Le Canadien doit viser Marco Rossi

Ça fait maintenant plus d’un an que je vante les atouts de l’attaquant des 67’s d’Ottawa Marco Rossi. J’ai eu la chance d’être assigné à la couverture des 67’s d’Ottawa au cours des deux dernières saisons, et j’ai donc couvert les activités du petit Autrichien pour une quarantaine de matchs à domicile.

Suis-je quelque peu biaisé? Peut-être. Mais je crois être en mesure d’expliquer de façon crédible et détaillée pourquoi le jeune homme sera un joueur d’impact dans la LNH.

L’entraîneur-chef de Rossi, André Tourigny, a eu la chance d’entraîner Alexis Lafrenière et Quinton Byfield, cet hiver. Les deux attaquants sont pressentis comme étant les deux premiers choix au total du prochain repêchage – il sait à quoi ressemble le talent d’un choix top 3. Ayant ceci en tête, le Québécois a mentionné sans gêne que sa vedette avait ce qu’il faut pour être sélectionné parmi les trois premiers. Ça devrait en dire beaucoup.

Voici ce qu’il faut savoir sur Rossi.

1. Même s’il ne mesure que 5 pieds 9, l’Autrichien est un joueur imposant. Comparer Rossi à un schtroumpf serait une grave erreur et témoignerait qu’une personne ne l’a jamais vu jouer. Très physique, le jeune homme est en mesure de tasser des adversaires beaucoup plus gros et de gagner ses batailles le long des bandes. En ce sens, on pourrait comparer son énergie à celle de Brendan Gallagher. En séries éliminatoires, le #23 a un impact et ne se laisse pas intimider par ses adversaires. On parle d’un petit joueur, mais le centre n’est pas fragile et n’a pas la présence typique d’un joueur de sa carrure. Les craintes au niveau de sa taille ne peuvent être les mêmes que celles qui concernent un joueur comme Cole Caufield, qui est discret d’un point de vue physique.

2. Les médias n’y portent pas trop attention, mais Marco Rossi a terminé la saison au premier rang des pointeurs de la LCH. Sa production de 120 points en seulement 56 matchs est loin d’être habituelle. Alexis Lafrenière, qui n’a que quelques semaines de différence avec Rossi, a terminé la campagne avec un rythme de production identique. Alors que plusieurs diront que l’environnement gagnant et dominant des 67’s a aidé le jeune homme à produire autant, je vous dirai le contraire. La saison des 67’s doit grandement être attribuée à la domination de son joueur vedette, qui a été le catalyseur de l’attaque ottavienne. C’est lui qui dicte le jeu et je suis d’avis que sans lui, Jack Quinn serait encore classé entre le 15e et 20e rang des patineurs nord-américains – et non le septième.

(Crédit: 67’s d’Ottawa)

3. Il y a deux aspects de son jeu qui font de lui un joueur exceptionnel. Tout d’abord, il y a son coup de patin. Extrêmement rapide et agile sur la patinoire, l’attaquant de 18 ans vole avec aise sur la surface glacée. Rossi est clairement supérieur à la moyenne lorsqu’on parle de vitesse, ce qui l’aide à dominer. Il réussit à battre ses adversaires de vitesse et crée une séparation entre la rondelle et ceux-ci. Alors que la LNH est plus rapide et dynamique que jamais, il devrait briller.

4. Un joueur aura beau avoir la vitesse d’une fusée, il doit avoir d’autres qualités pour être un joueur d’impact. L’intelligence de Marco Rossi est incroyable et ses qualités de fabricant de jeu sont franchement exceptionnelles. En zone offensive, il est en mesure de ralentir le jeu et de choisir la bonne passe afin de créer des chances de marquer de qualité, autant devant le filet que de l’autre côté de la patinoire. Ses passes sont précises et la brigade défensive a de la difficulté à le contrer puisqu’il ne choisit pas toujours la passe facile. Il repère ses coéquipiers avec brillance et leur fournit une rondelle bien placée sur leur bâton. Ce n’est pas pour rien qu’il a récolté 81 passes en moins de 60 rencontres. C’est son talent en création offensive qui fait de lui un joueur aussi spécial. Lorsque Rossi est sur la patinoire, le système défensif doit s’adapter afin de le contrer, ce qui demeure difficile à faire en raison de sa polyvalence. Avec l’avantage d’un homme, il est tout simplement inarrêtable et sème la terreur chez les gardiens adverses. Il ne produit pas nécessairement que des buts qui passeront à Sports 30, mais il est extrêmement efficace pour placer la rondelle à l’endroit qui est le plus opportun à faire scintiller la lumière rouge.

