CF Montréal

Impact vs Revolution : une troisième défaite consécutive

Teintées par des gestes complètement égoïstes de la part de Rudy Camacho et Romell Quioto, les deux dernières performances de l’Impact avaient apporté leur lot de frustration chez les partisans montréalais. On espérait donc voir une équipe beaucoup plus disciplinée face au Revolution de la Nouvelle-Angleterre. Malheureusement, les Montréalais ont semblé prendre cette consigne un peu trop au sérieux. Les hommes de Thierry Henry ont clairement manqué de hargne et d’intensité dans ce match. Perdant la majorité de leurs duels et ne fournissant pas un effort constant pendant 90 minutes, les joueurs ont tout simplement laissé leur adversaire voguer vers une victoire facile de trois à un.

L’Impact avait pourtant bien commencé son match. Tour à tour, Orji Okwonkwo et Bojan ont obtenu une excellente occasion d’ouvrir la marque. Cependant, plus la rencontre avançait, plus les hommes de Bruce Arena ont confisqué le ballon aux Montréalais et ont dicté le tempo du match. Certains joueurs semblaient complètement épuisés, et avec raison vu les nombreuses minutes jouées par certains titulaires récemment, mais au-delà de l’énergie, l’acharnement et le désir de vaincre n’étaient tout simplement pas au rendez-vous.

Tout comme le match contre l’Union dimanche, les hommes de Thierry Henry ont manqué de concentration dans des moments clés. Ça fait maintenant deux matchs de suite que l’Impact éprouve des difficultés à terminer, mais aussi à amorcer ces demies. Alors que l’Impact se dirigeait vers une égalité parfaite de 0 à 0 à la mi-temps, le Revolution a profité d’une erreur de marquage sur un corner pour prendre les devants. Dès la reprise du jeu, les locaux ont enfilé un deuxième but, venant ainsi détruire tous espoirs de remontée. Le Bleu-Blanc-Noir devra apprendre à gérer ces moments cruciaux, car les deux dernières défaites sont en partie dû à ces cinq ou six minutes de relâchement.

Le seul moment de réjouissance du côté des Montréalais fut le but de Lassi Lappalainen à la 86e minute de jeu. Plutôt invisible pendant l’entièreté du match, le Finlandais a accepté une magnifique passe d’Emanuel Maciel pour s’échapper et compter l’unique but du Bleu-Blanc-Noir. Ce n’est pas la première fois que le milieu argentin combine avec Lappalainen de cette façon. Espérons qu’on puisse revoir cette séquence dans les prochains matchs, car la vitesse du « Flying Finn » n’est pas assez exploitée selon moi.

On a également remarqué que l’absence de deux titulaires indiscutables est grandement venue modifier les plans de Thierry Henry. Privé de Saphir Taider et Romell Quioto, l’entraineur français a changé de dispositif pour reprendre son schéma tactique utilisé en début de saison, le 5-3-2 (ou 3-5-2). Pourtant, c’est un style de jeu qui avait causé beaucoup d’ennuis à l’équipe lors du tournoi MLS is Back, et ce ne fut point différent hier soir. C’est dommage de voir que, même si le dispositif en 4-4-2 progressait bien et que l’équipe commençait tranquillement à trouver son identité de jeu, l’entraineur ne semble pas faire confiance à la profondeur de son équipe pour évoluer dans ce système. J’ai l’impression que ce schéma tactique a avant tout été conçu dans le but de faire uniquement briller les qualités de nos onze titulaires, cela expliquerait aussi pourquoi l’Impact n’effectue presque jamais de changements.

Malgré l’utilisation d’une défense à cinq, Rudy Camacho a passé l’entièreté de la rencontre sur le banc. Thierry Henry a certainement voulu lui lancer un puissant message en alignant le jeune défenseur Karifa Yao à sa place. C’est difficile de savoir si cette décision est seulement temporaire ou si l’accumulation d’erreurs commises par le défenseur français ont fatigué l’entraineur à un point où il préfère poursuivre sans lui. Rappelons-nous qu’après quelques contreperformances de Rod Fanni à Orlando, Thierry Henry n’avait pas perdu de temps avant de le rayer définitivement de ses plans. Est-ce que Rudy Camacho sera le prochain joueur à se faire réserver un tel sort? Si oui, des jeunes comme Karifa Yao et Joël Waterman devront être prêts à prendre la relève.

