Le Canadien et «ces cinq buts qui ont fait mal»

Il y a un mot qui est important quand vient le temps de parler de reconstruction : constance. Après tout, un club a beau être bon un soir donné, mais il faut être bon deux soirs donnés et trois soirs donnés.

Je ne pense pas que ça se dit bien, trois soirs donnés, mais on se comprend.

Tout ça pour dire que mardi, après la grosse victoire du Canadien contre les Ducks, on se disait que les hommes de Martin St-Louis allaient devoir construire là-dessus pour tenter de continuer de bien jouer.

Et est-ce que ça s’est fait? Ça s’est fait… pendant 20 minutes.

Rapidement, la chaîne a débarqué pour le Canadien, qui a trouvé un nouveau moyen de perdre un match de hockey. Accorder sept buts (dans un revers de 7-4) n’est pas exactement l’idéal.

La première s’est bien passée, mais disons que d’accorder quatre buts en 4:10 n’a pas exactement donné confiance au Canadien.

Questionné là-dessus après le match, Martin St-Louis a avoué que d’accorder ces quatre buts-là, sur une courte séquence, ça a fait mal au Canadien au cours de ce match-là.

Mais est-ce que ce sont les seuls buts qui ont fait mal? Non.

Après tout, toujours selon l’entraîneur-chef, le cinquième but des Rangers (marqué en début de troisième période pour porter la marque à 5-2) a aussi fait mal à ses hommes.

C’est donc dire que les cinq premiers buts des Rangers ont fait mal. J’imagine que le sixième et le septième but de l’adversaire a aussi fait mal, mais je ne veux pas mettre des mots dans la bouche du pilote.

Comme l’a souligné Renaud Lavoie ce matin à BPM Sports, il aurait été intéressant de voir ce qu’un vétéran comme Sean Monahan aurait pu faire.

Après tout, en tant que vétéran, il aurait pu demander à l’arbitre d’aller changer de bâton, juste pour laisser le temps à ses gars de respirer pendant quelques secondes de plus et pour couper le momentum des Rangers.

Mais évidemment, cela aurait été plus simple si Martin St-Louis avait simplement demandé un temps d’arrêt après le troisième ou le quatrième but… mais il ne l’a pas fait.

Mais bon. Ce n’est pas tout ce que je retiens de ce match-là, où le Canadien a donné sept buts pour la deuxième fois en trois duels. Elle est là, la constance dont je parlais d’entrée de jeu…

Qu’est-ce que je retiens du match, donc?

1. Hier, Samuel Montembeault a mal paru. Il a donné sept buts aux Rangers… et on imagine que certains d’entre eux ne sont pas des buts qu’il est fier de revoir à Sports 30 ce matin. La défaite n’est pas que de sa faute, mais il n’a pas fait la différence pour le mieux.

Il avait l’air de Jake Allen, à partir de la deuxième – et ce n’est pas un compliment.

C’est la deuxième fois en quelques semaines qu’il offre une sortie de la sorte contre l’une des bonnes équipes de la LNH. Rappelons qu’avant la pause, il a donné huit buts aux Bruins.

Espérons pour le CH que ce soit sa dernière vilaine sortie de la saison.

2. En 2009, si le Canadien n’avait pas repêché Louis Leblanc, on peut penser que c’est sur Chris Kreider que le Canadien aurait jeté son dévolu. Et si tel est le cas, non seulement le CH ne voyait pas Carey Price se blesser en 2014, mais en plus, le club aurait eu un sacré joueur de hockey sous la main.

Hier, ses trois buts nous rappellent à quel point il est important à New York.

3. Si Juraj Slafkovsky a été dominant mardi aux côtés de Nick Suzuki, c’est plutôt avec Cole Caufield que le Slovaque s’est démarqué hier. Les deux hommes ont été excellents contre les Rangers.

Cole Caufield a marqué deux buts, dont un sur une passe de Slaf. Et le Slovaque, lui, a marqué un but sur une passe de l’Américain, justement.

Mine de rien, Slaf a récolté un point (au moins un point, à vrai dire) dans un septième match de suite. Dans l’histoire du Canadien, c’est un record chez les moins de 20 ans. Ça se prend bien.

Avec six points hier, le premier trio (trois points pour Caufield, deux points pour Slaf et une passe pour Nick Suzuki) a bien paru. Un club qui marque quatre fois n’est pas supposé se faire laver, disons.

Mais comme le CH n’a pas beaucoup de renfort hors du premier trio (à part… Jake Evans, évidemment), ça donne ceci.

Notons qu’il serait peut-être temps de conseiller à Josh Anderson de travailler avec Dr. Shot. Il aurait besoin d’un petit coup de main pour la mettre dedans une fois de temps en temps.

4. On commence tous à le remarquer de plus en plus : Mike Matheson aime faire des passes à Nick Suzuki et à Cole Caufield avec un homme en plus… mais pas à Juraj Slafkovsky ou Alex Newhook / Sean Monahan.

La recette fonctionne ces temps-ci, mais Slaf mérite d’avoir la rondelle.

5. À un certain point du match, Kaiden Guhle a été plaqué et il a pris le chemin du vestiaire. Heureusement, il est rapidement revenu au jeu et il a fini le match avec plus de 20 minutes de temps de jeu.

Mais le match de dimanche et celui d’hier nous rappellent que malgré tout, on retient toujours notre souffle quand il se fait plaquer.

Prolongation

Au final, le Canadien a perdu un autre match de hockey. C’était à prévoir cette saison, mais c’était encore plus à prévoir depuis que Sean Monahan est à Winnipeg.

Je suis allé voir mon ami Tankathon et il s’est dit satisfait de la défaite, lui. #PourriPourCelebrini

(Crédit: Tankathon)

Le Canadien est rentré à Montréal tard hier soir et aucun entraînement n’est au menu. C’est une journée de congé complète pour les hommes de Martin St-Louis en ce vendredi enneigé.

Demain soir, le Canadien va recevoir la visite des Capitals de Washington.

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