LCDH: Le grand ménage s’en vient

Les semaines se suivent et se ressemblent dans l’entourage du CH, hein? À chaque défaite, les probabilités de voir un autre bal printanier pour la Sainte-Flanelle s’évaporent de plus en plus et seulement les amateurs les plus résilients y croient encore. Je crois que la meilleure chose à faire actuellement est d’accepter les choses telles qu’elles sont et de tourner la page sur cette saison pour enfin mettre, une bonne fois pour toutes, le focus sur les jeunes et sur le repêchage à venir! Si jamais le CH remporte 20 matchs consécutifs, l’espoir renaîtra mais c’est à peu près aussi probable que de rempoter le gros lot du 6/49 donc… soyons rationnel!

J’ai reçu encore une fois plusieurs bonnes questions cette semaine, je ne pourrai répondre à chacune d’elles mais je fais toujours mon possible pour répondre à la majorité. Je me lance, bonne lecture!

Au risque de me répéter, si j’étais le DG et que j’avais carte blanche au niveau de la direction que prend l’équipe, j’opterais clairement pour une reconstruction. Opter pour le statut quo actuellement, c’est accepter que l’équipe ne sera jamais plus qu’une équipe de milieu de peloton qui lutte pour les séries à chaque saison et qui n’a pas beaucoup de chances de remporter la Coupe Stanley. Certes, la saison que connaît Nick Suzuki est encourageante, je crois encore beaucoup en l’éclosion éventuelle de Cole Caufield comme solide marqueur de buts dans la LNH et le CH a plusieurs autres jeunes joueurs intéressants, mais ce ne sera pas suffisant. Liquider les vétérans qui sont « liquidables », laisser beaucoup de place aux jeunes qui pourront apprendre dans un contexte où l’erreur ne sera pas fatale, bien repêcher et bien développer serait mon plan. Un autre « reset », « retool » ou appelez ça comme vous le voulez, je n’y crois pas du tout. On efface et on recommence!

Ouf, grosse question! Je sais que plusieurs personnes apprécieraient la présence d’un président des opérations hockey mais si Geoff Molson ne se mêle absolument pas des décisions entourant le club (ce qui n’arriverait pas…), avoir seulement un DG pourrait faire le boulot. Dans un précédent texte, j’ai énuméré quelques candidats qui, je crois, seraient qualifiés pour le poste : Martin Brodeur, Mathieu Darche, Martin Madden jr. et Roberto Luongo notamment. Si j’avais à choisir sans passer d’entrevues (parce qu’on s’entend que ça a normalement un impact immense dans la décision!), je dirais possiblement Martin Brodeur comme président, Mathieu Darche (qui apprend aux côtés de Julien BriseBois présentement) comme DG et Martin Madden jr. comme recruteur en chef. Pour ce qui est de l’entraîneur, je fais partie de ceux qui ne lancent pas la pierre à Dominique Ducharme pour cette saison exécrable donc je n’aurais pas d’objection à ce qu’il revienne à la barre de l’équipe avec ses assistants la saison prochaine. Si on met n’importe quel autre entraîneur-chef à sa place présentement, un Rod Brind’Amour ou un Barry Trotz, pensez-vous présentement que le CH serait en position de faire les séries? Personnellement, j’en doute fortement. Ceci dit, je crois que le grand ménage s’en vient. Probablement vers la fin de la saison mais ça s’en vient.

Il y a deux écoles de pensées bien distinctes à propos de cette question. D’une part, on pourrait dire que c’est nocif pour Cole Caufield de se retrouver dans un environnement négatif où la défaite est beaucoup trop présente et qu’il serait mieux d’aller évoluer chez le Rocket qui lutte encore pour participer aux séries d’après-saison. Un calibre de jeu moins relevé peut lui permettre de produire davantage offensivement et donc, d’améliorer sa confiance en ses moyens. D’un autre côté, rares sont les occasions où l’on peut apprendre dans un climat sans pression à Montréal. Présentement, sans qu’on se le dise nécessairement, je crois que la serviette est lancée chez les joueurs et dirigeants du CH. Le petit #22 pourrait donc apprendre en jouant contre les meilleurs et dans un contexte où l’erreur n’est pas fatidique. Il peut laisser parler son instinct offensif et même si un revirement procure un but à l’adversaire, ce n’est pas la fin du monde pour l’issu de la rencontre et de la saison. Je suis davantage de la deuxième école, apprend en jouant contre les meilleurs joueurs possibles dans la meilleure ligue possible. Mais c’est bien personnel à chacun!

