Hartley pour remplacer Therrien | Le hockey mineur de St-Jérôme sous la loupe | En rafale

J’ai écrit à plus d’une reprise dernièrement que Marc Bergevin était en contrôle de la situation à Montréal contrairement à ce que bien des observateurs croient. Je continue de penser que c’est le cas. Bergevin a un plan, il le met en oeuvre depuis son arrivée et ses principes dictent ses actions.

Toutefois, si les décisions de Marc Bergevin concernant les actions à poser pour assurer l’avenir de son organisation sont sages, elles demeurent conservatrices. Si le DG du Tricolore préfère la patience quand vient le temps de se départir de ses jeunes joueurs et de ses choix au repêchage, il l’est moins quand vient le temps de donner des contrats à certains joueurs ou à soutenir son entraîneur-chef.

Et de ce côté, j’aimerais le voir garder ses options ouvertes plus longtemps. Surtout en ce qui concerne son coach.

Il est vrai que le manque de communication de qualité entre l’organisation des Canadiens et son public fait en sorte que le second guessing est la norme et que toutes les hypothèses deviennent des possibilités. Alors il m’est difficile de saisir toutes les raisons qui font que Bergevin supporte à 100% son entraîneur.

Pas un mauvais coach

Ceci dit, je ne pense pas que Therrien soit un si mauvais entraîneur. Il a du flair, il sait mettre en place une éthique de travail et plus que tout, il a trouvé le moyen de gagner plus que sa part de matchs à la tête d’une équipe que la majorité des gens considère comme un « bon p’tit club ». Question de se rafraîchir la mémoire, lors des trois premières saisons du deuxième règne de Therrien à Montréal, son équipe a compilé une fiche de 125-64-23. Ça inclut deux 2positions au classement de l’Est et trois rondes de séries gagnées.

Les méthodes de Michel Therrien ne font pas l’unanimité, mais les résultats qu’il a obtenus sont dignes de mention… du moins avant la saison que l’on vient de vivre.

Il y a longtemps que le système de jeu du CH fait rager les fans. On savait avant cette année que Carey Price était non seulement le meilleur joueur de l’équipe, mais la base et l’épine dorsale du système de jeu. On savait depuis fort longtemps que le manque de finition en attaque et la qualité des principaux joueurs de centre étaient une faille chez les Canadiens.

Par contre, personne ne peut dire que l’équipe ne travaille pas, l’équipe est rapide et sa défensive est composée de joueurs qui savent faire bouger la rondelle.

Alors, sachant cela, Michel Therrien et sa bande ont développé un système de jeu adapté aux joueurs disponibles. Et pour cette raison, on ne peut pas blâmer Therrien. Il fait avec les ressources que lui fournit son patron. Et je le répète, Therrien n’a pas trop mal fait à ses trois premières saisons.

J’ajouterais même qu’il a très bien amorcé la saison 2015-2016. Pas seulement en regardant le classement, mais pour une fois depuis longtemps, les statistiques avancées démontraient que le CH était une des meilleures équipes de la LNH en terme de possession de rondelle. N’est-ce pas ce qu’on espérait voir enfin?

Manque de solutions

Mais après la blessure de Carey Price (la 2e en fait) tout s’est effondré. Et à mon avis, on peut blâmer l’impact de cette blessure sur la confiance des défenseurs, le manque de leadership de Pacioretty, les bévues de PK, l’inertie de Markov et Plekanec (dont on parle trop peu quand on challenge le leadership au sein de l’équipe) ou la malchance. Mais le plus grand responsable de cette horrible saison, c’est Michel Therrien.

Michel Therrien, en tant qu’entraîneur, était celui qui devait trouver une stratégie que ses leaders allaient acheter. Il est celui qui devait trouver une façon de regrouper ses joueurs pour faire face à l’adversité que représentait la perte du tenant du trophée Hart, qui plus est, son gardien de buts. Michel Therrien devait proposer des solutions novatrices pour offrir à ses joueurs une opportunité de croire en leur chance de faire les séries avec ou sans Price.

Michel n’est pas le seul responsable. C’est un sport d’équipe. Tout le monde a sa théorie pour expliquer les déboires de l’équipe et la mienne est qu’il y a une grande quantité de raisons qui ont contribué à créer la tempête parfaite. Mais il y a un niveau d’importance à mettre sur chacune de ces raisons. Et selon mon observation de la situation, l’incapacité de Therrien à créer une étincelle dans son vestiaire a été le facteur numéro 1.

Des problèmes, il y en a dans toutes les équipes. Mais on les surmonte avec un bon leadership et le leadership d’un vestiaire commence par celui qui en est le maître d’œuvre, l’entraîneur-chef.

Therrien a perdu son vestiaire

Georges Laraque a confirmé cette semaine ce dont plusieurs fans se doutaient. Therrien n’est pas respecté dans le vestiaire. Il n’a pas seulement parlé d’un manque d’amour, il a parlé de haine et de manque de respect. C’est pire. Parce qu’on a tous eu un patron dont on n’appréciait pas toujours les façons de faire, mais qui nous amenait dans la bonne direction et qu’on finissait par respecter. Therrien a perdu le respect de ses joueurs. Dans le sport professionnel, quand ça arrive, il est trop tard.

