Le dossier Logan Mailloux est assez polarisant puisque personne ne s’entend sur la manière à prendre pour le gérer. Est-ce que le Canadien doit se débarrasser de lui contre une douzaine de rondelles? L’aider à progresser afin de devenir un meilleur humain? L’échanger?
Ce qui complexifie le dossier, c’est que la direction du Canadien a complètement changé depuis que Mailloux a été repêché. Les architectes de sa sélection (Marc Bergevin et Trevor Timmins) ont perdu leur emploi et John Sedgwick, qui s’est opposé à sa sélection, a été promu.
Ceci dit, ce qu’il faut comprendre, c’est que les trois mouvements de personnel n’ont pas tout à voir avec le dossier Mailloux – surtout dans le cas de Sedgwick, dont le travail est principalement de gérer le plafond salarial au sous près.
Mais quand même : Jeff Gorton et Kent Hughes doivent décider ce qui est le plus optimal pour le club, mais aussi pour le jeune homme dans une telle situation. Le DG du club s’est notamment ouvert sur le sujet avec Arpon Basu, comme on peut le lire dans le plus récent papier du journaliste.
Et en français: https://t.co/bFqpLnYLY6
— Arpon Basu (@ArponBasu) March 30, 2022
Ce qu’on doit noter, c’est que le défenseur a encore du chemin à faire dans la OHL, autant sur la glace que lorsqu’il n’est pas proche de la patinoire.
Après tout, sur la glace, il n’a joué que 16 matchs en carrière dans la OHL. Même si des gens à London pensent qu’il peut jouer dans la LNH sous peu tellement il domine à London, il a besoin de millage et il y a déjà plusieurs jeunes qui feront leur place à la ligne bleue du Canadien en 2022-2023.
Ce que l’agent de Mailloux (Darren Ferris) a dit, c’est que le joueur devra subir une arthroscopie qui mettra fin à sa saison, mais qui ne le gardera pas sur les lignes de côté aussi longtemps que les gens ne le croient.
À ce sujet, Kent Hughes a affirmé qu’il était très improbable de le voir faire le saut chez les pros dès la saison prochaine. C’est la réponse logique dans les circonstances actuelles.
Donc oui, le kid aura besoin de jouer dans la OHL encore, pour ceux qui en doutaient.
Mais l’éléphant dans la pièce, c’est vraiment son comportement. On sait qu’il travaille très fort pour s’améliorer à ce niveau-là, mais clairement, le Canadien veut en voir plus de sa part.
Hughes affirme que le jeune a pris une décision terrible et que le CH continue de suivre le dossier avant de le signer.
Il y a beaucoup de planification en cours. Mais en fin de compte, pour moi, il doit continuer à montrer qu’il a des remords, à travailler pour s’améliorer. Et tant qu’il fait cela, on peut passer aux étapes suivantes.
S’il ne le fait pas, il n’y a vraiment rien d’autre à faire. – Kent Hughes
Clairement, ce n’est pas une vilaine stratégie puisque le temps ne presse pas. Le CH a deux ans pour le signer à partir du repêchage (qui a eu lieu à l’été 2021), ce qui veut dire qu’il lui reste encore plus d’un an pour le mettre sous contrat – ou pour l’échanger.
Le contrat de Shea Weber et Logan Mailloux pourraient être impliqués → https://t.co/Rzl7OHWpNE
— DansLesCoulisses (@DLCoulisses) March 28, 2022
Évidemment, il faut considérer le fait que Mailloux pourrait aussi simplement ne pas signer avec le CH et retourner au repêchage en 2023. Il serait ainsi dans un marché moins intense que Montréal et le temps aurait plus fait son effet.
A-t-il aussi confiance en Kent Hughes qu’en Marc Bergevin?
Si cela arrive, tout porte à croire que le CH recevrait un choix compensatoire, mais pas en fin de première ronde (là où Mailloux a été repêché), mais plutôt en fin de deuxième ronde. Avant, ça aurait été en fin de première ronde, de ce qu’on comprend.
Est-ce que le jeune homme (ou même le club) jugera que c’est meilleur pour tout le monde? Ce serait deux ans de développement envoyés chez le bonhomme, mais je ne crois pas que le CH soit sur son cas à temps plein non plus.
Prolongation
Dans son article, Arpon Basu parle aussi du fait que le CH veut rendre tout le monde plus imputable dans l’organisation au niveau du recrutement et du développement.Comment? En établissant un plan que tout le monde sera en mesure de connaître et de suivre afin que les divers départements s’aident à la place de se lancer la première pierre en cas d’échec.
(…) Surtout avec nos espoirs, parce que ce qui finit par arriver, c’est que nos recruteurs les sélectionnent, et je sais que leur sentiment est en partie défensif. Comme s’ils disaient, j’ai sélectionné un gars qui ne va pas dans la direction où l’on voulait qu’il aille ; tout le monde veut dire que c’est la faute de quelqu’un d’autre. Je ne me suis pas trompé, c’est vous qui ne l’avez pas développé.
Et les personnes en charge du développement, elles, vont sortir une autre excuse, du genre les entraîneurs ne lui ont pas donné assez d’opportunités. – Kent Hughes
Encore plus de communication chez le CH… j’aime ça. Ça ne peut pas être vilain.
Ainsi, un recruteur qui va surveiller un espoir quelque part en Europe pourra plus l’enligner efficacement parce qu’il sera au courant du plan de l’équipe en général. Tout le monde y gagne.
Un exemple qui saute aux yeux? Jeff Petry, dont la famille est aux États-Unis. Et ça, le Canadien s’en fait pour lui et veut l’aider.
Au départ, je sais que Marty lui avait parlé en lui disant, quand est-ce que tu as vu ta famille pour la dernière fois? Je pense qu’ils allaient venir le voir en Floride. Et (St-Louis) lui a dit, tu prends une journée de congé, tu vas faire tes affaires, tu prends le temps de te reconnecter.
Je viens de voir un courriel disant que parce qu’il était en rééducation, il ne vient pas (en Floride) et que sa famille peut peut-être venir le voir à Montréal. – Kent Hughes
Hughes n’a d’ailleurs pas fermé la porte à voir Petry aller au Michigan avant la fin de la saison si jamais il n’était pas en mesure de rejouer cette année. Mais comme rien n’est officiel encore, on attend de voir.
De gros dossiers sont encore à régler chez le CH, donc.