Texte par JD Bois
Bertrand Raymond est un journaliste expérimenté et connu. On peut donc sauver du temps en n’ayant pas besoin de vous le présenter. C’est désormais à son tour de défiler sur le podium des analyses crues à l’endroit de l’organisation du Canadien de Montréal. Par contre, le chroniqueur de carrière ne discute pas de l’attaque anémique ou encore de la défensive poreuse du club. À l’instar de ses homologues, il va beaucoup plus loin dans ses propos. Il ne vise rien d’autre que le chef d’orchestre Geoff Molson.
En effet, Bertrand Raymond s’interroge fortement à savoir si celui-ci est propriétaire du Canadien pour les bonnes raisons, soit celles de gagner et d’offrir un produit divertissant à ses fidèles partisans. Les hausses annuelles des abonnements de saison, la décision ridicule d’imposer une « taxe de luxe » sur les billets version papier et les prix carrément abusifs aux concessions sont tous des irritants qui laissent l’amateur avec la désagréable impression que les revenus ont préséance sur les succès de l’équipe. Cette déclaration en est une parmi tant d’autres qui décrit bien sa façon de voir les choses présentement.
Le vétéran journaliste croit que les partisans de la Sainte-Flanelle en ont marre de ce genre de management de la part des gens qui se tiennent au 13e étage du Centre Bell lors des parties. Il croit fortement que les fans se révolteront et que c’est une question de temps puisque certains signes sont déjà précurseurs. Un match d’ouverture avec des bancs vides, en voilà un signe qui ne ment pas.
La chronique de Bertrand Raymond : Quand le public en a assez #RDSCH https://t.co/1rvT3krF0L
— RDS (@RDSca) October 18, 2017
Il se console et apporte un certain vent d’optimisme en comparant la situation actuelle à celle de 1992 ou Ronald Corey et Serge Savard formaient le duo de gestion de l’organisation. À l’époque, le CH n’avait pas franchi le 2e tour du tournoi printanier depuis les trois dernières saisons et repêchait de façon ridicule. Pourtant, l’encan de 1992 était à Montréal… Les gens ne s’étaient pas cachés pour huer les dirigeants et leur faire part de leur mécontentement. Serge Savard, DG de l’époque, avait rebondi à ces comportements inhabituels des fans en faisant l’acquisition de plusieurs joueurs d’impact comme Vincent Damphousse et donnait les outils nécessaires au club pour remporter sa 24e coupe Stanley et ainsi redonner le sourire à ses supporteurs. C’est parfois ce qui se produit quand le peuple manifeste sa mauvaise humeur en exerçant une pression écrasante sur les têtes dirigeantes de l’équipe. En 1992, tous les éléments y étaient pour que ça sente le chauffer au Forum : trois printemps catastrophiques consécutifs contre les Bruins de Boston, la concurrence tenace des Nordiques et des gaffes répétées au repêchage. C’était suffisant pour rendre l’ambiance suffocante au sein de l’administration Corey-Savard.
Raymond termine son article en mentionnant que la présence des Nordiques à ce moment forçait le Tricolore à se surpasser et ainsi offrir de quoi d’intéressant. Est-ce que le potentiel retour d’une équipe à Québec pourrait servir de catalyseur et de réveil à Molson et sa bande afin de redorer le blason de l’organisation?
Et si John Tavares était le nouveau Vincent Damphousse?