Montréal n’a jamais autant parlé de Team Canada. Enfin, autre que celle qui évolue sur une patinoire.
La progression de Ballou fait écarquiller bien des yeux, et son choix à faire entre le Canada ou la Cote d’Ivoire continue de susciter les commentaires. Devrait-il évoluer pour son pays d’accueil, celui qui l’a formé et qui lui permettra fort possiblement de jouer une Coupe du Monde à la maison? Ou doit-il plutôt suivre ses racines, écouter sa famille et retourner en Afrique où, évidemment, une place en sélection est plus complexe à obtenir quoique plus prestigieuse?
La décision lui appartient, et si le match amical du 13 juin à Montréal face au Curacao n’est probablement pas une date limite, la Gold Cup de la fin de l’été l’est assurément. Octavio Zambrano a déjà affirmé qu’il aimerait bien compter sur Ballou pour ce tournoi, donc on devrait connaître la décision du jeune de 18 ans plus tôt que tard.
Il est logique que Montréal s’excite autour du talent de Ballou, mais les prochains adversaires de l’Impact, les Whitecaps de Vancouver, ont peut-être encore plus de raison de s’emballer avec un de leur jeune joueur… Alphonso Davies, 16 ans.
L’histoire des deux joueurs comporte plusieurs similarités. Alphonso Davies est né au Libéria mais a rapidement quitté le pays à cause de la guerre civile. Installée dans un camp de réfugiés au Ghana, sa famille s’est ensuite dirigée vers le Canada alors qu’il n’avait que 5 ans, près d’Edmonton. Ce n’est qu’à l’âge de 14 ans que les Whitecaps de Vancouver ont remarqué toute l’étendue de son talent et l’ont recruté.
En juillet 2016, alors qu’il n’a que 15 ans, il devient le deuxième plus jeune joueur de l’histoire derrière seulement Freddy Adu à disputer un match MLS. Il ne marque pas, mais déstabilise l’adversaire et impressionne tout le monde par son calme et sa confiance à un si jeune âge. Quelques mois plus tard, dans le cadre de la Ligue des Champions, Alphonso Davies obtient une passe décisive et marque son premier but professionnel de façon dramatique, offrant la victoire à son équipe.
Depuis, Davies a surtout été utile en Ligue des Champions, où il cumule déjà deux buts et 1 passe décisive en 7 rencontres. Il tarde encore à marquer son premier but MLS, en 5 matchs joués. Un peu comme Ballou, il n’est pas encore partant d’office, mais la pression populaire se fait de plus en plus sentir pour le voir disputer le plus de minutes possible.
Deux joueurs qui se ressemblent, donc, par leur position sur le terrain, leurs capacités offensives, leur jeune âge et, surtout, par leur lien étroit, mais toujours incomplet avec la sélection canadienne. Le Libéria n’est évidemment pas la Côte d’Ivoire, et le lien qu’y a Davies est probablement moins puissant que celui de Ballou, mais le jeune prodige des Whitecaps n’est toujours pas citoyen canadien, ce qui l’empêche de joindre l’équipe Senior. À 16 ans, rien ne presse et s’il ne sera pas de la Gold Cup cette année, il devrait être un rouage important de l’équipe canadienne qui accueillera la Coupe du Monde 2026. Avec Ballou?
Une chose est sûre, son talent est indéniable! Espérons qu’on le verra en action samedi sur la pelouse du Stade Saputo.