Parlant de Karifa Yao, après avoir disputé ses premières minutes dimanche, le Québécois obtenait son premier départ hier soir. Si son positionnement a quelquefois fait défaut, le jeune de 19 ans a tout de même trouvé le moyen de mettre ses qualités en valeur. Très imposant, il a su utiliser son gabarit pour prendre l’avantage sur ses adversaires, lui qui a d’ailleurs terminé avec deux tacles et trois ballons récupérés. Il a également relancé l’attaque assez efficacement pour un jeune joueur de son âge. Le défenseur central est même passé bien près de marquer son premier but en carrière, mais sa tête a fui le but défendu par Matt Turner.

La fin du calendrier MLS finalement dévoilé

La MLS a enfin dévoilé son plan concernant la phase deux de la saison régulière. Si chaque équipe connaissait ses trois adversaires pour le mois de septembre, le reste du calendrier demeurait toujours inconnu. Comme prévu, chaque équipe s’est vu ajouter un total de neuf rencontres à son horaire, permettant ainsi aux clubs de compléter cette saison plutôt bizarre avec 23 parties jouées.

Toutefois, on ne peut passer sous le silence le calendrier extrêmement condensé établi par la MLS. En l’espace de seulement 25 jours, l’Impact disputera sept rencontres. Si Thierry Henry n’est pas le type d’entraineur à déroger de son onze partant ou même à effectuer des changements en cours de match, il devra assurément trouver un moyen de faire tourner son effectif. Depuis le retour d’Orlando, plusieurs titulaires ont été surtaxés, jouant l’entièreté des matchs, soir après soir. Des joueurs comme Samuel Piette, Victor Wanyama, Saphir Taider, Romell Quioto et même Zachary Brault-Guilard ont eu très peu de repos dans les dernières semaines. Il sera primordial pour l’entraineur de répartir le temps de jeu de manière à s’assurer qu’aucun des cadres importants de l’équipe subisse une blessure grave, mais aussi de manière à ce que l’équipe performe sur le terrain. Ce qui risque d’être assez compliqué avec les blessures actuelles et le peu de profondeur dans l»effectif…

Aucun match au stade Saputo d’ici 2021

On s’en doutait, mais c’est maintenant officiel, l’Impact ne disputera plus aucun match au stade Saputo en 2020. En effet, mardi après-midi, la MLS a annoncé son plan concernant la phase deux de sa saison régulière. Sachant que les hommes de Thierry Henry avaient dû rejoindre le New Jersey pour affronter l’Union en début de semaine, les chances de revoir le Bleu-Blanc-Noir dans notre forteresse montréalaise étaient bien minces.

Tout comme les Whitecaps et le Toronto FC, l’Impact devra déménager ses activités vers les États-Unis pour compléter la saison. Alors que la formation de Marc Dos Santos se déplacera vers le Providence Park (stade des Timbers de Portland) pour jouer ses matchs à domicile, le Toronto FC utilisera le terrain de l’Université du Connecticut. Pendant ce temps, le Bleu-Blanc-Noir partagera le Red Bull Arena avec l’ancienne formation de Thierry Henry, le Red Bulls de New York.

Lors de son point de presse suivant la défaite face au Revolution, Thierry Henry a mentionné que l’équipe devrait se confiner si elle souhaite retourner à Montréal. Cependant, lorsqu’on regarde le calendrier chargé de la MLS, il n’y a aucune pause qui permettrait à l’Impact de regagner le sol canadien en respectant les règles de confinement mises en place. C’est à se demander si l’équipe n’est pas déjà prise dans une situation où elle sera obligée de rester aux États-Unis jusqu’à la fin de la saison. Si jamais c’est le cas, il y aura probablement certains joueurs qui seront contre l’idée d’un deuxième séjour chez nos voisins du sud. On a qu’à penser à Samuel Piette et Saphir Taider qui viennent tout juste d’avoir un petit bébé. Ce sera probablement difficile de les convaincre de s’exiler aux États-Unis jusqu’au 8 novembre…

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