Le Canadien est « trop bon » : dans chaque blague, il y a un fond de vérité

21 points en 20 matchs. C’est ce que le Canadien, sous la structure de Martin St-Louis, a été en mesure d’offrir aux amateurs de la ville depuis le début de la campagne 2022-2023.

C’est évidemment bien au-delà des attentes. Personne ici ne pouvait prévoir un aussi bon début de campagne pour le CH, qui n’a pas la profondeur nécessaire sur papier pour aspirer à de grandes choses.

En cette période de Thanksgiving aux États-Unis, on peut utiliser le classement et commencer à lui attribuer de l’importance puisque l’échantillon est de plus en plus représentatif.

Et clairement, il est surprenant de voir le CH à deux petits points du Lightning de Tampa Bay.

(Crédit: NHL.com)

Pour un gars comme Martin St-Louis, un tel constat est une preuve de réussite. Après tout, il est clair qu’un entraîneur et que ses joueurs ne sautent pas sur la glace avec l’intention de perdre.

St-Louis doit faire progresser ses gars et instaurer une culture dans le vestiaire, ce qui passe par un effort soutenu.

Je l’ai toujours dit : si un club veut perdre pour avoir un excellent choix au repêchage, c’est à la direction de s’organiser pour que son club n’ait pas les ressources pour arriver à ses fins.

Dans le cas du CH, si Kent Hughes et Jeff Gorton veulent un bon choix au repêchage, c’est à eux de s’organiser pour que le produit sur la glace ne puisse pas rivaliser avec les autres équipes.

Et depuis le début de la saison, les gars rivalisent.

À ce sujet-là, le journaliste Jean-François Chaumont a affirmé avoir discuté informellement avec un drigeant du CH. Le journaliste a affirmé que le CH allait bien et que son interlocuteur lui a dit, à la blague, que ça allait «Un peu trop bien» pour le club, justement.

Comme je l’ai dit, c’était une blague de la part d’un dirigeant dans une conversation informelle. Ceci dit, vous savez comme moi que dans chaque blague, il y a quand même un fond de vérité.

Et ici, je crois qu’il y a un gros fond.

Après tout, comme le Canadien n’a jamais annoncé officiellement une reconstruction comme Jeff Gorton l’avait fait avec les Rangers, le club ne peut pas dire publiquement qu’il faut en perdre le plus possible.

Ceci dit, à Montréal, on est des petits vites et on a compris la patente pareil : le club veut bien repêcher.

Et c’est tout à fait normal. Après tout, tant qu’à avoir un club qui ne peut pas aller jusqu’au bout, aussi bien profiter pour perdre dans une année où le repêchage est intéressant, non?

C’est la chose logique à faire.

Martin Leclerc, sur les ondes de BPM Sports, a justement rappelé le fait que dans la LNH d’aujourd’hui, la façon la plus efficace de construire un gros club, c’est de bien repêcher.

Et comme les huit premiers joueurs qui seront repêchés en 2023 seront des joueurs de grand calibre et que le repêchage a une profondeur intéressante, attendez-vous à ce que le CH n’y voit aucun avantage à terminer dans le no man’s land.

Tout cela est bien normal.

Par contre, si on veut jouer à l’avocat du diable, Martin St-Louis ne peut pas voir ses joueurs s’écrouler dès maintenant puisque les 62 matchs restants doivent jeter les bases de la suite des choses.

Rappelez-vous quand Jeff Gorton, en marge de la conférence de presse visant à présenter St-Louis aux médias, avait dit qu’il restait 37 matchs à la saison et que c’était important de bien les utiliser au niveau de l’apprentissage. C’est la même chose ici.

De la manière dont je vois les choses, les prochaines semaines seront difficiles et le CH, malgré ses efforts, va se sortir de la course aux séries. Le club va donc finir assez bas et aura un bon choix à la loterie. Et de là, qui sait ce qui peut arriver…

Une fois le CH plus bas, certains joueurs pourront être échangés, les jeunes vont peut-être ralentir, les blessures se mettront de la partie et peut-être que Jake Allen va continuer de jouer plus que Samuel Montembeault.

Si le CH veut couler au classement, la direction a les outils pour le faire.

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