Dylan Strome est un grand centre de 6’3 avec des instincts offensifs aiguisés et des yeux tout le tour de la tête. Il a terminé l’année au 1er rang des pointeurs de la OHL, fort d’une récolte de 129 points en 68 matchs, des chiffres dignes d’un futur pivot numéro un dans la LNH.
Ce genre de joueurs ne s’obtient pas autrement que par le repêchage. C’est pourquoi, à première vue, l’Ontarien devrait être le consensus des recruteurs au 3e rang.
Mais aux yeux de certains, Strome demeure un espoir ténébreux. Son coup de patin laisse les gens sur leur appétit. Son accélération ne lui permet pas de gagner un pas sur les défenseurs. Il s’en remet donc à son sens du hockey pour dicter la cadence du jeu comme ça lui sied.
Charles Hudon y est allé d’une analyse intéressante de passage à l’Antichambre la semaine dernière. Il admet que ralentir le jeu est une de ses forces, mais aussi une de ses plus grandes faiblesses, car il ne peut pas prendre l’opposition au dépourvu ou forcer des revirements en augmentant le rythme. Il devient aussi plus prévisible.
On peut dresser un second parallèle avec John Tavares, à qui on reprochait un coup de patin moyen à ses débuts. Comme Strome, Tavares aime guider le tempo à l’image d’un chef d’orchestre. Quand il s’immobilise, le temps semble s’arrêter. Quand il flaire une ouverture, il exécute à la vitesse de l’éclair. Encore aujourd’hui, son coup de patin n’appartient à l’élite, mais il l’a amélioré assez pour pouvoir le camoufler grâce à sa rapidité de réflexion.
Strome a encore des croûtes à manger avant d’aspirer au statut de Tavares, un joueur exceptionnel qui était le candidat unanime pour le premier choix au total en 2009. Parce que durant les séries, l’acolyte de McDavid s’est donné des airs de fantôme. Il était invisible même lorsqu’il mettait des points en banque.
Personne ne doute qu’il sera un joueur offensif d’impact. Mais en raison des facteurs mentionnés plus haut, la limite de son potentiel est obscure. La différence entre un attaquant de 50 points et de 70 points est significative et c’est ce qui déterminera au bout du compte si Strome était un légitime 3e choix au total, ou plutôt une sélection à faire quelque part dans la 2e portion du top-10.
Il reste que Strome est encore un adolescent sur le plan physique. N’oublions pas que du haut de ses 6’3, il peut muscler davantage sa charpente de 182 livres. Son coup de patin gagnera en explosion s’il raffermit sa musculature du bas du corps et, avec une bonne vitesse de croisière, on n’ose pas imaginer ce qu’il pourrait faire avec sa vision lors des contre-attaques.
Pour cette raison et aussi parce que l’intelligence sur glace ne s’achète pas, Dylan Strome mérite un vote de confiance au 4e échelon devant Matthew Barzal et Noah Hanifin.
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