En 2024, je vois Juraj Slafkovsky s’établir comme le meilleur attaquant du CH

Lorsque Juraj Slafkovsky a été sélectionné au tout premier rang du repêchage 2022, plusieurs contestaient le choix de l’organisation montréalaise.

Il est utile de se rappeler, après tout, que c’était le premier draft de la nouvelle direction et qu’à ce moment-là, on ne connaissait pas beaucoup Kent Hughes ni Jeff Gorton. 

Il faut également mentionner que le choix a été mal vu aux yeux de plusieurs parce qu’on ne connaissait pas beaucoup Slaf non plus. On savait qu’il avait une belle forme physique et on l’avait vu briller aux Jeux olympiques en 2022, lui qui avait marqué sept buts en autant de matchs pour aider la Slovaquie à décrocher la médaille de bronze…

Mais il était un peu méconnu des partisans parce qu’il évoluait en Europe, contrairement à des gars comme Logan Cooley et Shane Wright qui jouaient en Amérique du Nord.

Un an et demi plus tard, Slafkovsky a maintenant 75 matchs d’expérience dans la LNH. On va tous s’entendre pour dire qu’il a connu des moments plus difficiles depuis le début de sa carrière à Montréal et cela a mis le doute dans la tête de certains, voire plusieurs partisans / experts en ville.

C’est normal, dans le fond. Parce que c’est la mentalité qu’on a à Montréal. Il n’y a personne qui a lancé la serviette avec Slaf, mais à un certain point, les commentaires négatifs fusaient de partout. 

Combien de fois avons-nous parlé de la possibilité de l’envoyer à Laval, après tout? C’était pour son bien, on s’entend… Mais c’était aussi parce qu’il n’avait pas l’air d’un gars de calibre LNH.

En ce moment, il n’y a personne qui parle de cette idée-là parce qu’elle n’est pas logique.

Elle ne l’est plus, du moins.

Depuis qu’il est installé à l’aile du premier trio de l’équipe, aux côtés de Nick Suzuki et de Cole Caufield, les choses vont bien pour le jeune homme.

Il joue beaucoup plus parce que Martin St-Louis lui fait confiance davantage et ça, ça démontre seulement qu’il a progressé dans les derniers mois. Il jouait en moyenne 14 minutes par rencontre au mois d’octobre et 18 au mois de décembre…

Il y a une différence assez notable. 

Mais ce qui est encore plus captivant avec Slaf, c’est qu’on voit à quel point il a le potentiel d’être le meilleur attaquant du Canadien dans un avenir rapproché. Je n’ai pas peur de le dire : dans les derniers matchs, j’ai trouvé que c’était lui qui ressortait le plus sur la patinoire…

Slaf a compris qu’il peut et qu’il doit utiliser son corps pour connaître du succès et c’est ça la clé ultime de son développement parce qu’il a déjà les habiletés offensives et le hockey IQ tant recherché chez les jeunes joueurs de son âge.

Le jeune homme a ce qu’il faut pour porter le club sur ses épaules dans les prochaines années et on le voit en ce moment. Il ne récolte peut-être pas des points à la tonne, mais il est impliqué dans toutes les facettes du jeu, il trouve ses coéquipiers facilement sur la glace et on remarque à quel point le jeu a ralenti.

Mais surtout, il joue avec une confiance inébranlable et ça se ressent :

C’est vrai qu’il a pris un peu de temps avant de se mettre en marche, mais il n’est pas le seul premier choix à avoir vécu cette situation-là. Joe Thornton, le premier choix au total du repêchage 1997, a récolté sept maigres points en 55 matchs lors de sa saison recrue… Et ça ne l’a pas empêché de connaître une brillante carrière dans la LNH.

C’est la même chose si on pousse à l’extrême et qu’on regarde l’exemple récent de Jack Hughes. L’Américain est devenu excellent à sa troisième saison dans la LNH (comme Thornton) et il est aujourd’hui le joueur le plus important dans la formation des Devils du New Jersey.

Je ne compare pas le style de jeu de Slaf à celui de Jack Hughes ni celui de Joe Thornton, je fais seulement un parallèle entre trois joueurs qui ont été sélectionnés au premier rang lors d’un repêchage de la LNH.

Ça prend du temps, des fois, et c’est le cas avec Slafkovsky. N’oublions pas qu’il a dû vivre avec une réalité complètement différente l’an dernier, aussi.

Une nouvelle ligue, une nouvelle équipe, un nouveau style de jeu, un nouveau pays… Mélangez tout ça avec la pression du marché montréalais et ça fait un méchant beau casse-tête.

Avec ce qu’il démontre depuis quelques matchs, tout ça semble être derrière lui. Il a la tête tranquille, il sait qu’il est capable d’en donner et ça paraît dans son jeu sur la patinoire.

Et s’il continue sur cette lancée, je crois qu’il sera en voie de devenir le meilleur attaquant du Canadien en 2024.

Il ne fera peut-être pas un million de points à la Connor McDavid (il est en voie de connaître une saison de 36 points), mais il va avoir la même importance dans le line-up de Martin St-Louis. Surtout avec sa taille.

Prolongation

Il y a une seule chose en particulier que je souhaite de la part de Slafkovsky, d’ailleurs.

Le jeune homme doit apprendre à faire confiance à son lancer.

Slafkovsky génère en moyenne 1,38 tir par match au filet adverse… Et cette statistique-là doit grimper en flèche à mes yeux parce qu’il l’a, le tir.

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