Le Canadien traverse une crise de leadership

Ça va mal à ‘shop. Je ne vous apprends rien.

Le Canadien occupe encore le 32e et dernier rang du classement général. Sa victoire de lundi après-midi – après six défaites consécutives – n’a pas tout réglé.

Sauf que la journée de lundi nous a donné deux réponses. La première : cette équipe a assez de talent pour gagner des matchs dans la meilleure ligue au monde.

La deuxième : elle n’a aucun leader qui arrive à la cheville de Shea Weber, qui a été intronisé au Temple quelques heures après le match des Habs.

On a vu plusieurs reconstructions qui ont fonctionné au fil des ans… mais on a aussi vu les Sabres, les Oilers et quelques autres clubs tourner en rond durant leur rebuild, faute d’avoir entouré les jeunes avec de bons vétérans pour les guider.

C’est cool, une équipe de jeunes, mais ça prendra toujours de bons vieux pour leur montrer le chemin… et calmer leur(s) angoisse(s). Ce conseil peut également s’appliquer au CF Montréal…

Que faire ?
On parle beaucoup d’amener un attaquant robuste, un gardien d’expérience ou un défenseur droitier à Montréal…

Mais il faudrait surtout s’assurer d’avoir de bons mentors dans le vestiaire pour guider les kids. On a échangé Jake Allen alors qu’il était un excellent mentor. Résultat : on a perdu du leadership dans le vestiaire montréalais… et le vestiaire des Devils en a aussitôt gagné.

On a aussi échangé Johnathan Kovacevic (également au New Jersey) de même que Sean Monahan. Quand tu remplaces tous ces gars-là par des kids, ça se peut qu’au final, il te manque d’expérience dans le vestiaire pour affronter les tempêtes.

Quand le Canadien s’est rendu en Finale de la Coupe Stanley, il avait Corey Perry, Eric Staal, Carey Price, Shea Weber, Joel Edmundson, Ben Chiarot, Jeff Petry et j’en passe. Pour gagner, ça te prend des vétérans… et pour guider tes jeunes vers la victoire, ça t’en prend aussi. T’sais, les fameux joueurs-arbres qui ne seront pas là pour récolter les fruits du travail collectif actuel dont parlait Martin St-Louis…

Josh Anderson, Brendan Gallagher, Mike Matheson, Christian Dvorak et Joel Armia sont-ils vraiment les vétérans que tu souhaites avoir pour montrer le chemin à tes jeunes ? À part dire aux jeunes de ne pas parler aux médias, qu’est-ce qu’un gars comme Armia enseigne aux jeunes Suédois et Finlandais du groupe ?

Il faudra y penser deux vingt fois avant d’échanger David Savard en retour d’un choix éloigné au deadline…

Autre question : est-ce que Nick Suzuki a vraiment ce qu’il faut pour être capitaine du Canadien de Montréal ? Son style de leadership convient-il dans les circonstances actuelles ? Je ne dis pas qu’il doit être à tout prix remplacé… mais est-il vraiment qualifié pour mener la barque actuelle ? Est-il assez rassembleur et vocal pour rallier tout le monde quand il vente fort ?

Et est-il assez bien entouré ? On est quand même loin de Shea Weber, de Guy Carbonneau et de Vincent Damphousse au niveau leadership…

Il a beau avoir le même style de leadership que Shea Weber; il n’est pas Shea Weber.

On jase là… mais est-ce que les coachs (tous inexpérimentés) et le DG (inexpérimenté) auraient besoin d’un peu d’expérience à leurs côtés, eux aussi ?

Kent Hughes est un ancien agent et Martin St-Louis, un ancien joueur ; les deux pensent comme des joueurs et ont tendance à protéger les joueurs. Hughes a Jeff Gorton en haut de lui, mais St-Louis n’a personne, lui. C’est pour ça que les rumeurs impliquant Gerard Gallant étaient tant appréciées (même si probablement fausses)…

Oui, Nick Suzuki récolte des points (17 en 16 matchs), mais j’aimerais le voir être un meilleur leader encore. Pourquoi ? Parce que le club traverse présentement une crise de leadership. Certaines personnes doivent se lever et s’affirmer ; le capitaine est l’une de ces personnes.

Ensuite, j’espère que la direction réalise qu’elle devra greffer de bons vétérans d’expérience à son jeune groupe de joueurs fin de s’assurer que le collectif se dirige vers le bon endroit.

Depuis que Sean Monahan a été échangé, le CH n’a remporté que 11 de ses 35 rencontres. Oui, Monahan était un bon joueur, mais il était surtout le meilleur leader de ce vestiaire-là (avec Jake Allen).

Plus de leadership, ça assurerait quelques victoires de plus à l’équipe, mais ça augmenterait surtout les probabilités de voir les jeunes joueurs de l’organisation se développer de la bonne façon… être imprégnés d’une culture de vainqueurs.

Actuellement, on a plutôt l’impression que personne n’est en mesure de prendre son courage à deux mains et de montrer la voie à suivre. À part peut-être David Savard…

Mais est-il allé dire au capitaine qu’il a arrêté de jouer trop tôt et que ça a donné un but à l’adverse la semaine dernière ?

En terminant, non, la solution n’est pas de donner le « C » à Lane Hutson. Juste pour être sûr que tout le monde m’ait bien compris…

En rafale

– Qu’en dites-vous?

– À noter.

– Quand même.

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