Ça y est, c’est fait : le Canadien de Montréal 2024-25 est en séries.
La façon d’y arriver – lors du dernier match de la saison régulière, face à un club amoindri – n’a pas d’importance. À parti de maintenant, chacune des 16 équipes encore en vie doit tenter d’aller chercher 16 victoires afin de remporter la Coupe Stanley. Ce qui s’est passé pendant la saison régulière ne compte plus, si ce n’est que pour l’avantage de la glace (que le Canadien n’aura jamais en raison de sa 17e place au classement général).
Qu’est-ce que je retiens de l’atteinte de cet objectif ? Qu’est-ce qui est digne de mention ce matin dans cet exploit (parce que oui, faire les séries avec cet effectif relève de l’exploit et de la réussite) ?
1. Le capitaine Nick Suzuki a vraiment montré la voie cette saison. 30 buts, 59 mentions d’aide, 89 points… difficile de demander mieux à un gars que plusieurs ne voient même pas encore comme un premier centre.
Hier soir, alors que la saison était sur la ligne, Suzuki a récolté deux points et il a terminé la rencontre avec un différentiel de plus-4.
Il a passé plus de 20 minutes sur la patinoire lors des trois dernières parties de l’équipe, alors qu’elle tentait de clincher sa place en séries.
Et il a récolté 37 points depuis la fin du Tournoi des 4 Nations, tournoi auquel il n’a pas participé soit dit en passant. 37 points, c’est le quatrième plus haut total de toute la LNH depuis le 22 février.
Nick Suzuki s’est comporté en premier centre de qualité et en capitaine exemplaire cette saison.

(Crédit: Getty Images)
2. Le retour en santé de Patrik Laine et l’arrivée d’Alexandre Carrier ont métamorphosé la saison du CH. Avant de les voir en uniforme, le Canadien n’allait nulle part. Ça, on le sait et on le répète depuis des mois…
Mais à l’autre bout du spectre, force est d’admettre que l’absence de Kirby Dach n’a pas eu les effets catastrophiques escomptés.
Dach, un deuxième centre que plusieurs voyaient comme étant un premier centre en devenir il y a moins de deux ans, a disputé son dernier match de la saison le 22 février dernier. Il a ensuite été opéré à nouveau à son genou initialement opéré la saison dernière.
Passer directement de Suzuki à Dvorak ou Evans dans le depth chart avait le potentiel de couler d’un coup sec le Canadien. Sauf que ce n’est pas ce qui s’est produit. Pas du tout même !
Le Tricolore montre une fiche de 14-5-6 depuis le 23 février, date de l’annonce de la fin de saison de Kirby Dach.
Il faut l’admettre : l’absence de Dach n’a pas (du tout) fait mal au Canadien. Au contraire ! Le Canadien a joué son meilleur hockey de l’année sans lui.
Owen Beck et Alex Newhook ont fait de leur mieux et on ne peut pas dire qu’ils ont été moins bons que Dach ne l’était avant de s’absenter cette année.
La grande question maintenant : qu’est-ce qu’on fait avec Kirby Dach dans l’entre-saison ?
On l’échange ? Sa valeur n’est pas très haute…
On lui garde sa place au centre du deuxième trio ? Bof…
On le convertit en ailier et on va se chercher un vrai deuxième centre ? Ça a du sens, ça…
À noter que Dach a complété sa saison 2024-25 avec 10 buts, 12 mentions d’aide et un différentiel de moins-29. Tout ça en 57 parties…
3. Selon mes sources, les joueurs du Canadien sont maganés as f*ck. Et je ne parle pas seulement du doigt de Pezzetta, du corps en entier de Gallagher, du dos de Josh Anderson, du haut de corps d’Emil Heineman, etc.
Pas mal tout le monde dans le vestiaire se prend un sac de glace ou une bouillote après les parties.
Je ne sais pas si ça va pouvoir tenir encore plusieurs semaines…
Mais bon, l’objectif collectif était d’être dans le mix, objectif qui a été atteint, même surpassé. Tout ce qui arrivera dans les prochaines semaines ne sera que du boni.
Du boni à gros prix pour les partisans qui se masseront dans le Temple Bell, mais du boni quand même !
4. Le plus impressionnant avec notre Canadien de fin de reconstruction, c’est que ses succès actuels sont imputables aux jeunes joueurs de l’équipe. Ce sont des jeunes qui ont mené le groupe vers les séries (et c’est exactement ce que tu veux de la part d’une équipe qui tourne le coin de sa reconstruction).
Suzuki… Caufield… Hutson… Slafkovsky (qui a ENFIN été excellent hier soir)…
Les quatre premiers pointeurs de l’équipe sont tous des jeunes alentour de qui Kent Hughes et Jeff Gorton ont misé gros. Le cinquième pointeur de l’équipe, c’est Brendan Gallagher (38 points).
Seuls les Sabres de Buffalo avaient une équipe plus jeune que le Canadien cette saison… et ils ont raté les séries pour une 14e saison consécutive !

Selon le compte Instagram 1909culture, le Canadien version 2024-25 serait l’équipe la plus jeune à s’être classée pour les playoffs dans toute l’histoire de la LNH. Toutefois, selon mes recherches, les Oilers de 1980-81 étaient un peu plus jeunes (0,7 an) que les Canadiens actuels.
Tout ça, et on n’a même pas parlé du jeune Kaiden Guhle, qui a permis au CH de prolonger sa saison hier soir…
5. Le Canadien ne s’est pas laissé avoir par les statistiques, les modèles mathématiques et les tendances.
À la Thanksgiving américaine, le CH était à cinq points d’une place en séries. Historiquement, une équipe qui n’occupe pas l’une des huit premières positions de sa conférence à l’Action de Grâce américaine n’a que très peu de chances de participer aux séries.
Le 1er décembre, c’était encore pire. Le Canadien était 31e au classement général, huit points derrière la huitième équipe dans l’Est.
There were 5 teams out of the Playoffs on December 1st in the standings that have made the postseason.
OTT – 5pts out
MTL – 8pts out
TB – 1pt out
COL – 2pts out
STL – 4pts outThey bumped out
BOS – 3rd Division
NYR – WC 1
PHI – WC 2
VAN – 3rd Division
CGY – WC 2— John Bartlett (@BartsBytes) April 17, 2025
À certains moments durant l’année, les modèles mathématiques du site MoneyPuck ne donnaient que 1 ou 2 % de chances de faire les séries au CH.
Quel revirement de situation ! Quelle saison ! Voyons voir si le Tricolore sera en mesure de vaincre les probabilités en séries…