Au moment d’écrire ces lignes, une chose est (quasiment) certaine, à moins d’un changement avec la loterie : le Canadien détient le 16e choix au prochain repêchage, celui appartenant jadis aux Flames de Calgary cédé dans la transaction pour Sean Monahan.
Reste à voir pour le choix du Canadien en tant que tel.
Si Montréal perd contre Washington comme le voudrait la « logique », Kent Hughes détiendra le 16e ET le 17e choix au repêchage.
Si le Tricolore gagne, le mystère se poursuivra pour au moins un autre tour éliminatoire. Mais perdre en 2e ronde lui donnerait aussi le 17e choix.
Bien sûr, la valeur combinée de ces deux choix sera nettement supérieure s’ils demeurent « collés ». Mais, pour les besoins de cet article, assumons que les deux choix du CH seront, grosso modo, des sélections de « milieux de première ronde ».

La grande question pour Hughes, Gorton et les recruteurs dans les prochaines semaines serait alors la suivante : dans l’optique ou leur équipe s’est qualifiée en séries contre toute attente et qu’elle est légèrement en avance sur son plan de reconstruction, la valeur d’usage de ces choix de milieu de première ronde sera-t-elle supérieure à leur valeur d’échange?
Autrement dit, voudront-ils se servir de ces choix pour améliorer leur équipe dès l’automne prochain?
En moyenne, de tels choix, s’ils atteignent la LNH, n’ont aucun impact significatif dans l’alignement avant 3-4 ans.
Les membres actuels du noyau devraient être encore tous en place d’ici là et il y a énormément de positif à l’idée de toujours avoir de bons espoirs dans l’« oléoduc », pour employer un mot à la mode.
Entre autres, on finit toujours par sauver des sous en procédant ainsi et on s’assure également de la bonne transmission de la culture organisationnelle.
Donc, à condition d’être patient, de choisir de bons joueurs (Radim Mrtka? Kashawn Aitcheson? Carter Bear? Justin Carbonneau?) et de bien les développer, la valeur d’usage de deux choix de milieu de première ronde pouvant devenir de solides joueurs d’impact à la Kaiden Guhle est loin d’être nulle.
Les jeunes joueurs d’impact de 21-22 ans ne tombent pas du ciel et valent leur pesant dans une ligue avec un plafond salarial.
Mais si on conserve et qu’on laisse macérer ces sélections pour tout ce temps, aura-t-on inutilement « perdu » 3-4 bonnes années des Suzuki et Caufield?
Même si Demidov n’atteindra probablement pas son apogée durant cette période, les joueurs au talent « élite » sont généralement productifs très tôt en carrière. On peut aussi déjà constater que le Russe aura rapidement besoin d’aide autour de lui pour poursuivre son développement dans les meilleures conditions possibles.
Puis, si le genou de Reinbacher tient le coup, à 22 ans, tout indique qu’il pourrait être un joueur important du CH dès l’automne prochain – il pourrait même l’être en séries présentement si vous voulez mon avis – lui qui comptera déjà sur quelques années d’expérience chez les pros.
Mais si des doutes persistent au sujet de sa santé, il faudra peut-être se montrer ouvert à le transiger…
Ainsi, on peut penser que la « fenêtre d’opportunités » du Tricolore pourrait s’amorcer dès 2025-2026 si l’équipe est prête à échanger ses choix de milieu de première ronde ou, à tout le moins l’un d’entre eux en retour d’au moins un joueur d’impact établi.
On sait déjà que plusieurs « espoirs » ainsi que des choix de deuxième tour pourraient également faire partie de ce genre de transactions importantes.
Voici des noms que l’on risque d’entendre souvent dans les prochaines semaines.
À ces trois défenseurs, vous pouvez aussi ajouter tous les joueurs du Rocket qui ne s’appellent pas Florian Xhekaj et Jacob Fowler, ainsi que plusieurs autres espoirs. Peut-être même Michael Hage, qui sait…
Mais concentrons-nous pour l’instant sur nos trois lascars.
Ne me comptez pas dans le camp de ceux qui croient que le Tricolore a abandonné sur Arber Xhekaj. Mais ne me comptez pas non plus parmi ceux qui croient et criaient sur les lignes ouvertes que son retrait de la formation pour les deux premiers matchs de la série contre les Capitals était une aberration!
Xhekaj ne jouait pas parce que Jayden Struble lui avait tout simplement été supérieur dans le dernier droit de la saison. Il avait davantage contribué au succès de l’équipe, principalement en mettant moins souvent son équipe dans le trouble en étant plus fiable et prévisible au niveau de ses performances, tout en étant capable de punir l’adversaire par ses mises en échec.
