Laisser Patrik Laine pourrir sur le banc : un jeu dangereux pour l’entraîneur

Patrik Laine n’a pas trouvé le fond du filet lors de ses six derniers matchs.

Il a terminé ses quatre dernières parties dans les moins.

Après avoir connu de superbes moments à ses débuts avec le club, il a atteint le fond du baril hier à Anaheim.

Il n’a sauté qu’à une seule reprise sur la patinoire en troisième, alors que les Montréalais étaient définitivement à la recherche d’un but, terminant sa soirée de travail avec 10 minutes et des poussières. Il s’agit du match où Laine a été le moins utilisé après celui à Columbus, où Laine avait critiqué ses anciens coéquipiers quelques heures auparavant.

Hier, le coach a préféré rouler à trois trios, laissant Laine, Kirby Dach et Michael Pezzetta sur le banc. Laine est pourtant payé 9,1 millions $ en 2024-25… pour marquer des buts. Pas pour séparer les attaquants des défenseurs !

Si tu n’envoies pas Laine sur la glace – même pas en power play – alors que tu as besoin d’un but, c’est que soit tu ne le trust VRAIMENT pas, soit tu souhaites lui passer un GROS message.

Ce qui devait arriver arriva : le Canadien n’a pas été en mesure d’aller le chercher, ce fameux but-là. Après avoir complété plusieurs remontées spectaculaires au cours des dernières semaines, c’est le CH qui a subi la remontada hier.

La question se pose, par contre : est-ce que Martin St-Louis a bien fait de clouer son attaquant le mieux payé au banc en troisième ? Près de neuf partisans sur dix semblent penser que oui, MSL a bien coaché.

Gilbert Delorme – qui est d’ailleurs de retour de la Floride – fait partie de cette vaste majorité.

« À cinq contre cinq, c’est f*ckall. C’est zéro. Hier, c’était pathétique […] Il y a une séquence où il se joue après les ongles en troisième. »

Anthony Desaulniers a toutefois amené un bon point. Je pensais être le seul à penser ainsi hier soir. Quand tu perds par un but, que tu viens de subir quatre défaites de suite et que ta saison s’envole, Martin St-Louis aurait peut-être dû utiliser Laine en troisième, ne serait-ce qu’en power play ou en tant que sixième patineur.

Passer 12, 13 minutes sur la banc, c’était déjà un message fort, non ?

Si la réponse est non, pourquoi ne pas rappeler un attaquant offensif et laisser Laine dans les estrades lors du match suivant ? Ou tout simplement le descendre sur le troisième ou quatrième trio ?

Hier en fin de rencontre, je pense toutefois que laisser Laine (et Dach) sur le banc, puis donner une tonne de minutes à Brendan Gallagher, ça a nui à l’équipe. Et l’objectif, c’est d’aider l’équipe à gagner des matchs…

Oui, je sais, Laine a été (très) lâche sur sa couverture avant le deuxième des Ducks…

Oui, je sais, bencher Slafkovsky a permis de le réveiller (durant quelques matchs, au moins) plus tôt cette saison…

Mais hier, le Canadien a peut-être perdu LE match qu’il ne pouvait pas se permettre de perdre. Martin St-Louis a gamblé, mais il a perdu sa mise. Les jeunes joueurs de l’équipe auraient certes aimé pouvoir compter sur Laine en troisième ; ils l’aiment tous. Je suis pas mal certain que Suzuki, Hutson et Caufield auraient tous préféré voir Laine sur la glace dans les moments importants, plutôt que Dvorak…

L’équipe est en train de se sortir de sa course aux séries. Il est important de bien choisir ses moments et ses façons de hard coacher. Si St-Louis avait gagné son pari hier, j’aurais une réaction différente ce matin.

On jase là, mais j’ai bien peur que Laine se mette à soit se morfondre, soit se dire que le coach ne reconnait pas sa juste valeur. Il est fragile mentalement et on ne sait pas comment ça peut virer, son benchage d’hier soir.

Si j’avais été le coach, j’aurais donné de la corde à Laine… et s’il l’avait utilisé pour se pendre, je l’aurais rencontré aujourd’hui pour lui expliquer exactement pourquoi – vidéos à l’appui – je le rétrogradais sur la troisième ou le quatrième trio en vue du match face aux Sharks. Puis, si ça n’avait pas fonctionné, j’aurais fait la même chose, en évaluant l’option de le laisser de côté, point.

Mais là, je ne sais pas trop ce que le club a gagné en benchant Laine hier soir.

Espérons juste que Laine mangera les bandes demain soir à San Jose et que les gars se souviendront du message envoyé par le coach dans les prochaines années. #Culture #ÉthiqueDeTravail

Dire qu’il y a 48 heures, j’écoutais la radio et on suggérait de placer Laine sur le premier trio, pas de le bencher. Ça change vite, dans le monde du hockey.

En rafale

– De mémoire, Patrik Laine est le premier vétéran montréalais – avec Michael Pezzetta – à réchauffer le banc pendant si longtemps cette saison.

– Longue grippe, genou – fréquemment opéré dans le passé – possiblement pas 100 % rétabli suite à la charge de Cédric Paré, commentaires souvent fracassants dans les médias, effort inconstant. Patrik Laine est définitivement un joueur à high maintenance.

– Est-ce que le fait de bencher Juraj Slafkovsky a apporté quelque chose de constant à moyen/long terme ?

– Le Canadien disputera ses deux matchs de la semaine à 22h30 Heure du Québec. J’haïs ça (et je voulais l’écrire).

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