5. Il a également tout d’un excellent centre dans les deux sens de la patinoire. Tout d’abord, il est excellent dans le cercle des mises en jeu, un attrait qui est souvent recherché chez un jeune joueur de centre. Je me souviens encore du 21 novembre dernier, alors qu’il avait forcé l’entraîneur-chef des Wolves de Sudbury à placer Quinton Byfield à l’aile pour ne plus qu’il ait à affronter Rossi dans le cercle. Il avait dominé son homologue de 6 pieds 4 devant une centaine de recruteurs, ce jour-là. Dans sa propre zone, l’attaquant est actif et est excellent pour provoquer des revirements. On peut le placer contre les meilleures unités adverses sans problème : son coup de patin lui permet de revenir dans l’action assez rapidement et il utilise très bien son bâton pour couper les angles de passe et forcer des dégagements. Rossi hérite également de tâches défensives importantes en désavantage numérique, preuve de sa polyvalence dans toutes les facettes du hockey.

(Crédit: Global News)

6. Voici un point très important, mais sous-estimé. Tous les joueurs des 67’s d’Ottawa qui ont été questionnés à ce propos s’entendent pour dire que l’Autrichien est le plus travaillant de son équipe. Il est le premier sur la patinoire à l’entraînement et il quitte en dernier. Il est le premier dans le gymnase et il quitte en dernier. Son éthique du travail est remarquable et personne ne peut critiquer son effort.

Voilà l’essentiel. J’ai épié les meilleurs espoirs de la cuvée de 2020 et à mes yeux, il n’est pas justifiable que certains joueurs le devancent dans les sondages.

SI Marco Rossi est disponible au rang de sélection du Canadien…

Je crois sincèrement qu’il doit être repêché sans aucune arrière-pensée. Il jouera dans la Ligue Nationale dès l’an prochain et lorsque Cole Caufield fera le saut dans la LNH, il l’alimentera à merveille sur l’avantage numérique.

L’Autrichien cadre dans le nouveau moule du Canadien, possède une attitude irréprochable et est obsédé avec le succès et l’amélioration.

Voilà pourquoi il doit être une priorité pour le Canadien. Que ce soit au troisième rang, au huitième rang ou par le biais d’une transaction, il est l’homme à viser.

Pour l’instant, la logique veut qu’il ne sera pas disponible au rang du Canadien.

S’il sort bel et bien avant que la Sainte-Flanelle n’ait pu mettre le grappin sur lui, l’équipe qui l’aura sélectionné aura pris une excellente décision qui paiera pendant de longues années, à mon avis. Je ne sais pas quand le repêchage aura lieu, mais je peux vous garantir que je me croiserai les doigts pour qu’il aboutisse à Montréal.

Rossi est un joueur très spécial, et le Canadien serait chanceux qu’il enfile l’uniforme bleu-blanc-rouge.

Prolongation

Notez que les membres de l’organisation du Canadien sont familiers avec les 67’s d’Ottawa. Plusieurs hauts dirigeants passent par Ottawa pour y épier les équipes de la OHL et lors des dernières séries, Marc Bergevin et Trevor Timmins étaient de passage à la Place TD pour voir Nick Suzuki. Ils en ont certainement profité pour jeter un oeil à Rossi, qui était déjà pressenti comme l’un des meilleurs joueurs disponibles au repêchage de 2020.

Par ailleurs, je vous invite à regarder ce vidéo de l’ami Yannick St-Pierre, qui fait un superbe travail avec les espoirs. Pour du vidéo concret, par ici : 

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