Jonathan Drouin : à quel point six matchs peuvent racheter six ans?

Depuis un peu plus de 24 heures, soit depuis le moment où Jonathan Drouin a obtenu trois passes contre les Blackhawks avant d’ouvrir la porte à une transaction, son nom circule partout à Montréal.

Après avoir vu Drouin dire qu’il espérait qu’une équipe de premier plan lui fasse de l’oeil d’ici le 3 mars pour gagner la Coupe, ça a déboulé. Grant McCagg a parlé de la possibilité de le voir être échangé à l’Avalanche après le match de mardi et hier, tout le monde parlait du Colorado.

Mais c’est plus que ça. En raison de ses neuf passes à ses six derniers matchs (qui suit une séquence de trois passes en 11 matchs), on voit le discours changer à 180 degrés pour un gars qui joue dans une équipe qui n’a pas la pression de faire les séries.

D’un joueur impossible à échanger, il semble qu’en écoutant certaines personnes parler depuis hier, il serait quasiment impossible de voir le Canadien ne rien obtenir contre ses services. De plus en plus, ça parle même de le garder à rabais une fois son contrat échu, soit cet été.

Mais derrière toutes les tractations, je me pose une question qui est sérieuse : jusqu’à quel point le fait de le voir très bien jouer depuis son retour au jeu fait en sorte que cela rachète les six dernières années?

À quel point on oublie les nombreuses blessures, les vilaines performances, le manque d’engagement sur la glace à ses heures et la pression qui semblait énorme sur ses épaules?

Qu’on se le dise : je souhaite énormément de succès à Jonathan Drouin l’homme et le hockeyeur. Mais en raison de la pression qu’il a subie à Montréal et de la façon dont il a réagi, ça a été établi qu’il faut le voir jouer ailleurs.

Ça fait six ans que les fans veulent le voir partir – peut-être pas six ans, mais pas loin. Et là, le jour où il affirme haut et fort vouloir aller voir ailleurs (en étant au coeur d’une séquence de 13 mois sans marquer) pour gagner, il commence à y avoir des discussions pour le garder et on semble croire qu’il sera en demande à la date limite?

J’espère vraiment qu’il pourra, l’an prochain, se dénicher un contrat ailleurs dans la LNH afin d’être un complément qui n’aura pas la pression d’être le Québécois à Montréal qui doit marquer chaque semaine pour justifier son contrat.

Mais est-ce qu’il peut l’être dès le 3 mars? Peut-il être l’une des bonnes aubaines de la date limite 2023?

Hier, dans sa chronique sur les ondes de BPM Sports, Martin Leclerc s’est demandé s’il y avait vraiment des équipes qui vont vouloir aller le chercher pour ajouter de la profondeur.

Et pour moi, c’est une question qui se pose. Après tout, les grosses équipes n’ont pas beaucoup de lousse au niveau salarial et on peut se demander si c’est sur Jonathan Drouin qu’elles jetteront leur dévolu.

Oublions le retour à envoyer à Montréal. Est-ce qu’à 2.75 M$ par saison (50 % de son salaire) pour finir l’année, un DG voudra aller chercher Drouin afin de donner de la profondeur à son club en voyant la façon dont il a joué depuis la signature de son contrat?

François Gagnon ne semble pas y croire complètement, lui.

Peut-être que la réponse est oui. Peut-être que Kent Hughes pourra convaincre un de ses homologues que loin de la pression de Montréal, Drouin peut être le joueur qu’il a été dans le dernier mois et non pas celui qu’il est depuis qu’il a enfilé le chandail de la Flanelle pour la première fois.

Après tout, un club qui irait le chercher le ferait pour quelques mois à un moment où il est en feu. Il ne le ferait pas pour six ans.

Je le souhaite au Canadien… et je le souhaite encore plus à Jonathan Drouin, qui mérite un nouveau départ pour faire éclore son énorme talent dans un environnement plus approprié pour lui.

Mais je ne crois pas que ce soit réaliste.

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