Mon chum Georges ne sera pas fier de moi ce matin. Sorry big !
Vous savez comment ça fonctionne dans la LNH : tu frappes un joueur adverse solidement, tu dois être prêt à payer le prix en défendant la vitesse de ton Internet ton geste illico. Comment ? En jetant les gants et en tapant l’autre à coups de poing nus, bien évidemment.
L’autre gars fait 40 livres de plus que toi ? Pas grave, c’est le code.. même si à la base, le coup que tu viens de donner était légal selon les règles de la LNH.
Bref, tu as le droit de distribuer de grosses mises en échec ; tu ne seras pas puni par un arbitre pour l’avoir fait…
Mais ça se peut que tu sois «puni» par le dur de l’autre équipe… et que tu te blesses à ton tour.
Avouez que la logique derrière ce principe là ne « fait » pas beaucoup de sens. Surtout quand les joueurs et anciens joueurs de la LNH te disent que ce code sert à éviter les coups salauds, donc les blessures. Les goons sont en fait de vrais petits Gandhi sur la patinoire…
Trève de plaisanterie : la LNH fonctionne encore sur la glace – et non dans ses livres des règlements – selon le principe archaïque du œil pour œil, dent pour dent.
Ramenons-nous en janvier 2019, tout juste avant la pandémie.
Le (très) petit Paul Byron a terminé sa mise en échec en fond de territoire face à MacKenzie Weegar. Byron (5’9 et 164 livres) a frappé Weeger (6’0 et 206 livres)… et ce dernier ne s’y en attendait pas vraiment.
Résultat : Weegar a raté quelques matchs (en raison de ce qui était une commotion cérébrale si ma mémoire est bonne) et Byron, dont les patins avaient quitté la glace avant l’assaut, a dû purger trois matchs de suspension. #DetteÀPayer #Punition #Conséquences
Sauf qu’il y a aussi eu un deuxième résultat conséquemment au premier :
Ce qui devait arriver arriva : Byron a reçu un sévère uppercut et il a à son tour subi une commotion cérébrale. Semble-t-il que ça fonctionne (encore) comme ça, dans le hockey. #OeilPourOeil #DentPourDent
Même s’il a toujours dit qu’il ne regrettait pas d’avoir jeté les gants ce soir-là, Byron n’a plus jamais été le même après ça. Il a connu quelques soubresauts intéressants durant le printemps 2021, mais c’était son chant du cygne… son dernier souffle.
Pourquoi est-ce que je vous ramène cette histoire-là ce matin ?
Parce que j’ai bien peur que c’est ce qui se produira le 11 avril prochain à New York.
Brendan Gallagher, dont le coup de coude au visage d’Adam Pelech lui vaut actuellement une suspension de cinq rencontres et des pertes d’environ un demi-million $, devrait être dans l’alignement du CH pour cette rencontre de fin de saison.
Si Pelech est parvenu à guérir de son actuelle commotion, il devrait lui aussi participer à cette rencontre. Et vous savez ce qui risque d’arriver…
Gallagher s’est battu dix fois depuis le début de son arrivée dans la LNH – surtout en début de carrière -, mais c’était pratiquement toujours face à de petits joueurs (sauf une fois au chalet face à Brady Tkachuk). Pelech, lui, a jeté les gants face à Josh Anderson, Alex Tuch, Michael Sgarbossa et plein de gars de 6’0 ou plus.
« Mais c’est ça le code, Max. Il faut le respecter ! Gallagher avait juste à pas le frapper de même ! »
Je répondrai avec les mots utilisés par Marc De Foy en 2019 : il n’y a aucun honneur derrière ce code d’honneur archaïque. Gallagher aura déjà payé sa dette lorsqu’il reviendra de sa suspension. Et si quelqu’un, quelque part, trouve que cinq matchs de suspension et 500 000 $ de pertes ne sont pas suffisants, qu’il milite pour que le département de la sécurité des joueurs cesse de protéger les agresseurs au détriment de ses joueurs, justement. Pas en faveur d’un combat à mains nues entre deux gars au gabarit fort inégal !
Le code sert semble-t-il – selon ses défenseurs, du moins – à diminuer le nombre de blessures et incidents malheureux. Sauf que je me demande en quoi le K-O de Weegar sur Byron a protégé qui que ce soit en 2019. Tout comme je me demande en quoi l’éventuelle bagarre entre Gallagher et Pelech est censé protéger quiconque en 2024.
Les blessures ont diminué dans la LHJMQ depuis que les bagarres sont plus sévèrement punies. Les arguments du « code » ne tiennent juste plus.
Weegar a beau avoir répété que Byron n’avait pas à se battre avec lui en 2019, il a toujours agi comme s’il le devait. Et malheureusement, Gallagher semble devoir ça à Pelech désormais.
En espérant que les deux principaux intéressés se ravisent d’ici là… et/ou que Brendan Gallagher sera toujours le même le 12 au matin, lorsqu’il se réveillera. Il n’est déjà plus le même qu’il y a six ans aujourd’hui.
Et ne me dites pas que ça réglerait bien des problèmes puisqu’il irait sur la LTIR et qu’il cesserait de compter sur la masse salariale du CH. Souhaiter une sérieuse blessure à autrui n’est pas bon pour le karma.