Je me rappellerai toujours d’une citation célèbre de l’un de mes amis, jouant aux rabat-joies après une célébration de ma part suite à un but – merveilleux, je vous l’assure – à la patinoire extérieure, qui tenait à me rappeler que les probabilités que je me rende sur la Lune étaient plus grandes que celles que je sois un jour membre du Canadien de Montréal.
En me lança cela, mon ami prenait clairement en compte mes habiletés moyennes et mon âge peu attirant pour une formation de la Ligue nationale, mais mettait en lueur une réalité beaucoup plus importante : les probabilités pour un Québécois d’évoluer un jour pour le Tricolore sont microscopiques.
Selon Hockey Québec, il n’y a que 0,5% des patineurs québécois qui auront la chance de disputer au moins une partie de la LNH. Encore faut-il avoir la chance de recevoir un appel du CH…
Cette chance-là, Nicolas Deslauriers l’a obtenue le 15 novembre dernier, alors qu’il a été rappelé du Rocket de Laval…
En fait, on devrait plutôt dire que Nicolas Deslauriers a fait sa chance!
Repêché en troisième ronde par les Kings de Los Angeles, le colosse s’est vite rendu à l’évidence que sa domination physique n’allait pas lui permettre d’accumuler les points à un rythme aussi impressionnant dans le cours des grands que dans le junior. Muté à l’attaque, il s’est donc retroussé les manches et tout donné pour conserver sa chance chez les pros…
Après avoir encaissé tous ces coups, bloqué ces rondelles, puis sué de grosses gouttes au gymnase dans l’espoir de continuer à gouter à son rêve, difficile de lui reprocher de vouloir célébrer chacun de ses filets comme s’il s’agissait de son dernier dans la LNH…
https://twitter.com/LavoieDube/status/953424126101868544
Deslauriers l’avoue : marquer devant les partisans du Centre Bell lui offre une dose de frissons inexplicable. Avec recul, il regrette même de ne pas avoir inscrit l’entièreté de ses six buts devant ceux-ci!
Dire que cet employé de soutien de luxe a été acquis en retour de Zach Redmond, dont les services n’étaient plus désirés à Laval…
Sincèrement, il n’y a pas deux Nicolas Deslauriers dans la Ligue nationale : personne ne distribue autant de coups d’épaules par match. Soyez convaincus que ses performances ne passent pas inaperçues par les temps qui courent…
Au point où quelques homologues risquent d’appeler Marc Bergevin pour se renseigner du prix à payer pour obtenir ses services…
Agent libre à l’issue de la saison, l’ailier gauche pourrait agir en tant que police d’assurance pour une équipe compétitrice souhaitant obtenir un peu de robustesse et de soutien en désavantage numérique. Deux choses utiles en vue des séries éliminatoires…
Même si l’entièreté de la ville de Montréal tombe tranquillement en amour avec ce plombier d’exception, un deuil sera vraisemblablement nécessaire. Compte tenu de sa position au classement, le Canadien ne peut se permettre de laisser filer une occasion d’obtenir une sélection au repêchage… même si celle-ci n’est qu’en cinquième ronde.
Parce qu’à ce moment-ci de la saison, l’espoir de mettre la main sur un Brendan Gallagher vaut plus pour l’équipe qu’une trentaine de matchs d’un dur à cuire…
Une séparation n’exclut aucune probabilité de retrouvailles, cet été, alors que Deslauriers gagnera l’autonomie complète!