Kevin Poulin nargué au Centre Bell : un autre Québécois qui a subi les foudres des amateurs

Hier soir, Kevin Poulin était l’un des gardiens d’office chez le Canadien. Le cerbère québécois, qui est sous contrat avec le Rocket de Laval, est quand même présent au camp d’entraînement du grand club, et ce, même s’il n’a pas de chance de faire le club en raison de sa situation contractuelle.

Hier, il a fait une gaffe. Je le sais, il le sait, le Canadien le sait, les amateurs le savent. La voici.

Est-ce une séquence qu’il aimerait revoir? Assurément. Est-ce qu’il s’en veut? Bien sûr.

Mais est-ce qu’il mérite de subir les foudres des amateurs depuis hier soir pour une erreur dans un camp d’entraînement qui sert précisément à se remettre de plusieurs mois sans hockey? Non!

Après tout, de voir les amateurs se moquer d’un vétéran gardien de la LAH à la suite d’un jeu au cours d’un match qui ne compte pas, c’était horrible. C’était la plus grosse foule au Centre Bell (sans compter le match intra-équipe) depuis le début de la pandémie et de voir que c’est ainsi que certaines personnes ont réagi, j’ai trouvé ça (très) dur.

Est-ce que la pandémie a été longue au point où Montréal en a oublié ses manières? Se moquer d’un gardien qui fait un arrêt de routine, ça fait 1995.

Parce que le but du jeu, ce n’est pas d’avoir des lunettes roses et de ne jamais critiquer personne. Le but, c’est d’apprendre comment le faire pour demeurer respectueux.

Mais ce n’est pas tout. Même ce matin, sur les réseaux sociaux, la haine contre Poulin a continué. Comme l’a souligné Simon-Olivier Lorange, un amateur s’en est notamment pris à Poulin sous une publication qui ne le concerne pas en souhaitant son renvoi dans les mineures immédiatement.

Poulin est un gardien natif du Québec qui a choisi de signer à Laval pour jouer à la maison. Il l’a fait dans un contexte de ménage à trois chez le Rocket et, si Carey Price est en santé, Poulin ne sera vraiment pas la première option de son entraîneur à Laval.

Il devra bel et bien se battre pour chaque minute de temps de jeu et il sait qu’il est là pour épauler les jeunes dans une situation complexe d’avance.

Il est ici parce qu’il voulait être à la maison… et on le récompense ainsi? En le huant et en souhaitant son malheur sur les réseaux sociaux?

Il y a quelques mois, Jonathan Drouin a pris un pas de recul et est resté à la maison afin de prendre soin de lui. Récemment, il a réussi à revenir sur la glace et à faire preuve de beaucoup de force en s’ouvrant et en se permettant d’avouer qu’il avait besoin d’aide. Le voilà (de ce qu’on voit) en forme et en mesure de reprendre le boulot.

Au moment de son annonce, le Québec a eu une prise de conscience. Est-ce que nous sommes trop durs envers nos joueurs – et principalement nos Québécois? Est-ce que nous leur communiquons notre insatisfaction de la mauvaise manière?

On a senti collectivement un désir de changer. De devenir des meilleurs communicateurs de ce qu’on n’aime pas voir chez un joueur.

Et cette prise de conscience-là, elle a visiblement été prise et a été placée aux vidanges à la première occasion (par certaines personnes, pas par tout le monde) afin de faire la vie dure à un gars de chez nous qui a fait une erreur lors d’un match qui ne veut rien dire.

Incroyable.

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