Le Canadien amorçait hier soir son long voyage des fêtes, un voyage qui a historiquement l’habitude de mal se passer pour les Montréalais.
Mais vous le savez autant que moi : quand on attend le Canadien, il ne se pointe pas toujours… mais quand on l’attend pas, il a ce don de nous surprendre et d’aller chercher la victoire.
Hier, il affrontait loin du Centre Bell le club ayant la meilleure moyenne de points par match de la division Centrale (devant l’Avalanche, les Stars et les Predators). Les Jets avaient également remporté six de leurs sept dernières parties avant celle d’hier soir.
Mais Jake Allen – qui a connu un deuxième départ de qualité consécutif – est parvenu à signer sa première victoire en près de deux mois… et le CH a quitté le Manitoba (pour le Minnesota) en début de nuit avec une victoire de plus à sa fiche : 3 à 2 en prolongation.
Mine de rien, le Tricolore – malgré les blessures de Dach, Newhook, Harris, Harvey-Pinard et compagnie – se retrouve ce matin à deux petits points d’une place en séries. Et on approche la mi-saison !
Les plus pisse-vinaigre d’entre-nous diront que chaque victoire nous éloigne de notre destinée : Cole Eiserman, Macklin Celebrini, Ivan Demidov… ce à quoi Kent Hughes répondrait probablement que l’objectif de jouer des matchs significatifs en mars et en avril est plus important pour la progression de son groupe.
La Coupe Molson à Josh Anderson ?
Josh Anderson semble définitivement être back pour vrai désormais.
Il a marqué un autre but – chanceux puisque la rondelle l’a juste heurté dans la slot – et il a ajouté une mention d’aide discutable (sur une passe avec la main ?) plus tard dans la rencontre.
Peu importe, Anderson a connu un deuxième match de deux points de suite et c’est ce qui compte. Samedi, il avait trouvé le fond du filet sur deux jeux qui auraient très bien pu ne pas se conclure en but.
L’attaquant montréalais avait peut-être raison finalement lorsqu’il disait miser sur la chance pour débloquer le mois dernier.
Sauf que la chance ne vient pas toute seule dans le sport professionnel et Josh l’a bien compris. Tu dois la créer, la provoquer. Et même s’il ne produisait pas, Anderson continuait de patiner, de frapper, de tirer et d’essayer du mieux qu’il le pouvait. C’est d’ailleurs ce qui a forcé Martin St-Louis à le garder dans son alignement durant tout ce temps, malgré les difficultés.
Je répète toujours aux jeunes athlètes que je coach – de même qu’à mes deux enfants à la maison – que l’effort est le plus gros prérequis (avec l’attitude et le respect) dans le sport (et dans la vie). Tu n’arriveras à rien sans effort.
C’est un peu ma version athée du bon vieux aide-toi et le ciel t’aidera.
Un athlète – peu importe son âge – doit être en mesure de trouver l’équilibre entre effort et plaisir. L’un ne va pas sans l’autre.
En décembre, Anderson a donc 7 points en 8 rencontres. C’est beaucoup mieux que ses productions d’octobre et novembre.
Puisque le CH a un besoin criant de talent brut à l’attaque – et avec les trois gardiens qui s’alternent constamment -, Josh Anderson est ce matin le meneur en vue de l’attribution de la tranche de décembre de la Coupe Molson. Je ne niaise pas.
Rappel : la Coupe Molson est remise à celui qui a récolté le plus de points (3 pour une première étoile, 2 pour une deuxième et 1 pour une troisième) à la fin de chaque mois, puis de façon globale à la fin de la saison.
Puisqu’Anderson a été nommé première étoile samedi, et troisième étoile hier et le 4 décembre (face au Kraken), il a cinq points. Suivent ensuite Nick Suzuki (4), Cayden Primeau et Sean Monahan (3), David Savard et Brendan Gallagher (2), puis Cole Caufield et Joel Armia (1).
Quand même spécial de voir Primeau, qui n’a joué qu’une rencontre depuis le début du mois, au deuxième rang et Montembeault absent de ce classement…
Un bon départ de Primeau cette semaine et il pourrait remporter la Coupe… avec deux matchs seulement !
Whatever.
Le Canadien a disputé sept de ses 12 matchs du mois. Observons si Josh Anderson pourrait maintenir la cadence… et s’il est back pour vrai, cette fois.
Prolongation
J’avais envie de vous parler des Jets qui ne semblent pas trop s’ennuyer de Pierre-Luc Dubois, mais je vais rester dans le thème Josh Anderson.Je sais que c’est délicat à dire, mais je trouve qu’on a eu l’ovation trop facile avec ce dernier.
Jeudi soir, alors qu’il n’avait pas déjoué un gardien depuis le mois de mars dernier, on l’a applaudi à tout rompre au Centre Bell. Anderson était sur le point de s’amener en tirs de barrage… et il a raté sa tentative. Mais bon, il méritait semble-t-il une dose d’amour énorme.
Samedi, les partisans lui ont offert une longue ovation après un match de deux buts (en décembre). Le principal intéressé a d’ailleurs avoué avoir eu de la misère à retenir ses larmes.
J’étais content pour Anderson, samedi soir… mais dans ma tête, on réserve les ovations à des gestes extraordinaires. Pas à la production très moyenne d’un athlète professionnel multimillionnaire.
Une ovation pour souligner la persévérance : OK… si c’est à l’école ou dans un contexte particulier.
Pour un athlète payé 5,5 millions $ par année pour la mettre dedans plus souvent que cette saison ? J’ai comme un malaise… qui démontre par le fait même un peu à quel point on a le héroïsme quelque peu décalé de nos jours au Québec.
Il existe un équilibre entre les huées gratuites et les ovations plus ou moins méritées. Le même équilibre qui nous permet de critiquer le jeu de Suzuki, Caufield et Slafkovsky lorsqu’ils ne produisent pas. #1erTrio
Je comprends le fait qu’on ait voulu collectivement démontrer notre soutien à un attaquant qui en arrachait, mais les ovations par pitié – comme celles de l’an dernier envers Jonathan Drouin notamment -, je les rayerais de mon scénario si j’étais l’auteur d’une nouvelle télésérie.
Maurice Richard devait faire l’impossible pour être ovationné. Et il n’encaissait pas des millions $ pour ne pas marquer de but pendant des mois.
F*ck les ovations de pitié. On ovationnera – ou pas – Josh au début du mois de janvier lorsqu’il remportera la Coupe Molson du mois de décembre.
Et on lui fera peut-être des funérailles nationales lorsqu’il trépassera.