St-Louis avise ceux qui hésiteraient à suivre ses pas l’an prochain.
« N’importe qui peut gagner, assure le père de deux enfants âgés de deux et quatre ans. Quelqu’un qui suit moindrement le hockey a une chance de gagner. Je me disais, je n’ai aucun contrôle sur un billet de loto, mais avec le Pool, mes chances sont au moins 50% meilleures. »
Là-dessus, difficile de le contredire…