Le Canada encourageant en ouverture de la Gold Cup | Montréal veut Samuel Piette

S’il y a une chose à laquelle le Canada a habitué ses partisans, depuis quelques 15 ans, c’est à passer complètement à côté des grands rendez-vous.

Absent de la Coupe du Monde depuis plus de 30 ans et sur une sécheresse en Gold Cup depuis l’improbable victoire de l’an 2000, on a connu plus excitant. Il y a deux ans, les Canadiens n’avaient pas marqué un seul but en phase de groupe de la Gold Cup. Pas un seul but, imaginez…

Benito Floro a écopé depuis, et l’arrivée de l’ex-international canadien Jason DeVos dans les bureaux de Soccer Canada et de l’expérimenté Octavio Zambrano à la barre de la sélection nationale semblent vouloir dynamiser l’équipe, donner confiance aux joueurs et surtout instaurer un style de jeu, une philosophie.

Zambrano aura besoin de temps avant de vraiment implanter son style. Les premiers matchs amicaux, notamment celui contre le Curacao à Montréal, ont bien démontré qu’un changement de culture foot  peut être long et même périlleux. Il reste que la meilleure façon demeure d’être en position de jouer des matchs importants. Le caractère d’une équipe se créé certes par les références qu’amène une victoire décisive, mais aussi par les sensations qu’ont les joueurs en participant à de grands événements, sur une grande scène.

La Gold Cup n’est pas l’Euro, la Copa Americà ou même la Coupe d’Afrique des Nations, encore loin de là, mais elle demeure un tournoi régional important regroupant des puissances mondiales comme le Mexique, les États-Unis ou le Costa Rica. C’est la façon pour le Canada de se construire une identité, et ça n’aurait pu commencer d’une meilleure façon qu’avec la victoire d’hier soir face à la Guyane française.

Oui, la Guyane Française n’est pas un pays classé par la FIFA et est très loin d’une puissance. Ce n’est quand même pas des boulangers et des facteurs comme le laissaient entendre plusieurs, mais ça reste probablement l’équipe la plus faible de cette Gold Cup. Reste que ce n’est pas tant la victoire qui est encourageante hier que la manière, la confiance, la résilience.

J’en ai parlé après le match face au Curacao, la défense canadienne était trop hésitante, trop peu engagée vers l’avant sur les ailes. Marcel de Jong peut faire le boulot à gauche, mais c’est vraiment la sélection de Michael Petrasso à droite hier qui a ramené de la vie à cette défense. Alternant entre l’aile et la défense latérale dans la réserve du club QPR en Angleterre, Petrasso a cette volonté d’appuyer l’attaque et de courir tout le terrain qui manquait terriblement au Canada. C’est là une première belle empreinte de Zambrano avec l’unifolié.

L’absence de Cyle Larin aurait dû, pour plusieurs, ouvrir grande la porte à Anthony Jackson pour le poste d’attaquant de pointe, mais Zambrano en a décidé autrement. Il a sélectionné l’attaquant Lucas Cavallini, 24 ans et Torontois d’origine, qui évolue actuellement en Uruguay. Sans être parfait, Cavallini a démontré en une seule rencontre beaucoup plus que tout ce que j’ai pu voir de Cyle Larin en quelques années avec les couleurs canadiennes. Un engagement réel, une belle technique, une bonne capacité à connecter avec ses coéquipiers et à jouer rapidement. Vraiment, Cavallini m’a agréablement surpris hier soir.

Tout cela sans rien enlever à Anthony Jackson, qui n’a pas tardé à faire parler de lui dès son entrée dans le match. Le Canada était chancelant à ce moment, déstabilisé par deux buts rapides de la Guyane face à un Maxime Crépeau fraîchement rentré et impuissant. Jackson a fait ce qu’il fait de mieux avec l’Impact, il a été décisif en fin de match lorsqu’on en avait besoin. Une petite feinte vers l’intérieur, une passe parfaite au phénoménal Alphonso Davies, et le tour était joué. 4-2 Canada.

Alphonso Davies qui marque deux fois, à seulement 16 ans… Difficile de ne pas s’emballer pour la suite. Sa vitesse et sa technique sont imparables, le jeune semble tout avoir pour lui. Il peut encore améliorer sa prise de décision, mais l’expérience qui entre aidera grandement en ce sens. J’espère vraiment que Ballou a regardé le match d’hier, qu’il a vu toute l’influence qu’un jeune comme Davies peut avoir sur cette sélection, et surtout toute la place qui lui est faite. Avec le Canada, Ballou pourrait être une vraie tête d’affiche, le futur de l’unifolié avec Davies, ce qu’il n’aura jamais avec la Côte d’Ivoire.

Patrice Bernier a également bien fait en un peu plus d’une heure de jeu au milieu de terrain. Son expérience et son calme sont nécessaires à cette jeune formation, n’en déplaise à Kurtis Larson, et il fait office de mentor à des joueurs importants et pleins d’énergies comme Samuel Piette, par exemple. Bernier n’était pas dans son meilleur match hier, et peut-être ne disputera-t-il pas tous les matchs, mais sa simple présence dans l’entourage de l’équipe est capitale pour Zambrano.

Ce qui m’amène finalement à Samuel Piette, qui a accompli un travail colossal de récupération et même de relayeur tout juste devant la défense. Il est réellement à l’aise en #6, il est physique et engagé comme on en voit rarement. Il est exactement le type de joueur dont a besoin l’Impact, il est québécois, il est jeune, il veut jouer pour sa ville… Vous attendez quoi, De Santis et Braz? Piette a mentionné qu’il se cherche un nouveau club en Espagne, mais l’appel de la maison pourrait être trop tentant. Le mercato s’ouvre lundi… Peut-être que Piette pourrait revenir vers Montréal avec Jackson, Bernier et Crépeau suite à la Gold Cup? Pour ma part, je dis oui!

Le bleu blanc et noir lui irait bien, non?

Tout cela sans parlé de Scott Arfield, binational écossais et Canadien évoluant en Premier League avec Burnley qui a littéralement survolé la première mi-temps avec une passe décisive et un but. Il est facile à aimer, ce milieu offensif, et son frère qui vit encore en Écosse semble avoir quelques affinités avec le Canada et son hymne national…

https://twitter.com/davidedgar141/status/883432126778978305

Bref, la suite du tournoi s’annonce très intéressante pour le Canada. La Gold Cup me laissait ni chaud, ni froid, mais le nouveau Canada plus offensif et avec une réelle intention m’a charmé, hier soir. Il faudra voir si l’équipe pourra répétée ce type de performance face à des adversaires plus coriaces comme le Costa Rica et le Honduras. N’oubliez pas que deux meilleurs troisièmes passeront également en quart de finale, donc les chances du Canada de poursuivre après la première ronde sont bien réelles. Le Costa Rica sera difficile à vaincre, mais le Honduras, habituel tombeur du Canada en qualification de la Coupe du Monde, pourrait être à portée d’un résultat. L’heure de la vengeance?

Prochain match, mardi le 11 juillet face au Costa Rica. Est-ce que Crépeau aura la chance de se reprendre après ses deux buts encaissés? Bernier sera-t-il encore partant? Cavallini continuera-t-il d’impressionner en pointe et de donner des leçons à Cyle Larin?

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