En tant que mi-trentenaire, je ne suis pas tout à fait la meilleure personne pour juger des propos de François Gagnon hier soir à L’Antichambre. J’en ai vu des changements dans le monde du hockey et sa couverture, mais je vous mentirais si je vous disais que j’ai des souvenirs de l’époque de la télé en noir en blanc. Pour les plus jeunes : NON, la télé n’était pas en noir et blanc quand j’étais gamin! Par contre, j’ai connu le avant Internet et le hockey du Canadien diffusé à Radio-Canada et TQS (L’ancêtre de V Télé qui était elle-même l’ancêtre de Noovo).
Mais surtout, je ne vous dirai pas que c’était mieux avant. Parce que un, je ne suis pas rendu là dans ma vie à regretter les petites choses du passé et que deux, j’aime vraiment ça l’Internet et je pense que ça a du potentiel comme patente.
Je suis un visionnaire, que voulez-vous?
Je ne sais pas si François Gagnon pense que c’était mieux avant dans tous les aspects du travail de journaliste sportif, mais il y a une chose sur laquelle je suis sûr qu’il est nostalgique : dans le temps les journalistes pouvaient poser de vraies questions aux membres du CH qu’ils côtoyaient.
« Les questions posées aux entraîneurs sont beaucoup plus douces qu’à l’époque ! » – François Gagnonhttps://t.co/pUM6LgWXro
— L’Antichambre (@Antichambre) February 9, 2023
Son témoignage est très critique de la situation actuelle entre la communauté journalistique et le Canadien de Montréal. Les meurs ont changé et je ne suis pas sûr que ce soit pour le mieux tout ça :
« Pat Burns avait des questions qui étaient beaucoup plus serrées. Michel Bergeron, à Québec, il avait des questions plus serrées. On remettait en question des décisions et on était beaucoup plus sévère. » – François Gagnon
Une des raisons derrière ce phénomène se retrouve peut-être dans la perte de proximité entre le club et les médias. Avant Serge Savard et Saku Koivu, les médias voyageaient dans le même avion que les joueurs pour se rendre aux matchs à l’étranger. Il y a des choses qui pouvaient être aperçues par les journalistes à l’époque qui ne pourraient plus l’être aujourd’hui. Cette distance, il y a de fortes chance qu’elle serve bien plus l’intérêt du CH que des médias si vous voulez mon avis.
L’accessibilité aux joueurs pour les médias est beaucoup plus restreinte qu’auparavant ! pic.twitter.com/wX8b7MbbrH
— L’Antichambre (@Antichambre) February 9, 2023
Je me mets dans les shorts d’un journaliste qui a une entrevue en tête à tête avec Kent Hughes et c’est sûr que je me tiens tranquille avec mes questions si j’ai peur de me faire taper sur les doigts par mes boss ensuite. C’est de l’autocensure, litéralement!
« Ça rend ça plate pour notre job aussi. On a tous sensiblement les mêmes histoires et ça, les responsables des [relations] médias aiment ça parce que le message est un peu contrôlé. » – François Gagnon
C’est insidieux ce genre de phénomène et ce sont les partisans qui sont moins bien desservis par les médias. Pire, sur le plan sportif, le manque de critique peut faire en sorte que le Canadien s’assoit sur ses lauriers puisque personne ne peut réellement ébranler les murs du temple.
Dans le temps, un journaliste pouvait challenger les décisions de l’entraîneur et, au final, ça imposait une certaine forme de standard de qualité à atteindre et le Canadien en ressortait meilleur sur la glace.