Kotkaniemi aurait peut-être dû retourner en Finlande la saison dernière

L’un a été envoyé disputer une quatrième saison dans le junior canadien à l’âge de 19 ans et l’autre a été gardé à Montréal à l’âge de 18 ans.

Le premier était un 13e choix overall qui avait été échangé à peine un an après sa sélection et l’autre, un third pick overall quelques mois au précédent.

Tout ça se passait il y a 14 mois.

Si je vous demande qui, selon vous, connaît la meilleure saison cette année, vous êtes tentés de me répondre le deuxième, right?

Mais c’est loin d’être le cas.

Nick Suzuki a récolté 9 points en 21 rencontres, affichant un différentiel cumulatif de plus-2. Il pilote actuellement le centre du deuxième trio aux côtés de Max Domi et Joel Armia. Il a même tassé le meilleur pointeur de la saison dernière à l’aile, alors qu’il jouait au centre.

Jesperi Kotkaniemi, quant à lui, a beau avoir grossi et s’être renforci physiquement durant l’été, il n’a pas fait disparaître les doutes qui sont nés à son endroit en fin de campagne l’an dernier. Il n’a que 3 points en 14 matchs, affichant un différentiel de moins-1. Il joue actuellement au centre du troisième trio, aux côtés d’Artturi Lehkonen et de Jordan Weal, et son récent passage sur la liste des blessés a beaucoup fait jaser.

Hier encore, Suzuki a été bien meilleur que Kotkaniemi.

Tout ça a porté l’excellent Martin Leclerc à réfléchir…

Et si Kotkaniemi avait reçu un cadeau empoisonné l’an dernier, en se taillant une place avec le CH à 18 ans seulement (et en étant le plus jeune joueur de toute la LNH)?

Et si Nick Suzuki avait quant à lui reçu un coup de pouce en étant forcé d’aller disputer une quatrième saison dans le junior, sans être payé pour le faire? Plusieurs prétendaient pourtant que Suzuki n’avait plus rien à apprendre dans le junior il y a 14 mois…

Suzuki a récolté 94 points en saison régulière et 42 autres en séries l’an dernier dans la OHL. Il est allé chercher de la confiance (et des responsabilités accrues), mais il a aussi appris à jouer de façon différente, appliquant quelques consignes supplémentaires données par son coach et le staff du Canadien.

Kotkaniemi a quant à lui vu son niveau de confiance diminuer et il semble s’être perdu un peu en cours de route. Est-ce seulement la guigne de la deuxième année? J’en doute, mais ça se peut.

S’il y avait un joueur à rétrograder à Laval entre Kotkaniemi et Suzuki ce matin, il faudrait que ce soit Kotkaniemi.

Bref, il ne faut pas trancher trop vite dans le cas de jeunes espoirs. Il ne faut pas non plus être trop rigide et y aller de conclusions hâtives et de rankings qui peuvent changer en l’espace de quelques semaines. Comme un camp d’entraînement par exemple…

Martin Leclerc a effleuré le concept de compétition significative dans son texte. Un athlète doit performer dans un niveau de compétition adéquat (ni trop fort ni trop faible) et avoir appris à gagner avant d’atteindre le meilleur niveau mondial dans son sport. Est-ce que Kotkaniemi était rendu là l’an dernier? On peut en douter.

Être placé dans un niveau de compétition trop fort n’apportera rien de positif à un athlète. Une chose à la fois.

Il est facile de revenir là-dessus un an plus tard… et le but n’est pas de critiquer le Canadien quant à ses choix d’il y a 14 mois.

Mais on peut tout de même se permettre de réfléchir un peu. Une équipe est mieux de prendre plus son temps que de précipiter les choses avec un athlète. Il n’y a rien qui presse!

Surtout qu’avec la convention collective actuelle, un joueur qui dispute au moins 40 matchs (LNH) dans une saison écoule une année le menant à l’autonomie complète (sept saisons sont nécessaires). Dans le cas de Kotkaniemi, il sera donc admissible à l’autonomie complète un an plus tôt que s’il avait joué en Finlande l’an dernier, par exemple.

Avec le recul, Kotkaniemi n’aurait-il pas dû disputer la saison 2018-19 en Finlande? Il y possédait un contrat d’une saison encore.

Il y a certes des indices qui pointent vers le oui. Faire jouer un jeune avant l’âge de 20 ans n’est que très peu souvent une bonne idée dans la LNH. Même si elle est devenue une ligue de jeunes…

Mais nous n’aurons la réponse définitive à cette question que dans quelques années…

À noter que Cale Makar dispute actuellement sa première saison dans la LNH à 21 ans… et qu’il a 23 points en 21 matchs au Colorado. Tout ça en étant un défenseur!

La preuve qu’il n’y a pas de problème à se montrer patient avec un jeune… que l’on ne perd pas grand chose en laissant un joueur dans le junior ou le circuit universitaire américain un peu plus longtemps. Au fait, doit-on amener le petit Cole Caufield à Montréal dès la saison prochaine? C’est une bonne question, ça…

Et… devrait-on envoyer Kotkaniemi quelque temps à Laval right now? Il n’est jamais trop tard, dit-on…

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