Je suis de ceux qui croit que la crème finit toujours par remonter à la surface, qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire et que pierre qui roule n’amasse pas mousse. OK, cette dernière citation n’a aucun rapport. Mais vous comprenez le point : si tu fais ce que tu as à faire, si tu y mets les efforts, un moment donné tu devrais être en mesure d’obtenir du succès.
Semble-t-il que ce ne soit pas tout à fait la vision de Kaapo Kakko si ma lecture d’une de ses réponses lors du bilan de fin de saison des Rangers est bonne.
Kaapo Kakko didn’t hold back when asked how he feels he can continue to improve next season. He wants more TOI and top-6 opportunities.
“Get some power play time and also play more. That’s the next step.”#NYR
— Vince Z. Mercogliano (@vzmercogliano) May 3, 2023
Questionné sur ce qui pourrait le faire progresser la saison prochaine, le Finlandais a répondu :
« Avoir du temps en avantage numérique et jouer plus. C’est la prochaine étape. » – Kaapo Kakko
Cette réponse me fait grincer des dents un peu parce qu’elle implique qu’on doive lui offrir ces opportunités pour qu’il puisse continuer à se développer. Mais en réalité, personne ne l’a jamais empêché jusqu’à maintenant dans sa carrière d’obtenir ce genre d’opportunités. Il ne les a simplement jamais mérités ou du moins, il n’a jamais été en mesure de forcer la main de son entraîneur à les lui offrir.
Parce qu’on va se le dire, aucun coach ne se prive volontairement de talent. Si tu es la meilleure option pour faire gagner son club, il va t’utiliser. Mais pour ça, il faut que tu l’amènes à te voir comme celle-ci, chose que Kaapo Kakko n’a jamais vraiment faite.
Dans le cas des Rangers, Kaapo Kakko et Alexis Lafrenière se retrouvent « coincés » derrière plusieurs joueurs élites au sein de leur organisation et ça fait en sorte qu’ils sont cantonnés à des rôles qui ne leur siéent pas très bien et dans lesquels ils ne peuvent pas tout à fait se faire valoir.
Je sais, cette dernière phrase semble être en complète opposition avec ce que je disais précédemment. C’est un peu comme l’œuf et la poule, lequel est arrivé en premier? Est-ce que tu dois avoir des minutes de jeu sur le top-6 d’une équipe pour te développer comme un joueur top-6 ou si tu dois forcer la main de l’entraîneur jusqu’à avoir droit à ce type de responsabilité? Dans le cas de l’œuf et la poule, scientifiquement, on sait que les dinosaures pondaient des œufs bien avant l’apparition des premières poules sur terre. Mais pour le développement des joueurs dans la LNH, il n’y a pas de réponse claire.
Prenons le cas de Trevor Zegras à Anaheim si vous le voulez bien. C’est un attaquant extrêmement talentueux avec des mains en or. Mais serait-il vraiment en mesure d’en mettre plein la vue et d’avoir toutes les minutes qu’il veut s’il jouait derrière Chris Kreider, Mika Zibanejad et Artemi Panarin? Je ne sais pas. Il obtient, par défaut, des opportunités que Kakko et Laffy n’ont pas. Peut-être au point de leur nuire dans leur développement.
On peut trouver des exemples inverses dans l’histoire de la LNH comme Martin St-Louis qui a dû challenger John Tortorella pour finalement obtenir une vraie chance de se faire valoir. Sans cette opportunité, est-ce que St-Louis serait maintenant au Temple de la renommée du hockey? Là encore, je ne sais pas.
Dans un cas comme dans l’autre, est-ce qu’un changement d’air leur serait bénéfique? Possiblement. Personnellement, je suis prêt à tâter le terrain avec Chris Drury. Mais je ne suis clairement pas ouvert à offrir un choix aussi haut que le 6e rang au prochain repêchage pour mettre la main sur Laffy comme le suggérait Georges Laraque hier. Pour moi, c’est un big no no!