On se rappellera surtout que Struble avait été un excellent remplaçant de Kaiden Guhle à la gauche de Hutson pendant environ 15 match.
Cela dit, avec les intangibles qu’il apporte et son potentiel à long terme dans la LNH, Xhekaj demeure un défenseur fort intéressant autant pour le CH que pour n’importe quelle équipe
On pourrait presque en dire autant de Struble, à peine plus vieux que son imposant coéquipier et, comme on le disait, aussi capable d’une bonne dose de robustesse.
Jayden Struble chose violence. #GoHabsGo pic.twitter.com/sEErZoqMms
— Marc Dumont (@MarcPDumont) April 8, 2025
Dans les deux cas, on parle de jeunes défenseurs de troisième paire plutôt « méchants » avec un certain potentiel encore à découvrir. Ainsi, tout dépendra des offres que Hughes pourrait obtenir pour l’un ou pour l’autre, mais on serait très surpris que ces deux gauchers soient de retour à Montréal en octobre prochain.
Il restera un an de contrat à Xhekaj (1,3 M$) alors que Struble deviendra RFA le premier juillet. Les deux auront donc encore une belle valeur sur le marché, mais aussi une belle valeur d’usage à Montréal.
C’est win-win pour Hughes, si vous voulez mon avis, même si je serais encore très hésitant à transiger Xhekaj considérant à quel point il demeure un joueur unique en son genre.
À cet effet, quoi qu’en ait dit Renaud Lavoie plusieurs mois plus tard, des rumeurs persistantes provenant de plusieurs sources ont circulé pendant longtemps à l’effet que si le dernier repêchage s’était déroulé différemment pour le Tricolore, Hughes aurait envoyé Mailloux à Anaheim en compagnie d’un choix de premier tour en retour, entre autres, de Trevor Zegras.
Du reste, personne n’a remarqué un grand progrès dans son jeu cette saison et avant que ce 31e choix au total en 2021 ne perde encore plus de valeur, un échange est certainement encore une option dans son cas.
Comme pour Xhekaj et Struble, et même si son talent offensif est supérieur, la plupart des experts s’entendent maintenant pour dire que le potentiel général de Mailloux se situe aussi au niveau d’une troisième paire dans la LNH.
Autrement dit, la différence de valeur entre les trois varie probablement d’un DG à l’autre. On parle presque d’une différence de goût, rendu là… Mais, encore ici, plusieurs auraient sans doute un faible pour le gros Arber…
On n’écarte pas non plus la possibilité que des Newhook et Dach quittent Montréal vers d’autres cieux.
Tout dépendra bien sûr de l’offre. Des équipes qui décideraient d’entrer en reconstruction en cédant des actifs importants (Penguins? Islanders? Bruins?) pourraient s’intéresser à eux comme joueurs de « transition ».
Mais on peut aussi douter que Hughes, un négociateur intelligent et un bon évaluateur de talent, soit enclin à transiger à tout prix un de ces deux joueurs alors que leur valeur est au mieux suspecte.
Ils sont encore sur de bons contrats, seront encore sous le contrôle du CH au terme de ceux-ci, et si aucune offre ne plait à Hughes, il sera tentant de leur donner la chance de se relancer dans des rôles mieux adaptés pour eux, plus bas dans l’alignement.
Le « cas Laine ».
En ce moment, même si au moins la moitié de la ville serait prête à l’envoyer aux iles Moukmouk (donc, en Abitibi, hehe!) on aurait encore envie de laisser la chance au coureur en lui donnant un bon été d’entraînement – s’il n’a pas à se faire opérer – avant de prendre une décision dans son cas à l’automne.
Au pire, le CH pourra toujours se libérer de plusieurs millions $ et le transiger pour un joueur d’utilité, exactement de la même manière qu’il a pu l’acquérir en retour de Jordan Harris l’été dernier.
Qu’à cela ne tienne, avec deux choix de milieu de 1ère ronde et un paquet d’atouts, le Canadien sera en superbe position pour « faire du bruit » sur le marché dès cet été, un été qui s’annonce peut-être encore plus intéressant que les derniers mois de la saison et ce parcours plutôt inattendu en séries.
Kent Hughes a déjà ouvertement parlé de l’été 2025 comme un moment clé de la relance du Tricolore.
Il pourra très clairement passer de la paroles aux actes : peu d’équipes auront autant d’atouts aussi alléchants à offrir aux Islanders, Penguins et autres Bruins de ce monde…
Il y a là matière à réflexion pour au moins un autre article!