Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je trouve qu’il y a plus de pubs que jamais durant mes émissions de télé favorites. Depuis la pandémie, on dirait que c’est pire que jamais.
Un site de gambling en ligne, un deuxième, un troisième, un commanditaire pour un segment de 18 secondes, un autre pour le segment d’après, un bandeau publicitaire dans le bas de l’écran qui m’empêche de bien voir la rondelle pendant le jeu, un rectangle virtuel derrière chacun des filets, des publicités virtuelles sur les bandes qui sautent quand la rondelle se déplace trop rapidement…
Je sais que le milieu est difficile actuellement, mais j’étais de ceux et celles qui espéraient voir moins de pub sur les ondes de RDS et TVA Sports cette saison. Pas plus!
Malheureusement, je n’aurai pas été entendu. Mon souhait ne se sera pas exaucé.
Le CRTC vient de rendre une décision qui en fera rager plus d’un ce matin :
« Dans l’avis de consultation de radiodiffusion 2022-272, le Conseil a sollicité des observations sur la demande déposée par Québecor Média inc., au nom de Groupe TVA inc., afin de supprimer la limite de temps publicitaire de 12 minutes par heure d’horloge sur ses services facultatifs, ainsi que sur la possibilité de supprimer cette limite pour d’autres services facultatifs. »
– Politique réglementaire de radiodiffusion CRTC 2023-306 et Ordonnance de radiodiffusion CRTC 2023-307
Qu’est-ce que ça veut dire, tout ça?
Et que le CRTC – tel que déniché par le collègue Marco Normandin – a approuvé la demande de Québecor.
Bref, TVA Sports et RDS ne pouvaient pas diffuser plus de 12 minutes de publicité par heure avant cette année… mais ils pourront le faire désormais.
(Crédit: YouTube)
J’ai discuté avec une employée du CRTC ce matin et elle m’a confirmé qu’il n’y aura plus de restriction de publicité par heure chez TVA Sports.
Combien de minutes de pub par heure diffuseront-ils à partir de maintenant? 13? 15? 16? 18?
Verra-t-on autant de pub sur TVA Sports que pendant les émissions à grand succès comme feu-District 31 ou Tout le monde en parle?
Malheureusement, mes messages à l’endroit de LP Neveu, directeur général chez TVA Sports, sont restés sans réponse.
L’industrie traverse une crise publicitaire, j’en suis un témoin de premier ordre… mais ajouter de la pub à du contenu déjà très publicisé n’aurait pas été ma solution si j’avais été à la table des décisions. Surtout quand l’ennemi dont tu parles – les services numériques – n’en diffuse pas beaucoup. Parce que oui, Québecor a défendu l’idée selon laquelle ils devaient pouvoir augmenter leurs minutes de pubs par heure afin de pouvoir concurrencer l’univers numérique qui prend de plus en plus de place…
Reste qu’il est quand même intéressant de voir Québecor remporter une bataille menée sur le champ du CRTC. Ai-je besoin de vous rappeler toutes celles que le groupe a perdu, notamment face à Bell Média?
D’ailleurs, j’ai hâte de voir si RDS augmentera quant à lui son ratio de publicité par heure suite à cette décision. Les dirigeants ont le beau jeu ce matin : ils peuvent soit profiter en catimini d’un combat qu’ils n’ont pas mené… soit se positionner du bon côté en affirmant haut et fort qu’ils sont gentils et qu’ils ne changeront pas leur format, eux, afin de « continuer de plaire aux téléspectateurs ».
Mais je me pose tout de même une question sur la qualité du produit qui sera offert aux téléspectateurs en augmentant le nombre de publicités présentées. Je ne vois pas comment avoir plus de publicités donnera plus le goût aux gens d’écouter TVA Sports. Si les gens finissent par déserter complètement la chaîne, Québecor aura beau avoir une tonne d’espace publicitaire à vendre, qui va vouloir les acheter à gros prix ? Les annonceurs veulent rejoindre le public après tout.
En terminant, ce genre de décision risque davantage d’affecter la diffusion d’émissions traditionnelles comme JiC, par exemple, et non le sport en direct. Pourquoi? Parce que les fenêtres de pub offertes par les différentes ligues et équipes sont déjà pas mal optimisées présentement. Prenez l’exemple du soccer : il n’y a pas de pause pendant environ 50 minutes, il y a la mi-temps, puis un autre 50 minutes sans pub. Difficile de changer quoi que ce soit à ça. C’est peut-être d’ailleurs pourquoi les différentes chaînes traditionnelles ne parviennent généralement pas à rentabiliser cette propriété, mais bon, c’est un autre dossier, ça…