Saku Koivu est pour moi un modèle, une idole et le portrait type du gars de caractère. Qu’on critique son leadership – il a quand même arboré le «C» pendant une décennie – ou qu’on indique sans arrêt qu’il n’était pas un premier centre, quelle carrière majestueuse il a connue. Son retour à la suite de sa lutte contre le cancer demeure le deuxième moment le plus marquant de ma carrière comme amateur et blogueur (la coupe Stanley des Caps l’ayant surpassé). Le numéro 11 a marqué le Québec, Michel Therrien et plusieurs de ses coéquipiers par sa persévérance et son éthique au boulot. Mine de rien, le petit finlandais a récolté 832 points en 1124 matchs au sein de la LNH.
Mais… malgré tout cela, est-ce que son chandail mérite de se retrouver au plafond du Centre Bell? Guy Lapointe est le dernier à avoir observé son chandail se hisser parmi les immortels, on parle ici de 2014. Celui du numéro 11 pourrait peut-être se diriger au même en droit, lui qui figure au dixième rang des meilleurs marqueurs de l’histoire du Canadien de Montréal avec une récolte de 641 points.
Saku n’a pas laissé sa marque seulement sur la patinoire puisque son implication était puissante au sein de la communauté montréalaise. Tout comme P.K. Subban (après lui), il a investi une partie de sa fortune dans un hôpital. Après son gain contre le cancer, il fait l’achat (avec l’aide d’une campagne de financement) d’un scanneur TEP/CT, d’une valeur de 8 millions de dollars.
J’entends déjà des gens me marteler qu’il ne disait pas un mot en français, alors qu’il était le capitaine du navire. Ça, c’est faux. Il ne le faisait pas devant les médias, mais il était capable de glisser plusieurs mots. D’ailleurs, sa conjointe parlait très bien la langue de Molière. On s’en fout de sa langue, le gars a donné son coeur à Montréal et nous devons lui en être reconnaissants.
Pour répondre à la question de départ. OUI, il mérite qu’on retire son chandail.