L’an dernier, Jared McCann est sorti un peu de nulle part avec le Kraken en inscrivant pas moins de 40 buts. Certes, il en avait inscrit 27 la saison précédente, mais on parle d’un gars qui n’en avait jamais inscrit plus de 14 en une campagne avant de s’amener à Seattle il y a deux ans.
Parce qu’effectivement, McCann n’a pas eu un grand début de carrière. Un choix de première ronde à Vancouver (24e au total en 2014), il n’a passé que deux saisons au sein de l’organisation, dont une saison recrue peu inspirante dans la LNH.
Or, de passage au podcast de Luke Gadzic, McCann est revenu sur son passage à Vancouver, et il a amené un élément intéressant : le fait d’avoir gradué dans la LNH trop tôt l’a vraiment affecté.
Si vous voulez l’écouter, voici le moment où il en parle :
Jared McCann opened up on his time in Vancouver, via @lukegazdic's podcast:
"I could've used a year in the AHL…I think they did give up on me early, I really do. Mentally, it affected me a lot. [I] was in a dark place."
McCann also touched on Pedan calling him out. #Canucks pic.twitter.com/9ODDvw4yw4
— Grady Sas (@GradySas) July 6, 2023
En gros, ce qu’il explique, c’est qu’il n’était pas prêt à faire directement le saut dans la LNH et qu’il aurait vraiment pu profiter d’une année dans la LAH. Il n’était pas encore prêt sur le plan physique, lui qui pesait 172 livres, et le fait de se faire brasser ne l’a pas aidé à trouver sa confiance.
Et le fait qu’il ait été échangé (contre Erik Gudbranson) immédiatement après son année recrue ne l’a pas aidé non plus. Il sentait que les Canucks l’avaient abandonné après seulement un an, et ce, même s’il n’avait pas encore démontré l’étendue de son potentiel.
Ajoutez à ça que des rumeurs au sujet de sa mauvaise attitude (qui viennent d’un seul joueur de l’équipe et qui ne semblent vraiment pas fondées, lui qui avait peur de parler aux vétérans) se propageaient et on peut comprendre que ça l’ait affecté.
“I was afraid. I was terrified even to talk to them."
Some people said Jared McCann had a bad attitude after the #Canucks traded him in 2016.
Sounds like he was misunderstood. https://t.co/NRPmzXMHLs
— Rob Williams (@RobTheHockeyGuy) July 6, 2023
Mais pour ce qui est de la graduation trop rapide, c’est un message que tous les DG doivent entendre. Et ça, ça inclut Kent Hughes.
L’an dernier, Juraj Slafkovský a passé l’année dans la LNH, et même s’il a démontré de belles choses, je suis d’avis qu’il aurait peut-être pu profiter d’une année dans la LAH. Je pense d’ailleurs que de l’envoyer à Laval pour débuter la présente saison serait une bonne idée, mais je ne m’attends pas à ce que ça se fasse.
Je pense ici à un gars comme David Reinbacher, par exemple : il n’y a pas de mal à le laisser un an en Europe et à le faire jouer à Laval par après si c’est la meilleure chose pour son développement.
Le Canadien a déjà fait l’erreur avec Jesperi Kotkaniemi par le passé et il aurait bien pu la faire avec Max Pacioretty si ce dernier n’avait pas demandé au club de le laisser en bas plutôt que de continuer à le faire jouer au yo-yo entre la LAH et la LNH.
Il y a quelques années, Arpon Basu avait d’ailleurs publié un excellent papier sur l’expérience de Pacioretty avec la LAH et le positif qu’il en avait retenu.
We wanted to write about optimizing AHL development for Canadiens prospects and tried to identify one who did it the best over the last little while. We came up with Max Pacioretty. So we asked him about his experience and the lessons we can draw from it: https://t.co/cnx1lIqxsu
— Arpon Basu (@ArponBasu) April 29, 2020
Le CH (tout comme les autres équipes) doit donc prendre des notes en lien avec les situations de Pacioretty et de McCann. Ce n’est pas toujours aussi simple, mais souvent, donner un peu de temps dans la LAH à des espoirs leur permet de prendre le temps de respirer et d’être mieux préparé à affronter les rigueurs de la LNH.
Rien ne sert de courir, il faut partir à point, comme on dit.