Est-ce que les performances des Maple Leafs en saison régulière doivent être prises avec un grain de sel?
Pourquoi pose-t-on la question? Le noyau présentement en place n’a tout simplement pas eu de succès en séries éliminatoires, lors des dernières saisons, même s’il s’agit probablement de la version la plus performante lors du calendrier régulier.
Pour les besoins de la cause, il serait peut-être intéressant qu’on se rafraîchisse la mémoire.
2019-2020 : 36-25-9 (51% victoires) – 81 points en 70 matchs
Les Leafs sont éliminés en cinq matchs par les Blue Jackets lors de la ronde des qualifications, et sont ainsi exclus des séries éliminatoires dans la bulle de Toronto.
On ne parle pas des Blue Jackets qui y allaient all-in avec plusieurs grosses acquisitions, mais plutôt d’une version bien moins dangereuse qui s’est inclinée en cinq matchs face au Lightning. Sur papier, Columbus n’avait aucune raison de ressortir gagnant de ce duel.
2018-2019 : 46-28-8 (56% victoires) – 100 points en 82 matchs
Les Leafs s’inclinent en sept matchs contre les Bruins, au premier tour.
Au cours de cette série, Toronto a mené 1-0, 2-1 et 3-2 avant de l’échapper lors des deux dernières joutes. Il s’agit alors de la première apparition de John Tavares avec l’équipe lors du tournoi printanier.
2017-2018 : 49-26-7 (60% victoires) – 105 points en 82 matchs
Défaite en sept matchs face aux Bruins, qui s’inclinent en cinq matchs contre le Lightning lors du prochain tour.
Deux points en sept matchs pour Auston Matthews.
Et là, on ne parle pas de l’élimination en six matchs contre les Capitals en 2017. On donne le bénéfice du doute à une équipe très inexpérimentée qui comptait sur un (très) jeune noyau.
En 2020-2021, les Leafs cumulent au moment d’écrire ces lignes une fiche de 31-13-5 (63% de victoires) contre une compétition 100% canadienne. Faites-en ce que vous voulez, de cette donnée.
On peut aborder plusieurs points, sans nécessairement trouver de conclusion (ça demeure hypothétique).
1. Donnons à César ce qui revient à César. Le noyau de cette formation semble plus solide que jamais, et la présence de vétérans comme Joe Thornton, Jason Spezza et Nick Foligno semble être bénéfique à une meilleure culture dans le vestiaire et sur la patinoire. L’atmosphère semble allégée. Est-ce que ce qui causait les déceptions a disparu, soit une ambiance nauséabonde?
2. Or, on a appris dans les dernières années que le succès en saison régulière ne se traduit pas toujours en succès lors des séries. Les Leafs l’ont eux-même montré, et ce avec le noyau actuel.
3. Josh Anderson mentionnait aujourd’hui qu’à ses yeux, l’écart entre les Leafs et le Canadien n’est pas si énorme… Est-ce que cet écart sera encore plus petit en séries, jusqu’à voir le CH triompher?
4. On mentionne souvent que le Canadien est davantage bâti pour les séries. Est-ce le contraire pour Toronto? Plusieurs l’affirmeront, à tort ou à raison. Rappelez-vous qu’au début de la saison, plusieurs mentionnaient que la saison régulière ne serait pas représentative de ce qui serait à venir en séries. Sommes-nous trop «dans le moment»?
5. Réfléchissons avec l’échantillon le plus récent. Prenons les séries de l’automne dernier. Montréal s’impose contre les Penguins et arrache deux matchs aux Flyers en première ronde, alors qu’ils étaient la dernière équipe à accéder aux séries. On ajoute maintenant Tyler Toffoli, Josh Anderson, Corey Perry et Joel Edmundson à cette formation… Et soudain, on se pose des questions.
6. Il y en a, des clubs, qui brillent moins en saison régulière. Au final, le Canadien a un style qui a souvent eu du succès contre des équipes qui misent davantage sur la vitesse et le dynamisme, au printemps venu.
7. Avant de gagner la Coupe Stanley en 2020, le Lightning a été balayé par les Blue Jackets en 2019. Une équipe qui n’aurait pas dû faire peur à une équipe qui peut remplir deux murs de son amphithéâtre avec des joueurs vedettes de la LNH. Les Islanders ont continuellement du succès, et même chose pour les Hurricanes. Voilà des styles de jeu des séries.
Bref. En séries, c’est une autre game et il est possible que Toronto ne vous fasse pas extrêmement peur.
La réflexion est intéressante et mérite d’être décortiquée.
Faut-il avoir peur, se garder une réserve ou avoir confiance envers le Canadien?
La réponse se trouve à quelque part dans tout ça, et nous aurons une réponse dans les prochaines semaines.