Autre bonne nouvelle au niveau canadien, Octavio Zambrano a confirmé aux micros de Jeremy Filosa et d’Arcadio Marcuzzi qu’il avait formellement invité Patrice Bernier à joindre les rangs canadiens pour la Gold Cup de l’été prochain. Le capitaine n’a pas encore été questionné sur le sujet, mais je le vois mal refuser une telle invitation à sa dernière année professionnelle. Excellente nouvelle pour l’équipe canadienne, mais également pour les fans montréalais qui verront probablement Bernier en rouge le 13 juin prochain au Stade Saputo. Ça risque d’aider la vente de billets…
À moins que ses excellentes performances ne poussent Bernier à revenir pour une autre saison? Rien n’est impossible, et ce n’est pas juste un souhait montréalais…
I refuse to believe he's going to retire. #PatriceBernierForever
— Matthew Doyle (@MattDoyle76) April 26, 2017
L’IMPACT SURVEILLE LES DÉPENSES
Comme chaque année, le syndicat des joueurs de la MLS a dévoilé hier les salaires de tous les joueurs de la ligue. Les chiffres proviennent des joueurs eux-mêmes, qui répondent par sondage à une demande de leur syndicat. C’est ce qui peut expliquer que certains chiffres soient arrondis, d’autres très précis, et surtout que les montants sont à prendre avec un grain de sel…
Ce qui frappe d’abord, c’est à quel point le banc montréalais peut coûter cher. Arregui à 240k, Mallace à 115k, Kronberg à 100k et Lefèvre à 100k ne sont définitivement pas gratuits. Matteo Mancosu est très cher payé à 700 000$, disons que cela explique un peu pourquoi l’hésitation est grande de lui préférer un Jackson-Hamel en feu…
À l’opposé, Nacho Piatti à seulement 450k est l’une des plus grandes aubaines de la ligue, tout comme Ambroise Oyongo à seulement 100k, et on pourrait dire de même de Chris Duvall et son salaire de 70k vu le travail colossal qu’il accomplit. On remarque, d’ailleurs, que le salaire minimum est assez bas pour une ligue professionnelle, soit seulement 54k. Ce sont surtout des joueurs nord-américains qui touchent ce salaire, compte tenu du fait qu’un étranger ne viendrait pas jusqu’en Amérique pour quelques dizaines de milliers de dollars par saison…
Toutefois, il faut faire attention, puisque ces chiffres laissent en plan plusieurs données importantes.
Les bonis à la signature ne sont pas comptabilisés, ce qui doit être assez gros dans le cas de Piatti, et plusieurs joueurs bénéficient également d’avantages connexes, par exemple une voiture payée, un appartement payé, des allocations…
Il y a également le cas des montants de transferts internationaux, qui ne sont pas toujours rendus publics. Selon la dernière convention collective, les joueurs toucheraient 10% de leur montant de transfert, mais certains affirment que ce pourcentage peut être négocié à la hausse dans certains cas.
Prenons par exemple le cas du milieu Joao Pedro, du LA Galaxy, qui gagne annuellement 140k selon ce document. Il aurait coûté au moins 1 million en frais de transfert de le faire venir en Californie, et le joueur a clairement touché une partie de ce montant. Mais combien?
Personnellement, je trouve toujours comique la journée où les salaires sont publiés en #MLS
Les chiffres réels diffèrent grandement#IMFC— Patrick Friolet (@PFrioletRDS) April 26, 2017
En même temps, M. Friolet, si ces chiffres sont si «drôles», pourquoi ne pas nous communiquer les montants réels?
Finalement, un des éléments les plus intéressants de ces chiffres, selon moi, est la confirmation que la MLS n’est vraiment pas, et ne semble pas vouloir, être une ligue défensive. Le joueur défensif le mieux payé arrive au 35ème échelon avec le défenseur central du Crew de Colombus Jonathan Mensah. Il y a évidemment Tim Howard avant, mais il est DP. 35ème rang, quand même… Il n’y a pas que l’Impact qui en arrache avec la défensive.
Sinon, Kaka est toujours le mieux payé avec 7.2 millions en salaire, tout juste devant Giovinco et son 7.1 millions de dollars. Si vous ne vous en doutiez pas encore, l’Impact est la 5ème équipe qui dépense le moins dans toute la MLS… Mais le salaire de Dzemaili n’est évidemment pas comptabilisé!
Et tout près de l’Impact se trouve les champions en titre du Supporter’s Shields, le FC Dallas. Comme quoi une bonne académie et un bon développement peuvent être payants…
https://twitter.com/TotalMLS/status/856967530111520768
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ALLONS!