Pensez-vous que Lindy Ruff qui a passé près de 18 saisons avec les Sabres et Barry Trotz 17 avec les Preds ont perdu le respect de leurs joueurs à un moment ou un autre de leur règne respectif? Jamais. Ils ne sont pas restés aussi longtemps derrière le banc de leur équipe parce que ces équipes acceptaient la médiocrité? Ils sont demeurés en poste parce qu’ils trouvaient des solutions et faisaient en sorte que saison après saison, les joueurs qu’ils avaient sous la main donnaient le meilleur de leurs capacités.

Principe de Peter

Vous connaissez sûrement l’énoncé qui dit qu’avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d’en assumer la responsabilité. Je ne dis pas que Therrien est incapable d’assumer les responsabilités d’entraîneur dans la LNH, loin de là. Je dis plutôt que Therrien n’est plus le type d’entraîneur dont les Canadiens ont besoin.

À son arrivée, Therrien a remis le canot à flot et s’est assuré que tout le monde allait ramer dans le même sens. Maintenant, il n’est plus capable de faire en sorte que tout le monde rame avec la même cadence. Pourquoi ? Dur à dire, parce qu’on n’est pas dans le vestiaire, mais visiblement sa façon de ne pas communiquer directement avec ses joueurs a fini par avoir raison de sa capacité à avoir l’aval de ses leaders dans sa recherche de solutions.

Et quand ça va mal, il faut trouver des solutions rapides qui auront un effet positif rapidement. Si vos joueurs doivent prendre un mois avant de comprendre où vous voulez aller, il est trop tard.

Quand Therrien s’est mis à demander à ses joueurs de se débarrasser systématiquement de la rondelle dès qu’il y avait une pression exercée par l’adversaire, il a dénaturé ses défenseurs et a anéanti les chances que ses joueurs embarquent avec lui. Simplement parce que ses joueurs avaient eu du plaisir à jouer avec le contrôle de la rondelle en début de saison.

Et si Therrien avait une bonne raison d’agir ainsi, il a été incompétent à transmettre son enthousiasme à ses joueurs.

Conclusion, ça ne fonctionne pas les coachs qui ne communiquent pas. Le problème ce n’est pas que Therrien soit sévère. C’est qu’il ne parle pas à ses joueurs.

Les Canadiens sont rendus à un point dans leur évolution où les jeunes joueurs doivent pouvoir prendre une meilleure place pour que l’équipe puisse arriver à une autre étape. L’étape de faire partie des 6-7 meilleures équipes du circuit. Et pour que les jeunes aient confiance en eux, ils doivent comprendre ce qu’on leur demande. Ils doivent comprendre pourquoi ils sont retranchés ou pourquoi on les rétrograde. Les jeunes doivent voir leurs erreurs comme des apprentissages plutôt que comme des échecs.

Et Michel Therrien n’est pas bon pour faire ça. Il aura beau avoir les adjoints les plus gentils du monde, les joueurs ne veulent pas plaire aux adjoints, ils veulent plaire à l’entraîneur-chef.

Hartley est disponible

Maintenant que Bob Hartley est libre, il faut que Marc Bergevin lui ouvre au moins une petite porte. Qu’il s’enquiert de l’intérêt de Hartley à prendre les rênes de son équipe. Parce que Hartley serait dans la continuité parfaite pour succéder à Therrien.

Hartley est un homme rigide qui demande beaucoup à ses joueurs. Mais il est très respecté et il sait communiquer avec les jeunes.

Aucun entraîneur n’est parfait. Hartley pas plus que les autres. Mais il saurait comment faire en sorte que Charles Hudon et compagnie sachent sur quel pied danser. Et n’oubliez pas qu’il a gagné la coupe Stanley. Ça ne garantit rien, mais un winner reste un winner. Et il n’y en a pas trop dans l’organigramme du CH.

Aussi, je sais bien que Hartley ne se ferait pas une fierté de pousser son vieux chum vers la sortie. Même que ça pourrait être une raison pour qu’il refuse de parler à Bergevin. Mais on jase là.

Alors, si on peut voter pour élire le coach du Tricolore pour la prochaine saison, je mets mon X à côté du nom de BOB HARTLEY.

En rafale

– Les finalistes au Ted-Lindsay. Le joueur par excellence selon ses pairs.

– Les règles de gouvernance au sein des associations de hockey mineur sont bafouées à peu près partout parce que les gens qui s’occupent de gérer les sous qui se retrouvent dans les coffres ne sont pas toujours intéressés à ce que l’on sache comment tout fonctionne. La transparence est loin de faire plaisir aux petits roitelets du hockey dans plusieurs régions du Québec. Je vous invite à lire le texte de Martin Leclerc au sujet de ce qui a été fait à Saint-Jérôme cette année. Et en passant, si ça allume certains parents contributeurs, posez donc des questions. Le hockey est un sport fantastique, mais il y en a qui le prennent comme une façon de se faire du capital politique plutôt que comme une façon de faire vivre de beaux moments à notre jeunesse. (Radio-Canada.ca)

– Vous aimez les grosses collisions? Sportsnet a présenté les meilleures mises en échec des séries jusqu’à maintenant.

– Drake Caggiula à Edmonton?

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