Il y a un an jour pour jour, Marc Bergevin était remplacé par Jeff Gorton

Il y a un an jour pour jour, le Canadien de Montréal, via Geoff Molson, annonçait l’inévitable : Marc Bergevin était relevé de ses fonctions, tout comme Paul Wilson et Trevor Timmins.

Aucun homme n’a été clairement remplacé sur le coup, mais ultimement, Kent Hughes, Chantal Machabée et Nick Bobrov ont été engagés. De son côté, Martin Lapointe a reçu une promotion pour co-diriger le repêchage avec Bobrov.

Je ne sais pas si vous vous souvenez des circonstances du congédiement, mais c’était un dimanche. La veille, lors d’un duel contre les Penguins, le hockey était secondaire en ville puisque Marc Bergevin, qui était alors isolé en raison de la COVID-19, était clairement sur le point de perdre son emploi.

Les distractions de sa dernière année de contrat étaient de plus en plus fortes et lors du match du samedi soir, on avait appris que le proprio du Canadien avait contacté Jeff Gorton.

Jeff Gorton, c’était évidemment l’ancien DG des Rangers. Est-ce que le Canadien était sur le point de nommer un Américain anglophone comme DG du CH? Allait-il devenir le président du club, un rôle que Geoff Molson avait toujours tenu à conserver?

Au final, le lendemain, soit le 28 novembre 2021, l’inévitable était annoncé : Marc Bergevin n’avait plus d’emploi et Jeff Gorton débarquait comme VP des opérations hockey avec le mandat de trouver un DG qui parle français.

Depuis ce temps, l’ancien DG a été vu à quelques reprises (dont au Bye Bye en train de manger un pudding chômeur et aux funérailles de Guy Lafleur) et il s’est même trouvé un nouvel emploi au pays de Phillip Danault, mais il n’a jamais parlé publiquement depuis.

Mais malgré tout, on peut (commencer à) dresser, avec un an de recul supplémentaire, un bilan de son règne à la tête du Canadien.

Marc Bergevin avait de bonnes qualités qui ont fait de lui un DG qui a eu, à mes yeux, du succès avec la Flanelle. Il est notamment le premier DG du club depuis 1993 à avoir mené la formation en finale de la Coupe Stanley.

Ce n’est pas rien, ça.

Mais à ce point-ci, après quasiment une décennie sous Bergevin, le Canadien avait besoin de sang neuf. Le Canadien avait besoin d’une équipe de direction et non pas d’un DG.

Et c’est ce que le CH a présentement. Le tandem Hughes/Gorton travaille main dans la main pour construire un club qui sera en mesure de gagner sur une base régulière. Et même si Hughes est le DG, il ne dirige pas tout à lui seul. Il met certainement son empreinte sur l’équipe, mais il le fait avec les autres.

Avec un DG engagé dans des conditions inhabituelles, le Canadien s’est grayé de Martin St-Louis, un entraîneur de type out of the box.

Ce sont deux des embauches les plus importantes du Canadien depuis un an et c’est ce qui fait en sorte qu’au quart de la première saison complète de Gorton comme VP du Canadien de Montréal, le CH performe mieux que prévu.

Mais outre ce qui se passe sur la glace, ce sont les changements hors de celle-ci qui sont notables. En fait, c’est la mentalité du club qui n’a parfois rien à voir avec celle de l’ancienne administration.

Par exemple? Le développement est au coeur du projet et les jeunes ont plus de ressources. La communication avec les fans est plus importante et on voit souvent les dirigeants du club dans les médias.

Ce soir, à 20h 05, Martin St-Louis sera justement en entrevue au 98.5 Sports.

Les anciens joueurs ont leur place au sein de l’organisation. Les statistiques avancées ont aussi plus d’importance qu’avant, ce qui est un outil important dans le hockey d’aujourd’hui.

Prolongation

Et au niveau hockey? Le club, qui s’est donné les moyens de reconstruire, sera plus rapide et talentueux, à l’image du hockey d’aujourd’hui. Les acquisitions du club (Juraj Slafkovsky, Sean Monahan, Kirby Dach et Mike Matheson, notamment) doivent s’inscrire en ce sens.

L’idée n’est pas de détruire tout ce que Bergevin a fait, bien au contraire. Après tout, comme je l’ai dit, je considère qu’il a apporté beaucoup de positif au club durant son mandat.

C’est lui, notamment, qui a repêché Cole Caufield. C’est aussi lui qui a obtenu Nick Suzuki et qui lui a consenti un contrat à long terme afin de le garder en ville pendant les belles années de sa carrière.

Et là, je n’ai pas parlé de tous les autres joueurs, dont Kaiden Guhle, Arber Xhekaj, Joel Edmundson, Samuel Montembeault et Joshua Roy.

Oui, le CH doit réparer certaines erreurs au niveau salarial (des noms comme Brendan Gallagher, Joel Armia et Mike Hoffman sautent aux yeux présentement), mais aucune direction n’est parfaite.

Et ça, on semble parfois l’oublier en raison de la façon dont ça s’est fini avec Bergevin.

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