Généralement, autant en investissement que sur le marché des transactions dans un sport professionnel, on doit préconiser la formule « Buy Low, Sell High ». Même si les performances de Jeff Petry sont médiocres à l’heure actuelle, Marc Bergevin a réalisé un coup de génie en mettant le grappin sur Jeff Petry pour des petits choix au repêchage. Il a définitivement « Buy Low ». Maintenant, avec une récolte de 2 maigres points cette saison, la valeur de Petry n’est définitivement pas à son paroxysme. Il joue actuellement affecté par plusieurs blessures et l’excellente Chantal Macchabée en a encore glissé un mot hier. C’est lui qui veut jouer. Mais l’équipe devrait tout simplement lui demander d’aller soigner ses bobos à la maison avant de revenir en pleine forme. Il pourrait ainsi être de retour à son rendement qu’on lui connaît et sa valeur marchande sur le marché des transactions grimperait considérablement (même si je ne crois pas qu’elle soit si basse en ce moment). Une fois que la manœuvre est complétée et que Petry produit comme il en est capable, ce serait effectivement un bon moment pour l’échanger. J’opte pour une reconstruction complète, Petry pourrait ramener un beau lot d’éléments futurs à l’organisation et celle-ci regorge d’espoirs à développer à la ligne bleue. En bref, ce n’est pas le moment de l’échanger mais aussitôt qu’il connaîtra une séquence heureuse, je considérerais fortement la possibilité de le faire. Pas parce que je ne l’aime pas, pas parce que je crois qu’il ne redeviendra jamais le bon défenseur qu’il a déjà été, simplement parce qu’il est un des éléments de l’organisation qui peut avoir une excellente valeur marchande et qu’il faudra capitaliser là-dessus dans le cadre d’une reconstruction.

Si l’on considère que Cole Caufield n’est plus un espoir, c’est vraiment difficile de déterminer qui serait le meilleur prospect offensif du CH présentement. En réalité, je ne vois pas de potentiel « élite » mais plusieurs possèdent un potentiel pour atteindre un jour le « top 6 » d’une équipe de la LNH (mais c’est une minorité qui y parviendra). Point de vue attributs offensifs, je crois que Sean Farrell est un très bel espoir mais vu sa petite stature, c’est difficile de savoir à quel point son style de jeu pourra bien se transposer au niveau professionnel. Si ce n’est pas de Sean Farrell, je dirais Riley Kidney et Jan Mysak tout en gardant un œil sur la progression impressionnante de Joshua Roy depuis quelques mois.

Du côté défensif, c’est vraiment plus reluisant! On a pu assister jeudi au premier match de Mattias Norlinder dans l’uniforme du CH et dans un contexte très difficile, il n’a pas nécessairement mal paru. Il possède des aptitudes qui manquent cruellement à la ligne bleue du CH mais même en considérant cela, je ne le considère pas comme le meilleur espoir du CH. C’est rapidement le nom de Kaiden Guhle qui me vient à l’esprit. Le « jeune Weber », comme certains osent l’appeler, est en train de connaître une saison à la hauteur des attentes avec les Raiders de Prince Albert alors qu’il a récolté une moyenne d’un point par rencontre depuis le début de la saison. Un bon coup de patin, un bon tir, un volet « méchant » à son jeu et une intelligence impressionnante font de lui un défenseur à surveiller pour les prochaines années. Je le vois devenir, au minimum, un très bon défenseur de deuxième paire. Il pourrait également devenir le maillon fiable (et non faible) d’un premier duo s’il est accompagné d’un défenseur offensif de premier plan (que le CH n’a définitivement pas dans son bassin actuellement)! Un futur capitaine, peut-être?

Une question qui peut être très compliquée pour plusieurs personnes et qui est très simple pour moi. La réponse est Matthew Savoie. Sincèrement, je l’apprécie presque autant que Shane Wright. Ce dernier représente davantage une certitude mais le plafond du potentiel offensif de Savoie n’est pas si loin de celui de Wright à mon avis. Faut dire que j’apprécie particulièrement son style aussi. Et faut également dire que je l’ai vu jouer beaucoup plus souvent que les espoirs Européens de qualité comme Juraj Slavkovsky, Ivan Miroshnichenko, Joakim Kemell et Simon Nemec, pour ne nommer que ceux-là. Savoie a beau être de petite stature, son coup de patin et ses aptitudes offensives incroyables vont rapidement faire oublier son gabarit à l’organisation qui le repêchera. Ce serait définitivement mon choix au #2 puisqu’il a le potentiel de devenir une réelle superstar offensive!

Alexis connaît une saison ordinaire, c’est vrai, mais il vient tout juste d’avoir 20 ans. Il est arrivé dans une organisation où les ailes étaient déjà bien garnies donc il n’avait pas un poste garanti sur le 1er trio comme c’est souvent le cas pour les premiers choix au total. Je m’attendais à plus de lui mais personnellement, je n’ai absolument aucune inquiétude envers son futur. Je mettrais ma main au feu qu’il deviendra un excellent attaquant de premier trio capable de produire du 80 points par saison de façon régulière. Souvent, la patience est de mise avec les jeunes!

C’est déjà tout pour cette semaine, merci d’avoir lu mon texte hebdomadaire et on se revoit samedi prochain!

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